Deloitte analyse les principales tendances des secteurs des technologies, des médias et des télécommunications en 2012

• Multiplication du nombre de multipropriétaires de tablettes : cinq millions de tablettes seront vendues à des personnes en possédant déjà une, ce qui générera des recettes pouvant atteindre 1,55 milliard €
• En 2012, le secteur de la publicité se concentrera sur le cerveau, avec l’utilisation croissante d’appareils d’IRMf
• Le nombre d’applications disponibles dépassera les deux millions d’ici à la fin de 2012, le double par rapport à décembre 2011

Cette semaine, la division Technologie, Médias & Télécommunications (TMT) de Deloitte a émis ses prédictions pour 2012 pour le secteur. Deloitte prévoit que la demande en technologie de consommation poursuivra sa progression en 2012 : le nombre de smartphones et tablettes vendus battra probablement des records et la demande des marchés émergents en télévisions et ordinateurs à moindre coût dopera les volumes. La loi de Moore et une concurrence vigoureuse continueront à soutenir la recherche d’un bon rapport qualité-prix pour de nombreux produits de technologie de consommation, des télévisions aux tablettes. À la fin des années 70, une télévision couleur coûtait, en termes constants, environ 1200 €. Aujourd’hui, avec ce montant, il est possible d’acheter une télévision couleur, deux tablettes, trois smartphones et un mini-portable.

Georges Kioes, partner chez Deloitte Luxembourg, responsable de la division TMT, déclare : « Les prédictions de cette année couvrent toute une gamme de sujets, y compris l’essor du nombre de propriétaires de plusieurs tablettes et la publicité ciblée. Comme c’était le cas l’année dernière, nos prédictions consistent à analyser le marché, enquêter sur les scénarios possibles et formuler nos opinions sur ce qui va se passer au cours des 12 prochains mois. En raison de la croissance des réseaux sociaux et de la popularité des jeux en réseau, le potentiel financier des ‘ jeux sociaux’ a attiré l’attention des entreprises. »

 

Les principales prédictions

 

La demande en technologie de consommation nargue les vents contraires de l’économie

La demande en technologie de consommation poursuivra sa progression en 2012. Mais comme les prix chutent et que le rapport qualité-prix de la technologie devient de plus en plus important, la valeur du marché en dollars risque toutefois de stagner. Le coût de la technologie s’est effondré au cours des trente dernières années et l’utilisation d’une tablette et d’une télévision, par rapport à celle d’une voiture, des vacances à l’étranger ou d’un évènement sportif, démontre que le consommateur d’électronique se trouve en bonne position du point de vue de la valeur. Comparé au coût d’achat d’une voiture ou d’un logement, rite de passage traditionnel pour les familles, un investissement dans l’électronique de consommation pourrait devenir un symbole de statut social de rechange pour les consommateurs au budget limité. Les acheteurs pourraient même sacrifier leurs vacances pour s’acheter un nouvel ordinateur ainsi qu’une nouvelle télévision plus performante au lieu d’avoir à décider quel appareil acheter.

Il en faut deux : l’essor du propriétaire de plusieurs tablettes

Il a fallu des dizaines d’années pour qu’un ménage ait plus d’une voiture, téléphone, radio ou télévision et dix ans pour arriver à cette étape dans les marchés des ordinateurs et des téléphones portables. Mais, en 2012, le marché des tablettes va se diversifier selon la taille, la puissance de traitement, le prix et le système d’exploitation, tout comme ce fut le cas pour les smartphones. Les entreprises vont certainement aussi exiger des tablettes mieux sécurisées et plus solides. Ceci va présenter un défi aux propriétaires actuels de contenu ainsi qu’aux exploitants de réseaux et aux détaillants, qui vont devoir se préparer à répondre à l’essor de ménages possédant de multiples tablettes.

Les temps sont durs pour le disque dur : l’enregistrement transistorisé (SSDs – Solid-State-Drives)

Même le marché des centres de données pourrait se tourner vers des disques à circuits intégrés, plus petits, plus branchés et économiques en énergie en remplacement des disques durs plus traditionnels. Le comportement plus éclairé des consommateurs devrait bénéficier à cette technologie qui incorpore la mémoire dans des puces électroniques. Les gens commencent à s’intéresser davantage à la quantité de mémoire dont ils ont effectivement besoin pour les appareils particuliers, surtout au vu de la disponibilité grandissante des services de stockage « cloud ».

L’impression en 3D est arrivée – mais chaque maison ne dispose pas encore d’un appareil !

L’impression en 3D a piqué la curiosité du public mais le battage autour de cette technologie ne tient pas compte des limites strictes du concept. La capacité de télécharger les plans de tout ce que l’on peut imaginer et de créer le produit sur place deviendra un segment viable dans plusieurs créneaux de marché, comme le marché mondial des outils électriques, qui s’élève à 16,7 milliards €, le secteur biomédical et les secteurs d’après-vente comme la réparation automobile. Il est probable que certains fanatiques du bricolage investiront dans des imprimantes 3D quand leur prix chutera en dessous de 800 € en 2012, mais le coût des matériaux nécessaires pour créer un produit aussi prosaïque que des baskets est tel qu’elles resteront spécialisées et coûteuses. Le chiffre des ventes en 2012 restera probablement en dessous de 160 millions d’euros et ceux qui espèrent voir l’avènement de l’ère du « réplicateur » de Star Trek devront patienter un moment.

Le programme reste dominant

95 % de tous les programmes de télévision visionnés en 2012 le seront en direct ou dans les 24 heures qui suivaient leur première diffusion malgré la prolifération de technologies permettant de contourner la programmation. Une éminente société de diffusion vidéo a même reconnu qu’elle ne fait pas directement concurrence à la télévision linéaire directe et a proposé un service intitulé « rediffusion de télévision ». L’apparition des réseaux sociaux a même renforcé plutôt qu’affaibli l’intérêt porté à la programmation, puisque les commentaires sur les programmes sont passés du salon à la communauté. On adore avoir le choix mais choisir est une corvée. Les télédiffuseurs conventionnels doivent profiter de ce pouvoir et démontrer aux annonceurs publicitaires les avantages de la programmation en vue d’élaborer des campagnes dans le contexte d’un programme.

Obtenir un meilleur prix des jeux en réseau

Malgré l’essor de la popularité des jeux en réseau en 2010 et 2011, certain développeurs ont déjà vu leur croissance commencer à se tasser, tandis que l’ensemble de la communauté de joueurs en réseau s’est essoufflée ces deux dernières années. La croissance des recettes dans ce sous-secteur ralentira à moins de 20 % en 2012, ce qui risque de forcer les développeurs de jeux à mettre moins l’accent sur la vente de produits virtuels par les réseaux sociaux et à envisager le potentiel de la publicité ou de rendre les jeux d’emblée payants. Ce segment doit adopter ainsi le modèle commercial du secteur plus traditionnel des consoles de jeux et chercher à mettre au point des franchises.

Les études de marché sont toutes dans votre tête : les appareils d’IRM et les médias

L’influence de l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle – IRMf – croît de plus en plus dans le secteur de la publicité. Comme les appareils d’IRM plus importants et coûteux du secteur médical, l’analyse IRMf peut montrer que l’activité dans certaines parties du cerveau correspond à des émotions et types de pensées particuliers. Cette technique controversée, appelée neuromarketing, a déjà commencé à gagner en popularité auprès des entreprises alimentaires, qui changent leur conditionnement ou même la saveur de leurs produits à la suite de ce type d’études. Il semble probable que l’IRMf deviendra un outil essentiel des annonceurs en 2012, mais il sera probablement plus efficace de concert avec des techniques de marketing plus traditionnelles.

Le « smartphone » à 100 $ franchit la barre des 500 millions

Les smartphones sont en général considérés comme des appareils haut de gamme ; pourtant, d’ici à la fin de 2012, au moins 500 millions de « smartphones » à 100 $ (77€) seront en utilisation. Ces appareils auront tout à fait l’aspect de smartphones, avec des écrans tactiles ou des claviers AZERTY complets. Les smartphones à 100 $ disposeront de processeurs moins puissants, de moins de mémoire, d’options de connectivité plus lentes et de caméras à résolution plus basse – mais les acheteurs seront heureux de sacrifier des spécifications en échange d’un moindre prix. L’essor du smartphone à 100 $ peut se comparer à la croissance du mini-portable, qui proposait une alternative à bas prix et moindre puissance aux portables normaux. La plus forte demande de smartphones à 100 $ viendra probablement des marchés émergents, où l’accès à l’Internet est faible, mais où le désir de communication et de services d’informations est grandissant. Mais le smartphone à 100 $ pourrait également intéresser les utilisateurs des marchés mûrs dans lesquels il pourrait devenir le parfait « premier » téléphone des adolescents. Ceci va faire pression sur la chaîne logistique pour réduire le coût des composants mais aussi poser un problème aux développeurs d’applications, parce que les propriétaires de smartphones à bas prix sont moins enclins à payer pour les téléchargements.

Tant d’apps – si peu à télécharger

Les développeurs sont confrontés à une surenchère d’exigences, au fur et à mesure que la variété des smartphones et des tablettes s’accroît. Pour atteindre un marché cible mondial, le développeur se verra peut-être contraint de mettre au point 360 variantes différentes, signant ainsi l’arrêt du développeur d’apps à temps partiel. Avec tous ces choix, les prestataires de sites d’applications devraient chercher à améliorer et assurer la qualité des produits qu’ils vendent. Les sites devraient essayer de se différencier en envisageant divers types d’abonnements selon les genres d’apps, ou au choix de la direction, ce qui créerait des « forfaits d’apps. » Comme les smartphones deviennent vraiment un marché de masse, la demande de contenu localisé dans la langue locale s’amplifiera.

Le contournement du Web : assurer la connectivité sans l’Internet

L’utilisation excessive des réseaux, tant fixes que mobiles, devrait forcer de plus en plus de gens à se tourner vers les connexions sans fils à faible portée pour le transfert des données. Une telle technologie était commune dans le passé sous la forme de connectivité infrarouge et Bluetooth, et est sur le point de réapparaître sous la forme de contournement du Web (ce qui élimine la nécessité de se connecter à l’Internet) en raison du besoin croissant de transfert rapide des données, d’un appareil à l’autre et d’un utilisateur à l’autre. En 2012, environ un pour cent des données sans fil seront échangées entre appareils, sans passer par l’Internet, soit le double de 2011. Comme les entreprises de télécommunications doivent concilier les besoins d’investissements dans l’amélioration du réseau avec les exigences des consommateurs en matière de capacité de données, le contournement du Web va devenir une troisième option de réseau en plus du haut débit fixe et du portable pour transférer les informations.

NFC (Near Field Communications) et les appareils portables : paiements et plus encore !

De nombreuses personnes restent mal à l’aise à l’idée d’utiliser un téléphone pour payer des articles et il faut vaincre les craintes du consommateur au sujet de la sécurité et du déchargement de la pile lors de la communication en champ proche (NFC). Même si 2012 reste une année de transition en ce qui concerne les paiements par portable, les puces de NFC ne seront pas perdues. Des milliers d’applications de NFC – des jeux aux jeux d’argent, en passant par la santé – pourraient prendre leur élan au cours de l’année, même si les médias continuent de mettre l’accent sur le « portefeuille numérique ».

 

Pour obtenir un exemplaire complet du rapport comportant toutes les prédictions de Deloitte, rendez-vous sur le site http://www.deloitte.com/lu/tmt-predictions.