Alors que Luxembourg dort, la Belgique adopte un code de conduite pour favoriser le dynamisme de l’eInvoicing. Unifiedpost Luxembourg a cosigné l’acte et s’engage pour le développement de la filière.

Fondée en Belgique en 2000, Unifiedpost propose des solutions de traitement des flux administratifs, que ce soit dans la production ou dématérialisation de factures, de rappels, de contrats, de fiches de paie,… Ouvert en 2004, le bureau luxembourgeois génère 2,5 millions € de CA dans les 16 M€ du groupe. Avec une croissance de 30% ces dernières années, la strat-up a pris en envergure et en notoriété.

Au point qu’elle a été sollicitée à participer à une table-ronde européenne sur le potentiel de l’eFacturation. Aujourd’hui, elle vient de signer un code de conduite sur le sujet, édité par l’Agence pour le Simplification Administrative en Belgique. Un dossier qui est à peine frémissant à Luxembourg.

Zéro intérêt pour la facturation à zéro coût ?

L’eInvoicing est un sujet cher (et même très cher pour certains) à Luxembourg et acteurs ou associations, comme l’APSI, tentent, contre vents et marrées, de porter le sujet de la facturation sans papier et même sans coût en avant.

En mars 2012, l’APSI, par la voix de son président et associé au sein du cabinet Kurt Salmon, tapait du poing sur la table. « La facturation à zéro coût est possible », assure Jean Diederich. Plus que la dématérialisation de la facturation, l’APSI invite les entreprises, mais aussi le secteur public, à favoriser l’essor de la facturation digitale. « Nous demandons que le gouvernement choisisse cette voie pour tous les achats de l’administration centrale. Dans les pays européens où les administrations publiques ont imposé la facturation électronique comme seul moyen d’adresser les prestations de services ou les fournitures de biens, nous avons vu que l’eInvoicing est devenu un standard. Nous connaissons un retard en la matière à Luxembourg qui peut être comblé si l’Etat montre l’exemple… »

Un avis que doit partager Unifiedpost, puisqu’en Belgique, ePrior (priorité à la facturation électronique) est donnée par le gouvernement national des achats. Et à Alain Dujardin, Manager d’Unifiedpost de rappeler qu’hors affranchissement et dans un process standard, une facture papier coûte à son émetteur de 1 à 3 euros pièce. 5€ selon son client Manpower Belgique. « Si l’entreprise externalise sa facturation vers un imprimeur spécialisé, elle peut déjà faire descendre le coût de production de la facture à 50 cents hors envoi. Pour un adressage électronique (mail, espace client, pdf…) cela tombe à 20 cents, envoi inclus. » L’Hôpital Kirchberg, qui a adopté la technologie d’Unifiedpost, a mesuré un gain net de 15% en procédant à la facturation électronique.

L’Europe veut combler le retard

Participant belge au côté du représentant du gouvernement, Johannes Vermeire, BDM d’Unifiedpost, note la volonté éparse des pays européens à adopter la facturation électronique en Europe. Au sein de cet EU Multi-Stakeholder Forum on e-Invoicing (EMSF), la TaskForce pluridisciplinaire a édicté des recommandations pour le secteur.

Unifiedpost s’associe à cet encouragement traduit en un code de conduite en Belgique par les autorités belges.

Tout est là, pourtant

Pourtant à Luxembourg, un cadre légal unique permettrait de renforcer plus encore le sujet : le nouveau cadre de la dématérialisation et de la conservation de documents d’une part, et la réforme du droit de la faillite (art. 567 du CC) d’autre part, sans compter sur la qualité de l’industrie financière, des paiements, ou des conseils stratégiques en entreprise… devraient être les terreaux pour un eInvoicing dynamique. En adoptant UBL 2, un schéma XML particulièrement bien adapté à la facturation digitale, les premiers pays européens font le choix de la facture électronique. En poussant des moyens de paiement intelligents, comme les cartes de débit ou de crédit ou systèmes d’ePaiement à appeler sur la facture numérique, ou en intégration des domiciliations bancaires (énergisées avec la SDD pour Sepa Direct Debit), le secteur à une carte à jouer.

En Belgique, piloté depuis le bureau grand-ducal d’Unifiedpost, le fournisseur d’énergie renouvelable Lampiris promeut la facture verte qu’est une eFacture. Electris, le fournisseur grand-ducal d’énergie bleue a réussit à faire passer la moitié de sa clientèle dans un e-process.

Avec ZoomIt, le système d’intégration des eFactures directement dans les espaces d’eBanking des consommateurs belges, le lien entre les émetteurs de facture, les banques et les clients… est fait. A Luxembourg, le système bancaire n’arrive pas à s’entendre sur ce sujet, et même fait la sourde oreille à Isabel (la coentreprise du secteur bancaire belge) qui pourtant tente le partage d’expérience avec Luxembourg.

« A travers notre plateforme, nous avons près de 90% des émetteurs belges qui sont nos clients dans ZoomIt, dit Alain Dujardin, d’Unifiedpost, représentant plus de 50% des factures expédiées dans ZoomIt. »

Pour soutenir le développement de l’eInvoicing, Unifiedpost est en train de construire sa plateforme luxembourgeoise, qui sera hébergée à Luxembourg, dans le respect de la conformité locale, que ce soit pour le secteur de la santé ou de la finance, mais aussi pour les clients qui ont à respecter des contraintes ou exigences de territorialité de l’information.