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FundSquare, carré magique pour le monde des fonds

Changement majeur dans la constellation de la Bourse de Luxembourg : la création de FundSquare pose une nouvelle pierre (précieuse) à l’édifice de la Place Financière Grand-Ducale.

September 12, 2013

Changement majeur dans la constellation de la Bourse de Luxembourg : la création de FundSquare pose une nouvelle pierre (précieuse) à l’édifice de la Place Financière Grand-Ducale.

La Bourse de Luxembourg n’avait plus entamé de projet aussi déterminant, porté par les bras d’une filiale, depuis 1995 avec la création de la CCLux, aujourd’hui devenue Finesti, une plateforme de référence dans la communication des flux d’informations pour l’industrie des fonds. A l’été, la Bourse vient de porter sur les fonds baptismaux FundSquare, la nouvelle infrastructure de marché pour le secteur des fonds d’investissement cross-boarder.

FundSquare est une solution globale développée par la Bourse de Luxembourg et un tissu de professionnels du secteur (agents de transfert, banques, Asset Managers,…) dans le but de relever les défis futurs de la distribution transfrontalière des fonds d’investissement. « Le business model de FundSquare est très différentiateur par rapport aux solutions qui existent actuellement sur le marché, estime Dominique Valschaerts, CEO et Président du Comité Exécutif de FundSquare (en photo). En effet, FundSquare est la seule plateforme à proposer des services d’Order Management et d’Order Routing d’une part, et des services d’informations spécifiques pour le secteur. Toute cette gamme de solutions est portée par une seule et même entité juridique et technique, ce qui favorise l’efficacité du modèle et des coûts. »

A fond, la carte du Luxembourg

En effet, FundSquare est une réponse simple à un problème complexe pour le secteur des fonds. Coincé qu’il est, par des revenus mis sous pression et des règlementations de plus en plus lourdes à mettre en œuvre, même si certaines sont génératrices par ailleurs de nouvelles opportunités. « Luxembourg est une place stratégique dans la distribution transfrontalière de fonds d’investissement, rappelle Dominique Valschaerts. Avec plus de 9500 fonds enregistrés et une part de marché de plus de deux tiers des fonds européens à vocation transfrontalière opérés sous le cadre grand-ducal, ce segment se porte bien, connaissant une croissance régulière depuis dix ans de 10% d’année en année. »

Un atout qu’il convient d’entretenir et d’affirmer plus encore. « Le track record du Luxembourg est impressionnant, valide Dominique Valschaerts. Et si on veut conserver notre place de leader, il convient de ne pas se limiter à attendre les impératifs d’un cadre règlementaire en mouvement ou seulement jouer en tant que meilleur élève de la classe. Il faut innover, partout et toujours. C’est là que FundSquare a un rôle à jouer : construire une plateforme universelle pour faciliter le traitement et l’acheminement des ordres dans le secteurs des fonds. »

Single Point of Fund Access

La situation actuelle est celle-ci : le Transfert Agent est le teneur de registres et assure les ordres sur les positions de fonds. Le promoteur délègue généralement à un distributeur la collecte de ces ordres et leurs acheminements vers les différents agents de transfert. C’est au cœur de ce schéma que FundSquare apporte une nouvelle automatisation et valeur ajoutée. En constituant un ‘Single Point of Access’ vers l’ensemble des TA connectés à la plateforme, FundSquare réduit le chemin, la complexité, les coûts et les risques (d’erreurs sur marché notamment au regard de la guillotine du Cut of Time…)… En outre, plateforme ouverte FundSquare peut aussi être connectée à d’autres Execution Venues, comme les ICSD LuxCSD, Clearstream, Euroclear ou le monde T2S.

MX, X-boarder

Car cette plateforme centrale utilise le standard par excellence dans le monde du messaging financier : le Swift MX. « MX est le format du futur chez Swift, convient Dominique Valschaerts comme écho de tout les acteurs impliqués. Même si dans certains cas, les messages ne sont pas encore tous érigés au format MX. Dès lors, nous avons mis en place un moteur de conversion et de transformation pour les anciens standards dont Swift MT. » C’est surtout l’intention de FundSquare qui est claire : donner la plus grande facilité d’accès à la plateforme. « Une fois connecté, le client de FundSquare quel qu’il soit, peut exécuter tout type de transaction en un click… »

Le modèle a séduit d’emblée l’industrie luxembourgeoise. Une vaste majorité des acteurs de la place se sont regroupés autour de l’initiative. TA, Fund Managers, banques… ont apporté leur contribution au design et à l’amélioration fonctionnelle de la plateforme, bâtie sur Swift et sur le moteur de Altus, l’engine de règles de fonds.

User Governance

« Le marché luxembourgeois a accueilli favorablement ce projet stratégique porté par la Bourse de Luxembourg. Les supporteurs de la première heure dont au nombre, on trouve RBC, BP2S, Caceis, SGSS, BCEE, Banque de Luxembourg ont été rapidement rejoints par les Assets Managers tels Fidelity, Franklin Templeton, State Street, Citi, JP Morgan AM et JP Morgan Bank et toutes la constellation des leaders, KBL, ING, Schroders, EFA, BoNY, Crédit Suisse, BPE Rothschild, Allianz GI, Raiffeisen… » Désormais, ils sont tous regroupés dans un Super User Group.

Car à l’heure actuelle, si la Bourse est l’actionnaire unique de FundSquare, c’est une structure User Governed qui a été établie. « C’est une position unique à Luxembourg et en Europe, dit Dominique Valschaerts. Il n’y a aucune initiative équivalente qui mixe à la fois le référentiel et l’information. » Car les piliers de FundSquare sont, d’une part les process, mais aussi d’autre part la base de données, héritée en grande partie de Finesti. Source unique, elle contient la codification des fonds luxembourgeois, les informations sur les tiers, les périodes, les VNI’s, les données fiscales, les documents, dont le KiiD ou les rapports légaux en vigueur… Un lieu unique d’échange.

Retour du FPP

Et le futur est prometteur. Si la place poursuit son développement, les mesures légales, elles sont aussi génératrices de nouveaux besoins. Et le Fund Processing Passport, qui a finalement reçu un accueil mitigé dans l’industrie, reprend une nouvelle vigueur. Lui aussi est une véritable adrénaline pour le développement d’une solution d’information et de services à 360 degrés.

Avec eFile, le back-bone de la solution de la Bourse (qui connaît par ailleurs un engouement nouveau auprès d’institutions ou opérateurs luxembourgeois, issus de la finance ou d’ailleurs), FundSquare utilise aussi, comme composants-clés, le messaging hub Swift et le fund hub d’Altus, un spécialiste de la motorisation de processus de fonds et de gestion des statuts des ordres. Portée dans les deux centres de données de la Bourse en actif-actif, FundSquare est bâtie pour le just-in-time et l’efficience opérationnelle dans un web-service. Approuvé par le Conseil d’Administration de la Bourse fin mai 2012, prototypée en septembre suivant et livrée fin juin 2013, FundSquare dresse son plan. Avec à l’horizon de nouvelles fonctionnalités additionnelles, la plateforme devrait pouvoir accueillir ses premiers échanges clients. Aux côtés de Dominique Valschaerts, Maxime Aerts (COO) et Olivier Portenseigne (CCO), 45 employés dont 7 à l’IT, s’attèlent à construire un nouvel élément du futur pour la place des fonds luxembourgeoise. Sur la dimension technologique, FundSquare bénéficie de l’expérience accumulée par la Bourse et Finesti en matière de hardware hautement disponibles, de composants réseau robustes et fiables, de stockage efficient et de virtualisation jusqu’au bout du poste de travail.

« Nous avons dessiné une solution particulièrement flexible, qu’il nous est possible de dimensionner selon nos besoins. Nagios contrôle nos éléments d’infrastructure et le nous étendons notre gamme de services en publiant une interface sous la forme d’un tableau de bord. La base de données Finesti a été adaptée en fonction des nouveaux besoins et l’outil de procédure semi-automatisé nous permet d’accélérer largement de processus de collecte des informations. Avec les fonds UCITS, nous mettons aussi à disposition une diffusion des KiiD en self-service et adressons les notifications aux autorités compétentes que ce soit la CSSF ou d’autres instances européennes. Nous avançons aussi avec l’AIFM, pour être prêts dès que la directive sera imposée. »

Un nouveau square pour une nouvelle place.

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