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Faire face au changement
Le 8 octobre, les Luxembourgeois étaient appelés à élire celles et ceux qui, au cours des cinq ans à venir, vont les représenter à la Chambre des Députés. A l’issue de ces élections, deux ou trois partis politiques devront s’allier afin de disposer d’une majorité d’élus, construire un programme de coalition et diriger le pays, c’est-à-dire l’emmener dans la bonne direction. A l’heure d’écrire ces lignes, nous n’avons pas connaissance du résultat de ces élections. Ce que nous savons par contre c’est l’ampleur des défis qui attendent les élus, à commencer par les membres du nouveau gouvernement.
October 23, 2023
Ces défis concernent – la liste n’est pas exhaustive – l’attractivité des talents et la compétitivité du pays, la crise du logement, la fiscalité, la préservation du modèle social, les évolutions démographiques, l’accélération de la transformation numérique, sans oublier les nombreux défis environnementaux et sociaux qui nous préoccupent plus que jamais.
Beaucoup de ces problèmes ne sont pas propres au Luxembourg. En prenant un peu de hauteur, en regardant ce qui se passe ailleurs, on s’aperçoit que beaucoup de pays voisins sont confrontés à des enjeux similaires. Cela ne doit toutefois pas nous laisser impuissant. Au fil de son histoire, le Luxembourg est souvent parvenu à faire toute la différence en faisant preuve d’agilité et d’une grande créativité.
Petit pays, à plus d’une reprise, le Grand-Duché a démontré qu’il pouvait être maître de son destin, considérant les défis qui se présentaient à lui comme des opportunités. La disparition du secret bancaire ne devait-il pas mettre à mal un pan entier de l’activité financière du pays ? Il n’en a rien été. Les acteurs du secteur, autant que les dirigeants, ont su négocier ce tournant, se retrousser les manches plutôt que de s’apitoyer sur leur sort.
C’est peut-être de cette niaque, à l’origine des nombreux succès qu’a connu le Luxembourg, que l’on manque un peu aujourd’hui. Et il faut espérer que le programme de coalition sera ambitieux. Certes, les temps ont changé, les marges de manœuvre ne sont plus les mêmes qu’il y a quelques années. Ne fut-ce que pour répondre aux défis climatiques, la société doit se remettre profondément en question. On touche aux limites d’un modèle social dépendant quasiment exclusivement de la croissance du PIB national, et qui a tendance à négliger d’autres indicateurs liés au bien-être, à la sécurité, à la préservation de l’environnement. Des choix difficiles devront être assumés dans les années à venir. Au même titre que les entreprises, si elles souhaitent continuer à recruter, doivent repenser leurs modèles. Ces questions sont encore une fois au cœur des sujets abordés par TransForNation.
Ce qui est sûr, c’est qu’il est plus que jamais temps de regarder la réalité en face, sans tabou. Il n’y a qu’en prenant la mesure de l’ampleur des défis que l’on pourra bien les appréhender.