DIGITAL SOLUTIONS
Des récompenses contre des km à pied
Rencontre avec Nigel Bergstra, co-fondateur de la société No Big Deal, installée au Luxembourg-City Incubator.
May 30, 2022
Parcourir 20.000 pas pour recevoir un café gratuit, une réduction dans votre boutique préférée, une séance de yoga ou participer à la reforestation de la forêt amazonienne. C’est le défi proposé par l’application No Big Deal, qui n’aspire qu’à une seule chose : aider les gens à se sentir bien au quotidien.
Qu’est-ce que le concept de No Big Deal et comment fonctionne-t-il ?
No Big Deal associe votre humeur à des défis de marche ou de course et vous récompense pour chaque résultat obtenu. Vous vous sentez bien ? Courez 5 kilomètres pour planter un arbre dans la forêt tropicale. Vous vous sentez un peu plus fatigué ? Pas d’inquiétude, commencez doucement par une petite marche et récompensez-vous avec une récompense exclusive de l’une de vos marques préférées. Chaque fois que vous terminez un défi, vous débloquez la série suivante de défis basés sur l’humeur. L’objectif est d’aider chaque utilisateur à se sentir un peu mieux chaque jour et à se récompenser pour ce comportement sain. Les récompenses sont nombreuses : il peut s’agir d’une leçon de yoga gratuite, d’un burger offert dans votre restaurant préféré ou encore d’un bon de réduction sur votre marque de vêtement favorite.
Qui se cache derrière No Big Deal ?
La collaboration entre Daniel Klemetz, Quentin Delforge et moi- même est née de l’écosystème de l’innovation, ici au Luxembourg. Nous nous sommes tous les trois rencontrés alors que nous travaillions à Tomorrow Street, où nous participions à des projets d’innovation avec des entreprises de taille moyenne venues du monde entier.
Comment l’idée du concept No Big Deal a-t-elle germé dans votre esprit?
Nous voulions créer une application qui incite les gens à réaliser les choses qu’ils sont naturellement faits pour faire, pour les aider à se sentir mieux. Il y a généralement deux leviers à actionner pour se sentir mieux. Premièrement, le mouvement. Même de courtes promenades peuvent avoir un impact profond sur la façon dont nous nous sentons au jour le jour. En deuxième lieu, il y a l’accomplissement. Le simple fait de faire son lit le matin peut avoir un effet boule de neige sur notre humeur et notre motivation. Ce sont donc ces deux mécanismes qui ont constitué les fondements de notre application.
Pourquoi avez-vous choisi de vous installer au Luxembourg, et plus précisément dans le Luxembourg-City Incubator ?
Bien que nous venions de trois pays différents avec Quentin et Daniel, le Luxembourg est aujourd’hui un peu notre maison et c’était donc une évidence, pour nous, de lancer No Big Deal ici, dans un pays dynamique et au centre de l’Europe. Je pense que c’est l’ambiance qui règne au LCI qui nous a convaincus. Il y a une communauté très dynamique et des installations formidables. L’équipe nous a beaucoup aidés à mesure que nous nous développions.
Combien d’utilisateurs et de partenaires commerciaux No Big Deal compte-t-il en Belgique et au Luxembourg ? Et combien d’entreprises y participent ?
Nous avons environ 100.000 téléchargements en Belgique et au Luxembourg, et nous nous sommes maintenant étendus à la France et aux Pays-Bas. Nous comptons également une centaine d’entreprises partenaires.
Parmi ces partenaires, vous comptez des géants comme Adidas, Luxair ou Deliveroo. Comment parvenez-vous à les convaincre de rejoindre l’aventure No Big Deal ? Quel est le partenariat de vos rêves ?
Nous avons eu la chance de trouver des marques qui valorisent de la même manière le bien-être et l’engagement positif suscités chez les clients – ce qui n’est pas une chose aisée. Je pense que le partenariat de mes rêves serait Coca Cola. La direction actuelle de l’entreprise s’aligne très bien sur l’esprit de ce que nous faisons, et ensemble nous pourrions avoir un impact massif sur les gens et la planète.
Comment expliquez-vous le succès de votre plateforme ?
Nous avons reçu un grand soutien de la part de la communauté luxembourgeoise et, par conséquent, nous avons réussi à trouver des partenaires formidables. Il est crucial de rester proche de ses utilisateurs, à tout moment.
Quel impact souhaitez-vous que No Big Deal ait sur notre société ?
Nous croyons sincèrement qu’à notre petite échelle, nous pouvons aider les gens à se sentir un peu mieux chaque jour, et que cela peut avoir un effet boule de neige et impacter réellement la vie des gens, leur bonheur et leurs réalisations. De plus, notre plateforme offre aux marques un moyen d’interagir avec leurs communautés de manière positive. Compte tenu de l’impact négatif que de nombreuses plateformes publicitaires ont sur la santé mentale des gens, nous pensons que proposer une plateforme d’engagement qui soutient les gens est crucial pour les années à venir.
« Le partenaire de mes rêves ? Coca cola ! La direction actuelle s’aligne très bien sur l’esprit No Big Deal et, ensemble, nous pourrions avoir un impact massif sur les gens et la planète »
Au-delà de l’offre de bons d’achat, No Big Deal invite les participants à s’engager dans de nobles causes : reforestation, nettoyage des océans, etc. Pourquoi était-ce important de vous associer à ces causes ?
Notre objectif est d’aider les gens à se sentir mieux chaque jour et, assez tôt, nous avons réalisé que les gens aiment soutenir des causes nobles. Nos utilisateurs nous l’ont rapidement confirmé, puisque lorsque nous avons lancé notre premier défi de plantation d’arbres, il a rapidement été l’un des plus populaires de l’application. C’est incroyable de voir le soutien des marques à cet égard – il y a quelques semaines, nous avons justement lancé un défi avec DKV, qui sponsorise jusqu’à 1.500 repas pour les moins fortunés au Luxembourg. Ce défi consiste à faire 24.000 pas sur 6 jours. En échange de l’accomplissement de ce défi, vous recevez un repas chaud qui sera offert à une personne dans le besoin. Finalement, quelle meilleure incitation à bouger peut-on trouver ?
Comment s’assurer que les défis réussis permettront bel et bien de retirer 1 kg de déchets de l’océan ou de planter un arbre ?
Pour cela, nous travaillons avec des partenaires enregistrés et vérifiés qui sont en outre validés par des tiers pour confirmer que les causes sont soutenues comme promis.
D’une manière générale, quel rôle peut jouer la technologie pour soutenir les changements majeurs que notre société doit opérer afin d’être plus responsable ?
Plus il devient rentable d’être responsable, plus il est facile pour la société de changer. La technologie peut aider les entreprises et les personnes à faire les bons choix. C’est toujours à eux de prendre la décision de changer, mais cela devient beaucoup plus facile avec la technologie et le développement de plateformes qui proposent ces choix.
Vous avez récemment participé au programme Fit4Start de Luxinnovation. Quels bénéfices avez-vous tiré de cette expérience ?
Le programme Fit4Start était aligné temporellement avec notre tour de table de levée de fonds. Le timing était vraiment parfait. Nous étions prêts à nous reconstruire depuis la base, et le programme F4S nous a donné la structure, les conseils, l’expertise et le soutien financier pour le faire. Le soutien du gouvernement est sans aucun doute un atout majeur pour lancer une start-up au Luxembourg, mais la communauté elle-même est la meilleure raison de créer une entreprise ici. Elle est très soudée et les gens sont toujours prêts à offrir une chance aux start-up, ce qui est évidemment crucial pour le développement de son entreprise. Sans tous ces soutiens, il est impossible d’avancer.
À l’assaut de quels marchés No Big Deal se lancera-t-il prochainement ?
Tous les pays, bien sûr ! Nous avons commencé par le Benelux et la France et il nous reste beaucoup de travail à accomplir ici avant de nous attaquer au reste de l’Europe et à l’Amérique du Nord. Nous sommes ravis du succès rencontré par No Big Deal, mais il est essentiel de ne pas griller d’étapes.
No Big Deal en chiffres : 100.000
C’est le nombre d’utilisateurs que compte la communauté No Big Deal, qui s’étend au Luxembourg, en Belgique, en France et aux Pays-Bas.