Deloitte présente aujourd’hui ses prévisions pour le secteur des télécommunications, des médias et des nouvelles technologies en 2011. Depuis dix ans, ce rapport annuel identifie les tendances susceptibles d’affecter rapidement ces secteurs en constante évolution.

En particulier, l’édition de 2011 prévoit que plus de 50% du matériel informatique vendu en 2011 ne sera pas des ordinateurs mais des Smartphones, des tablettes et des netbooks non-PC. En outre, Deloitte prévoit que le volume des données téléchargées depuis des mobiles via des réseaux Wifi publics augmentera plus rapidement (25-50%) que le volume téléchargé via les réseaux cellulaires à large bande et que nous passerons 140 milliards d’heures de plus à regarder la télévision, dans le monde. D’après Deloitte, la proportion des entreprises utilisant les services d’e-gouvernement devrait atteindre plus de 90% dans le monde en moyenne, contre seulement 75% en 2010 et il n’y aura pas d’innovations importantes concernant les batteries en 2011. 

La 10^ème édition de cette publication annuelle présente les vues de Deloitte concernant les tendances qui, durant les 12 à 18 prochains mois, devraient avoir d’importantes répercussions à moyen et à long terme sur les entreprises actives dans le secteur des télécommunications, des médias et des nouvelles technologies (TMT). L’objectif est de  concentrer le débat sur des thèmes majeurs auxquels les entreprises et les organismes publics devront répondre par des actions concrètes.

 Les conclusions les plus importantes de ce rapport sont les suivantes:

• Smartphones et tablettes : plus de la moitié des ordinateurs ne sont plus des ordinateurs.

Deloitte prévoit que plus de 50% des appareils informatiques vendus en 2011 ne seront plus des ordinateurs mais des Smartphones, des tablettes et des netbooks non PC[1], dont les ventes combinées dépasseront largement les 400 millions d’unités. Les ordinateurs traditionnels demeureront certes le matériel informatique le plus utilisé mais 2011 pourrait bien marquer le point de basculement vers un environnement beaucoup plus hétérogène.

En outre, plus de 25% des tablettes informatiques vendues en 2011 devraient être achetées par des entreprises et ce chiffre devrait encore s’accroître en 2012 et par la suite. Deloitte prévoit par exemple qu’au cours de 2011 jusqu’à 5 millions de tablettes pourraient être déployées dans les secteurs de la vente au détail et des soins de santé, en raison des facilités d’utilisation de ces appareils, de la durée de vie prolongée de leurs batteries, de la formation minimale qu’ils requièrent et du développement rapide des applications.

Pour les départements informatiques, le coût de la gestion d’un réseau mixte est susceptible de s’avérer beaucoup plus élevé. En outre, selon Deloitte, aucun système d’exploitation non PC standard ne devrait faire son apparition à court terme, ce qui pourrait aggraver les coûts pour les départements informatiques, les développeurs d’applications et les entreprises spécialisées dans le secteur des médias.

• Le Wifi complète le haut débit cellulaire pour « la mobilité des données ».

En 2011, on s’attend à ce que le volume des données téléchargées depuis des mobiles via des réseaux Wifi publics augmente plus rapidement (25-50%) que celui des téléchargements par le biais des réseaux cellulaires à large bande. L’essentiel de cette progression concernera des données vidéo.

Cette tendance est impulsée par la prolifération des hotspots Wifi. Deloitte prévoit notamment qu’en Amérique du Nord 25% des principaux distributeurs, locataires de référence dans les centres commerciaux, commenceront à offrir un accès Wifi gratuit à leurs clients dans leurs magasins et que cette tendance se généralisera en 2012. Luc Van Coppenolle, Industry Leader TMT chez Deloitte Belgique, indique: “Ceci donne aux clients la possibilité de comparer les prix pendant qu’ils font leur shopping. D’après ces distributeurs, cela peut stimuler leur chiffre d’affaires. Un accès Wifi permet également aux distributeurs d’échanger certaines informations avec les clients pendant qu’ils sont dans le magasin.”

Parmi les facteurs qui sous-tendent cette progression figurent l’accroissement de la tendance à doter les appareils portables de puces Wifi, la simplification des procédures de connexion aux hotspots et les partenariats entre fournisseurs de hotspots et opérateurs mobiles. Les opérateurs mobiles doivent considérer le Wifi et le haut débit cellulaire comme complémentaires et établir des réseaux mixtes ou des partenariats avec des fournisseurs de Wifi afin de rendre la pratique de connexion dans son ensemble aussi transparente que possible. Pour les entreprises, le recours accru à l’accès aux hotspots gratuits pourrait entraîner des économies de coûts majeures. 

• Renforcement du statut de « super média » de la télévision en 2011 : les téléspectateurs dans le monde passeront 140 milliards d’heures de plus devant leurs téléviseurs

Deloitte prévoit que la télévision renforcera son statut actuel de « super média », démentant ainsi les prophéties prédisant son obsolescence imminente. En 2011, les téléspectateurs dans le monde passeront 140 milliards d’heures de plus devant leurs téléviseurs. Les revenus de la télévision payante dans les pays BRIC progresseront de 20%. Au niveau mondial, la publicité télévisée engrangera 10 milliards de dollars supplémentaires et 40 millions de nouveaux téléspectateurs s’ajouteront aux téléspectateurs existants, soit 3.7 milliard de téléspectateurs dans le monde (plus de la moitié de la population mondiale). Les émissions télévisées feront l’objet de plusieurs milliards de tweets.

Deloitte s’attend à ce que la télévision conserve sa position dominante parmi les médias en termes de chiffre d’affaires total, incluant les ventes publicitaires, les souscriptions, les services à la carte et les droits de licence. En dépit de la prolifération des magnétoscopes numériques, la disparition des spots de 30 secondes n’est pas pour demain. Les magnétoscopes numériques offrent la possibilité technologique de « sauter » les publicités dans les programmes enregistrés à l’avance mais la plupart des utilisateurs continueront probablement à regarder la télévision en direct.

Ils seront également « poussés ». Des dizaines de millions de téléviseurs dotés d’une capacité de recherche intégrée ont certes été vendus, mais, dans leur grande majorité, les téléspectateurs se rallieront aux programmes proposés par les planificateurs de chaînes ou aux recommandations des moteurs intégrés aux téléviseurs ou aux décodeurs. L’« extraction » des contenus télévisés par les téléspectateurs devrait demeurer une exception, ce qui pourrait s’expliquer par la passivité inhérente qui caractérise le fait de regarder la télévision. Luc Van Coppenolle: “En outre, la télévision reste l’un des moteurs les plus importants stimulant la vente d’autres médias tels que les livres (par exemple les livres publiés par les grands cuisiniers participant à des émissions de télévision) ou les autres produits liés aux programmes TV. »

• L’utilisation des services d’e-gouvernement va atteindre un point d’inflexion en 2011: la proportion des entreprises utilisant les services d’e-gouvernement devrait atteindre les 90% en moyenne

Deloitte prévoit que le recours aux services d’e-gouvernement connaîtra un point d’inflexion en 2011, autour du monde. Dans tous les pays développés, la proportion des entreprises ayant recours aux services de e-gouvernement devrait atteindre en moyenne 90%, contre 75% en 2010. Le pourcentage de citoyens utilisant ces services devrait progresser d’au moins 10%. Certains pays pourraient même se doter d’un directeur national de l’informatique.

Face aux exigences croissantes en matière d’efficacité et de productivité des services publics, le recours à des canaux en ligne pourrait de plus en plus s’avérer indispensable, renforçant considérablement la rentabilité des investissements dans les infrastructures d’e-gouvernement. Luc Van Coppenolle en donne un exemple : « L’envoi de factures électroniques pourrait entraîner une économie de 0,8% du PIB par an. Des services étendus d’e-gouvernement peuvent également améliorer l’attrait d’un pays aux yeux des investisseurs étrangers et des cerveaux, comme le font déjà les infrastructures physiques de qualité. »

Le manque de formation informatique ou d’accès en ligne ne représente pas un obstacle insurmontable en matière d’e-gouvernement. Si des applications sont conçues pour maximiser l’accessibilité, elles pourraient même servir de point d’entrée permettant à davantage de gens d’utiliser des ordinateurs et Internet, via des téléphones mobiles.

• La compression des électrons : les batteries ne respectent pas la loi de Moore

La densité d’énergie des batteries devrait s’accroître, les prix devraient diminuer et la recharge des batteries devrait prendre moins de temps en 2011. Il ne faut toutefois pas espérer que l’évolution des batteries sera comparable à celle de la puissance de calcul, qui selon les prévisions de Gordon Moore, cofondateur d’Intel, est appelée à doubler tous les 18 mois. Pour les batteries, une simple amélioration des performances de 5% par an est déjà considérée comme un bon résultat.

Une avancée radicale au niveau du matériel pourrait changer cette situation, mais à l’heure actuelle rien ne semble supérieur au lithium. Comme l’explique un scientifique : « Désormais, tout reposera sur le perfectionnement de la chimie existante. Il n’existe aucun nouveau composant susceptible d’accroître la densité énergétique. » Concevoir des appareils à plus haut rendement énergétique pourrait s’avérer plus facile que d’essayer de forcer la technologie des batteries à suivre la loi de Moore.

• Garder la vie en live: l’industrie de la musique recherche de nouveaux talents

En 2011, le secteur des concerts en live, organisateurs de festivals en tête, commencera à asseoir son rôle de découvreur de talents et de confirmation des artistes établis. Jusqu’à présent, ce soin incombait dans une large mesure aux divisions A & R (artistes & répertoires) des maisons de disques. Toutefois, après une décennie de déclin des ventes, les budgets A&R fondent comme neige au soleil. Dans certains pays, depuis 2006, ils ont chuté d’un quart environ en pourcentage du chiffre d’affaires. Par contre, la décennie écoulée a été marquée par la grande prospérité du secteur des concerts, dont le chiffre d’affaires a connu une croissance constante et s’est même relativement bien comporté durant la récente récession.

À cela il convient d’ajouter que certains des artistes les plus prisés de la dernière décennie devraient bientôt mettre le point final à leurs tournées. C’est ainsi, par exemple, qu’en 2011, les vedettes de huit des vingt plus grands concerts organisés aux États-Unis de 2000 à 2009 auront 60 ans voire davantage. Le secteur des concerts se consacrera donc à détecter, investir dans, développer et commercialiser la nouvelle génération d’artistes capables de remplir des stades. Il utilisera toute une série d’approches, depuis les concours durant les festivals jusqu’aux équipements dédiés à faire éclore les nouveaux talents. Tous les acteurs du secteur des concerts en live pourraient être impliqués : propriétaires des lieux de représentation, promoteurs de concerts, sociétés de production pour la télévision, agences de vente de billets et même certains artistes dont les disques connaissent déjà le succès.