La digitalisation a profondément transformé le secteur des services d’actifs, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs (AIFM) et les sociétés de gestion (ManCos) dans la gestion de fortune et d’actifs. Partout en Europe, la gestion des coûts et les dynamiques de consolidation redéfinissent le paysage, favorisant les effets d’échelle et accentuant la concurrence. Pour les prestataires de services d’actifs, la digitalisation peut permettre de faire fonctionner les opérations à moindre coût.

Au sein des places financières comme le Luxembourg, où les fintechs sont attirées par un écosystème dense de fonds d’investissement, les prestataires de services d’actifs qui n’adoptent pas l’innovation technologique risquent de perdre des parts de marché au profit de concurrents axés sur la technologie. Rester compétitif implique d’investir dans des capacités numériques offrant efficacité, résilience et valeur à grande échelle.

La troisième étude d’EY Luxembourg (l’étude est publiée depuis 2022), montre que les prestataires de services d’actifs adoptent de plus en plus des plateformes cloud, des outils d’intelligence artificielle (IA) et d’automatisation pour rationaliser leurs opérations, améliorer la relation client et assurer la conformité réglementaire. L’IA générative (GenAI) gagne en popularité, aidant les entreprises à automatiser la prise de décision, optimiser la gestion de portefeuille et améliorer les processus d’évaluation des risques. La technologie blockchain prend également de l’importance pour garantir transparence et sécurité des transactions, notamment dans l’administration et les services de dépositaire.

Cependant, de nombreuses entreprises n’ont pas encore atteint une maturité numérique suffisante et ne bénéficient pas des avantages liés en termes de réduction des coûts et d’amélioration des services.

À propos de la recherche

L’étude vise à évaluer de degré de digitalisation pour les prestataires de services d’actifs et à établir un référentiel des avancées du secteur en la matière, en se concentrant sur trois axes principaux : la stratégie et l’organisation, l’orientation client et les opérations, ainsi que la technologie et l’innovation. Les données collectées auprès de 48 prestataires de services d’actifs en 2025 montrent un niveau de maturité « Avancé », avec une note de 2,3/5, inchangée depuis 2024, mais en nette progression par rapport à 2022, où la note était de 1,6/5, soit un niveau « Basique ». Cela reflète les investissements importants du secteur et la digitalisation en cours.

Top 5 des enseignements clés de l’étude

Le financement comme obstacle, malgré une volonté et des plans et d’investissement

En 2025, seulement 33 % des répondants ont indiqué un financement complet pour leurs initiatives numériques, contre 52 % en 2024. La majorité des entreprises allouent moins de 10 % de leurs revenus aux projets numériques, et seulement 5 % d’entre elles obtiennent un retour sur investissement dans les 12 mois suivant l’investissement.

Baisse notable dans le développement de produits

Le développement de produits numériques a diminué : seulement 48 % des entreprises ont lancé des produits ou services numériques en 2025, contre 70 % en 2024. Cela suggère des difficultés d’exécution, probablement liées à des contraintes de ressources ou à une réévaluation de la viabilité de certains produits.

Les inefficacités opérationnelles et le manque de standardisation restent les principaux défis

79 % des prestataires de services d’actifs (contre 61 % précédemment) citent les flux de travail manuels et le manque de standardisation comme obstacles majeurs dans leurs opérations. Seuls 21 % affirment que la majorité ou la totalité de leurs processus sont numérisés, une baisse par rapport à 41 % en 2024. De plus, 41% précisent que seuls quelques processus sont automatisés et qu’ils dépendent encore largement des flux de travail manuels.

Des aspirations fortes à être plus axé sur le client, mais des outils restent nécessaires pour mesurer l’expérience client

Seuls 43 % des répondants estiment que leurs clients les perçoivent comme étant véritablement orientés client, tandis que 57 % reconnaissent qu’il y a encore des progrès à faire. Ce chiffre contraste avec 2024, où 48 % étaient convaincus de la qualité de l’expérience client, suggérant qu’au fur et à mesure que les capacités numériques progressent, les entreprises prennent davantage conscience de leurs limites. 12 % des prestataires de services d’actifs admettent ne pas mesurer du tout l’expérience client.

Les plateformes de données devancent l’IA en tant que technologie la plus transformative

Les trois quarts (76 %) des prestataires de services d’actifs considèrent les plateformes de données comme la technologie la plus impactante, bien que ce chiffre soit légèrement en baisse par rapport à 78 % en 2024. En revanche, 65 % estiment que l’IA et l’automatisation des flux de travail auront le plus grand impact sur leurs opérations et l’organisation des processus, contre 61 % en 2024. L’intégration des investisseurs et des clients est l’un des cas d’usage les plus prioritaires pour la digitalisation.

Ajay Bali, Luxembourg Technology Consulting Partner, Digital Emerging Technologies et Data Solutions Leader, relève, « Ce rapport marque une étape importante, représentant la troisième édition de notre analyse continue. Chaque année, nous élargissons notre panel de répondants, ce qui nous permet d’obtenir des perspectives plus riches et plus approfondis sur la maturité digitale du secteur des services d’actifs. »

Brice Lecoustey, EY Luxembourg Partner, Asset Servicing Leader, ajoute, « Nous saluons les efforts des prestataires de services d’actifs qui font progresser leur digitalisation, et il est encourageant de voir que plusieurs acteurs en retirent déjà des bénéfices concrets. Bien que le secteur ait encore du chemin à parcourir, le rythme des avancées technologiques garantit une progression continue. »

Téléchargez le rapport complet ici.