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Faire émerger un nouveau modèle IT luxembourgeois

En 2015, CIONET Luxembourg a rassemblé les CIOs membres du réseau au sein de différents groupes de travail calqués sur la stratégie Digital Lëtzebuerg. L’enjeu, à travers ces sessions, a été de mieux appréhender les leviers de transformation digitale des acteurs économiques et les défis à venir. 2016 sera placée sous le signe de l’action pour CIONET Luxembourg.

April 4, 2016

pascal-lanserEn 2015, CIONET Luxembourg a rassemblé les CIOs membres du réseau au sein de différents groupes de travail calqués sur la stratégie Digital Lëtzebuerg. L’enjeu, à travers ces sessions, a été de mieux appréhender les leviers de transformation digitale des acteurs économiques et les défis à venir. 2016 sera placée sous le signe de l’action pour CIONET Luxembourg. Rendez-vous au Gala Golden-i avec tous les CIOs de la Place.

By Sébastien Lambotte for ITnation Mag December 2015

Le Grand-Duché de Luxembourg a fait part de son ambition d’appuyer le développement de son économie sur les opportunités offertes par la technologie. C’est là tout l’enjeu poursuivi par la stratégie gouvernementale Digital Lëtzebuerg. Il faut, aujourd’hui mettre les possibilités offertes par les évolutions technologiques au service de l’économie, de ses acteurs et de leur développement.

« La stratégie Digital Lëtzebuerg, dévoilée voici un peu plus d’un an, représente un vaste chantier. Le gouvernement a donné une impulsion. Au-delà, il appartient aux acteurs économiques, sur le terrain, de mieux appréhender le tenants et aboutissants de la transformation digitale, précise Pascal Lanser, Country Leader de CIONET Luxembourg. A l’échelle du pays, à travers notre réseau de CIO, 2015 a constitué une année de réflexion vis-à-vis de ces enjeux. Les CIOs, tout au long de l’année, se sont rassemblés au sein de groupes de travail, calqués sur les piliers de la stratégie gouvernementale, selon leurs affinités. »

« L’IT est encore trop cantonnée à un rôle de support alors qu’elle devrait se positionner comme un vecteur de création de valeur au niveau du business. »

Innover pour maintenir l’activité

Un groupe de travail s’est penché sur la problématique des compétences digitales, un autre a travaillé sur les opportunités liées au domaine « FinTech » tandis qu’un troisième a évoqué les thématiques de flexibilité et d’agilité. Un quatrième groupe de travail, réuni en fin d’année, a finalement travaillé autour du thème « the value of IT ». Car, dans un monde qui évolue, la création de valeur dépend beaucoup de la technologie, des opportunités qu’offre son évolution mais, surtout, de la capacité de chacun d’en profiter. « Dans ce contexte, les départements informatiques doivent se repositionner. On constate que, dans beaucoup d’entreprises, l’IT est encore trop cantonné à un rôle de support des opérations alors qu’elle devrait se positionner comme un vecteur de transformation et de création de valeur au niveau du business », commente Pascal Lanser.

Aux yeux de l’animateur du réseau de CIOs au Luxembourg, l’enjeu est crucial si on veut maintenir une compétence IT sur place et éviter la délocalisation des services de support. « Aujourd’hui, la réglementation permet le maintien d’une grande partie de l’activité IT au Luxembourg. Toutefois, considérant les développements, il est probable que certaines barrières sautent. La tendance, pour les secteurs non-réglementés, est plutôt à l’externalisation de l’IT hors du Luxembourg. Il y a donc un risque, qu’il faut pouvoir anticiper. »

Etablir de meilleures relations entre CIO, start-ups et PSF de support

Face à ces défis, il appartient aux CIO de se repositionner en tant qu’acteurs capables de faire évoluer le business, d’optimiser les processus mais aussi de créer de la valeur en s’appuyant sur la technologie. Ils ne pourront toutefois pas y parvenir seuls.

« Nos séances de travail ont mis en évidence l’importance pour les CIO, start-ups et PSF de support de se rapprocher, poursuit Pascal Lanser. S’il appartient aux CIO de se faire valoir autrement, c’est l’ensemble de l’écosystème qui doit s’adapter. Il ressort de nos discussions que les PSF de support, partenaires de l’IT assurant des services opérationnels, ne parlent pas assez business. Ils délivrent des services de qualité, certes, mais devraient se rapprocher du business, devenir des partenaires de la transformation de l’activité. Il y a un vrai manque de communication à ce niveau-là. »

De même, l’ensemble des acteurs, CIO et prestataires IT, ont tout intérêt à se rapprocher de l’écosystème start-up, source d’innovation qui peut servir le business et sa transformation. « La convergence entre tous ces acteurs apparaît aujourd’hui comme une évidence, poursuit Pascal Lanser. C’est à ce niveau que le Luxembourg peut trouver une réponse permettant de satisfaire ses ambitions. C’est dans l’établissement de meilleures relations entre CIO, PSF et start-ups que doit émerger le modèle luxembourgeois. Les start-ups, en tant que source d’innovation, trouveront dans les PSF un moyen de mieux adresser leurs solutions au marché. Les prestataires IT, les actuels PSF, en se rapprochant du business, doivent devenir des partenaires du développement de leurs clients. Les CIO, de leur côté, doivent devenir des interlocuteurs privilégiés afin de placer la technologie au service du business, de son évolution, de l’identification de nouvelles pistes de création de valeur. » 

« Il est essentiel que le CIO s’accapare les enjeux de la numérisation pour permettre au business d’aller de l’avant. »

Le CIO, au cœur de la numérisation

Le chemin à parcourir, cependant, est encore long. Si l’on parle beaucoup de FinTech, si des start-ups proposent des solutions innovantes, dans le secteur financier, les CIO restent encore trop souvent dans une position d’observateurs sceptiques du mouvement qui s’opère.

« Le CIO doit sortir du rôle dans lequel il a été cantonné pendant de nombreuses années. Parce que, à l’échelle de la structure qui l’emploie, c’est lui qui dispose de la maîtrise des aspects technologiques, il est essentiel qu’il s’accapare les enjeux de la numérisation pour permettre au business d’aller de l’avant. Son rôle, en la matière, est important. Face à ces défis, il doit être mieux accompagné et pouvoir compter sur des partenaires de qualité pour trouver comment assurer une transformation optimale. »

En 2016, CIONET entend contribuer à l’établissement de meilleures relations entre partenaires. Le réseau des CIOs, au Luxembourg, s’attachera aussi à une mission d’identification des CIOs de demain, afin de les aider à identifier et à cerner les besoins à moyen terme, leur permettant de mieux appréhender les transformations à venir, cruciales pour l’économie luxembourgeoise.

Précisons encore que les conclusions des groupes de travail seront présentées aux CIOs, fin janvier, lors de l’événement annuel CIONET.

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