Alors que l’on s’attendait à voir disparaître les frais de roaming le 15 juin prochain, la Commission semble vouloir faire marche arrière. Trois pas en avant, deux pas en arrière.

Les frais de roaming, les travailleurs frontaliers connaissent. Combien d’entre eux jonglent avec deux mobiles afin d’éviter des factures trop lourdes ? A quand leur suppression ? La Commission européenne la promet depuis longtemps. Elle devait être effective, suite à un accord conclu en 2015, au 15 juin 2017.

Beaucoup se réjouissaient déjà de voir leur facture diminuer. Les entreprises luxembourgeoises aux employés mobiles (et on sait que l’on a vite passé une frontière quand on est au Grand-Duché) pouvaient entrevoir des économies à réaliser.

Mais, patatras ! Début septembre, la Commission européenne, sur pression du lobbying des opérateurs, est revenue en arrière. Elle a présenté un avant-projet limitant à 90 jours par an minimum la suppression des frais de roaming avec un maximum de 30 jours d’affilée.

Le mea culpa du président

Tollé des citoyens européens, mais aussi des députés européens qui avaient voté le premier accord. Cette levée de bouclier a contraint la Commission à retirer son texte. Jean-Claude Juncker, dans son discours sur l’Etat de l’UE, ce mercredi, a reconnu une erreur. «Etre une Commission politique signifie aussi corriger immédiatement les erreurs technocratiques quand elles surviennent», a commenté le Président de la Commission européenne. «Quand vous voyagez avec votre téléphone mobile, vous devez vous sentir chez vous partout», a-t-il ajouté. Que ce soit «un voyageur d’affaires à l’étranger pendant deux jours, les vacanciers qui prennent le soleil pendant deux semaines, les travailleurs transfrontaliers, ou les étudiants Erasmus qui passent un ou deux semestres à l’étranger».

Suite à ce retrait, Jean-Claude Juncker a promis un nouveau texte qui sera présenté dans les prochains jours.

Une Europe mieux connectée 

Jean-Claude Juncker a d’autre part plaidé pour une meilleure connectivité en Europe, avec le déploiement de la 5G partout en Europe d’ici 2025, et l’installation de réseaux wifi gratuits dans tous les villages et les villes, autour des principaux centres de vie publique, d’ici 2020.

En espérant que, pour le coup, il ne s’agisse pas de promesses en l’air.