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Les entreprises sont responsables des fuites de données

30 % seulement des consommateurs pensent que les entreprises prennent réellement au sérieux la sécurisation des données personnelles ; 58 % des consommateurs ont peur d’être victimes d’une fuite de données en ligne ; 66 % ne veulent pas faire d’affaires avec des organisations publiant des informations financières et sensibles.

February 2, 2017

Dirk-Geeraerts

Dirk Geeraerts

Gemalto, publie les résultats du rapport d’enquête 2016 Data Breaches and Customer Loyalty. Il en ressort clairement que les consommateurs du monde entier attribuent surtout la responsabilité de la protection de leurs données personnelles aux organisations qui les détiennent, et non pas à eux-mêmes. Selon 9 000 consommateurs interrogés dans le monde entier, 70 % de la responsabilité de la protection des données des consommateurs est attribuable aux entreprises, 30 % aux consommateurs eux-mêmes. Toutefois, moins d’un tiers des consommateurs (29 %) estime que les entreprises prennent la protection des données personnelles au sérieux. Plus de 4,8 milliards de dossiers ont été victimes depuis 2013 de fuites, des vols d’identité pour la plupart (64 %).

 

Qu’est-ce qui semble le plus dangereux pour les consommateurs ?

Si les consommateurs sont de plus en plus sensibilisés aux dangers en ligne, un consommateur sur dix (11 %) pense que les applications ou sites web représentent le risque principal. ils ne changent donc rien à leur comportement :

  • 80 % utilisent les médias sociaux, bien que 59 % pensent que ces médias représentent un risque majeur ;
  • 87 % font appel à des services bancaires en ligne ou mobiles, bien que 34 % pensent ainsi être plus vulnérables vis-à-vis des cyber criminels ;
  • Les consommateurs ont plutôt tendance à faire leurs achats en ligne durant les périodes commerciales de pointe comme à l’occasion du Black Friday et de Noël (augmentation de 2 % des achats en ligne par rapport à une diminution de 2 % en boutique), alors que 21 % des consommateurs s’attendent à ce que les menaces de cybercriminalité augmentent durant cette période.

 

Des consommateurs de plus en plus craintifs

Les consommateurs craignent de plus en plus qu’on ne leur vole leurs données ; 58 % pensent pouvoir être victimes d’une fuite de données. Les entreprises doivent se préparer aux pertes que peuvent éventuellement causer de tels incidents. Bien souvent, une fuite de données justifie l’abandon des activités en ligne. 60 % des consommateurs affirment ainsi arrêter leurs achats en ligne en cas de fuite de données, cesser de faire appel aux services bancaires en ligne (58 %) et suspendre l’utilisation des médias sociaux (56 %). 66 % déclarent de plus ne pas vouloir faire affaire avec une entreprise qui a connu une fuite de données avec un vol d’informations financières et sensibles.

Conséquence des fuites de données pour les consommateurs

Selon l’enquête, une utilisation frauduleuse d’informations financières a causé un préjudice à 21 % des consommateurs, d’autres ayant été victimes d’une utilisation frauduleuse de données personnelles (15 %) et d’une usurpation d’identité (14 %). Plus d’un tiers (36 %) des consommateurs qui ont été victimes d’une fuite l’attribuent à un site web frauduleux. Les consommateurs ont ensuite été surtout victimes en cliquant sur un lien malveillant (34 %) et de phishing (33 %). Par ailleurs, plus d’un quart des consommateurs (27 %) attribue la cause d’une fuite de données à une erreur au niveau des solutions de sécurisation des données de l’entreprise. Il est frappant de constater qu’au Benelux, 6 % seulement des consommateurs en attribuent la faute aux entreprises, le pourcentage le plus faible de tous les pays sondés.

 

Le manque de mesures de sécurité affecte la confiance des consommateurs

Le manque de confiance des consommateurs peut être dû à un déficit de mesures de sécurité appliquées par les entreprises. Pour les services bancaires en ligne, les mots de passe restent toujours les méthodes d’authentification les plus répandues – utilisés par 84 % pour les services bancaires en ligne et 82 % pour les services bancaires mobiles. Une sécurisation de transaction plus avancée est ensuite utilisée le plus souvent (respectivement 50 et 48 %). Des solutions comme l’authentification à deux facteurs (43 % en ligne et 42 % mobile) et de chiffrement des données (31 % en ligne et 27 % mobile) suivent à quelque distance.

 

On trouve des résultats comparables dans l’environnement de vente au détail et dans les médias sociaux. Dans la vente au détail, 25 % seulement des répondants affirment utiliser une authentification à deux facteurs pour leurs comptes dans les applications et sur les sites Web. Pour les médias sociaux, 21 % seulement font appel à une authentification à deux facteurs pour toutes les plates-formes. Au Benelux, 15 % seulement même y font appel sur les médias sociaux. 16 % seulement des consommateurs ont indiqué comprendre parfaitement ce que représente le chiffrement des données et la façon dont cela fonctionne.

 

« Les consommateurs choisissent délibérément de prendre des risques lorsqu’il s’agit de leur sécurité, mais en cas de problème, ils en attribuent la faute aux entreprises », affirme Dirk Geeraerts, expert d’identité et de protection des données chez Gemalto. « Le consommateur moderne accorde beaucoup d’importance à la facilité, et attend des entreprises qu’elles s’en chargent, même s’il doit lui aussi veiller à la sécurité de ses données. Comme les consommateurs menacent de plus en plus d’intenter des actions en justice contre les entreprises, il est indispensable de leur montrer les mesures à prendre pour protéger leurs données. Il faut leur montrer que des protocoles de pointe comme l’authentification à deux facteurs et des solutions de chiffrement sont utilisées, et que la sécurisation de leurs données personnelles est prise très au sérieux. »

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