TRANSFORMATION & ORGANISATION

Faire de la donnée un catalyseur du développement durable

À la poursuite de leurs objectifs environnementaux, sociaux ou de bonne gouvernance, les organisations doivent avant tout renforcer leur capacité à collecter et traiter les données utiles. En s’appuyant sur les bons indicateurs, elles peuvent améliorer leur impact, renforcer leur gestion, aller au-devant de nouvelles opportunités. La donnée permet de prendre les bonnes décisions. La transparence est gage de confiance.

January 9, 2025

Les acteurs économiques sont appelés à faire preuve de responsabilité dans leur développement. Le défi ? Répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs, si l’on reprend l’une des définitions les plus justes du développement durable. Pour y parvenir, les entreprises doivent dès à présent veiller à minimiser leurs impacts environnementaux, mais aussi s’assurer du bien-être de leurs collaborateurs, entretenir et renforcer leurs compétences, favoriser l’égalité des chances, soutenir la diversité, agir pour le bien de la communauté, etc.
Changer de modèle n’est toutefois pas forcément aisé. Il faut fixer un cap, définir des indicateurs et évaluer les performances de l’entreprise pour tous ces sujets, identifier les leviers d’amélioration et les activer. Dès lors, on comprend que la donnée devient une alliée essentielle de la transformation des organisations vers plus de durabilité.

Vers plus de transparence

Le législateur européen semble avoir pris la mesure de l’enjeu. C’est notamment dans cet esprit qu’il impose dès aujourd’hui à un certain nombre d’acteurs de rendre compte de leurs impacts environnementaux, sociaux et de leurs pratiques de bonne gouvernance (ESG). La Directive relative à la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD) vise une plus grande transparence en la matière.

En 2025, les grands acteurs, selon le périmètre d’application de la directive, devront publier des indicateurs de performance relatifs à leurs impacts ESG pour l’année 2024. Au-delà de ce premier rapport, ces mêmes acteurs devront prendre des mesures en vue d’améliorer leurs performances année après année. Si ces règles de transparence s’appliquent actuellement aux plus grandes entreprises, le périmètre va progressivement s’élargir. L’année prochaine, davantage de structures devront se soumettre à l’exercice. Le législateur, de cette manière, entend engager un mouvement global du marché vers plus de durabilité.
Il est aussi intéressant de noter que l’évaluation des impacts de l’entreprise, selon les critères définis par la réglementation, s’effectuera en tenant compte de l’ensemble de la chaîne de valeur associée à un produit ou un service proposé. Autrement dit, les émissions de CO2 d’un sous-traitant seront comptabilisées dans l’empreinte carbone du service ou de la structure qui fait appel à lui.
Cela signifie que, pour réduire ses émissions globales, une entreprise devra inviter ses fournisseurs à s’engager dans une démarche similaire à la sienne.
Petit à petit, les indicateurs ESG d’une entreprise devraient constituer des critères clés dans la sélection de ses fournisseurs de services ou dans le choix d’un produit plutôt qu’un autre.

Conformité et compétitivité

Que ce soit pour se mettre en conformité ou pour engager une démarche de développement durable et responsable, les entreprises devront être capables de collecter les bonnes données au sein de leur écosystème.
Le premier enjeu, en effet, sera de rendre compte de leurs performances « durables ». Pour cela, il faut donc aller chercher les bonnes données, les comprendre et les maîtriser. C’est loin d’être simple dans la mesure où les sujets couverts sont variés et la nature de ces données est diverse. Faire remonter l’ensemble des informations, s’assurer de la pertinence et de la qualité des indicateurs est essentiel. Si les entreprises se fixent effectivement des objectifs de développement durable (de neutralité carbone par exemple), si elles prennent des engagements en la matière, il faut pouvoir s’assurer que les promesses sont suivies de résultats. Pour éviter de se voir reprocher de faire du greenwashing, les organisations doivent mettre en œuvre une démarche robuste, documentée et suivie dans le temps.

Extraire de la valeur des données

Les données sont au cœur de la démarche. Mais plus que des indicateurs, elles constituent aussi un élément essentiel pour avancer dans la bonne direction.

En effet, une bonne compréhension de la situation permet d’identifier les leviers d’amélioration.

On le sait, s’inscrire dans une approche durable implique, pour la plupart des entreprises, de procéder à des transformations et à des investissements plus ou moins importants. Ces adaptations peuvent avoir un impact, positif ou négatif, sur la rentabilité de l’entreprise, sur sa croissance future. La donnée doit permettre de mieux cibler les chantiers prioritaires. Investir dans une démarche d’économie d’énergie, par exemple, peut offrir l’opportunité de limiter son empreinte environnementale tout en améliorant sa rentabilité. Concevoir un produit plus écologique, en outre, peut donner à l’entreprise un avantage concurrentiel sur le marché. Sur le long terme, ce sont ceux qui auront réussi à assurer la durabilité de leurs activités qui seront plus performants que les autres.

S’appuyer sur les bons indicateurs

La donnée est donc centrale. Elle est déterminante pour soutenir l’action. Chacun doit en prendre conscience et s’organiser afin de pouvoir l’exploiter au mieux.

Au regard des objectifs poursuivis, il faut pouvoir identifier les indicateurs utiles et aller chercher les données qui permettront de les tenir à jour. Ces données existent peut-être déjà dans l’entreprise. Il peut être nécessaire d’aller les chercher à l’extérieur ou encore de mettre en place des processus afin de produire l’information manquante. Comment rendre compte des émissions ? Mesure-t-on déjà la satisfaction des collaborateurs ? Est-il opportun de mettre en place des enquêtes pour recevoir les informations utiles ?

Collecter, partager, traiter

Au quotidien, l’organisation doit veiller à une gestion et une gouvernance optimales de la donnée, pour mieux la partager, s’assurer qu’elle est de qualité et disponible.

Au-delà, il faut pouvoir intégrer les indicateurs environnementaux au cœur des unités opérationnelles, afin qu’ils entrent en ligne de compte dans la prise de décision. Selon la politique de gestion de l’organisation, des investissements pourront être refusés parce qu’ils ne sont pas alignés avec les objectifs de développement durable poursuivis. Entre rentabilité et responsabilité, la donnée doit permettre à l’entreprise de faire les choix les plus appropriés.

Amélioration continue

Mais, surtout, la donnée doit aussi servir à évaluer les performances, aider l’entreprise à s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue. Investir dans la formation, par exemple, doit se traduire dans l’amélioration des performances des collaborateurs et des équipes. Mais, encore une fois, cela doit pouvoir être suivi dans le temps, pour permettre d’effectuer les bons ajustements. Surtout, une bonne exploitation des données au service des objectifs de développement durable contribue à une meilleure gestion de l’entreprise, au travers de la prise compte renforcée des risques. La transparence qui découle d’une telle démarche est gage de confiance pour les clients et investisseurs. Elle est porteuse de sens pour les collaborateurs. Elle contribue à plus facilement les attirer et les fidéliser.

Watch video

In the same category