C’est autour d’une dégustation de vins commentée par l’un des sommeliers du restaurant de la Place d’Armes que s’est rassemblé un ensemble de leaders ICT luxembourgeois en cette fin du mois d’octobre, à l’occasion d’un événement CIONET proposé en collaboration avec DENODO. Tous étaient conviés à échanger autour de la thématique « Data Mesh ou Data Mess », en présence de Damien Gaioni, Data Expert, qui a eu l’occasion d’intervenir au Luxembourg sur plusieurs projets d’envergure en matière de valorisation des données.

La maîtrise au niveau des métiers

Pour la plupart des organisations, la croissance future passe par une valorisation efficace des données dont elles disposent, qu’il s’agisse de données personnelles ou d’autres informations opérationnelles. S’ils sont conscients de cela, de nombreux acteurs peinent encore à mettre en œuvre une organisation facilitant le traitement des données.

Dans la plupart des structures, en effet, l’architecture des données se présente sous la forme de data warehouse ou de data lake, gérée de manière centralisée, le plus souvent par les équipes informatiques, a rappelé Damien Gaioni. Au regard de l’accumulation toujours plus importante de données, des besoins croissants de l’organisation d’y accéder et de les valoriser, les équipes IT se sentent bien souvent démunies. Les architectures en place ne permettent pas d’agir avec l’agilité requise. Chaque projet se révèle lourd et long à mettre en œuvre. Comment dépasser ces enjeux ? Les professionnels de l’ICT présents à l’événement reconnaissent que l’une des manières d’y répondre est de confier la gestion des données à ceux qui les maîtrisent, qui peuvent attester de leur qualité, en l’occurrence les acteurs du métier, et d’en faciliter le partage.

De nouveaux modèles

Pour répondre à ces enjeux, de nouveaux modèles émergent, parmi lesquels celui de Data Mesh, théorisé dans un livre par Zhamak Dehghani. Ce nouveau modèle d’architecture est, aujourd’hui, considéré par beaucoup comme une référence en la matière. L’idée portée avec ce concept est de sortir d’une gestion centralisée des données pour privilégier une approche distribuée. En résumé, peu importe le lieu où elle est stockée, la donnée est placée sous la responsabilité des équipes qui la produisent et en ont la maîtrise. La donnée est alors considérée comme un produit, que les métiers peuvent mettre à la disposition de tiers, selon une approche en libre-service pour en extraire de la valeur.

Au regard des participants présents lors de cet événement, l’approche séduit. Un nombre croissant d’acteurs s’inscrivent dans une telle dynamique sans forcément avoir connaissance du concept de Data Mesh, mettant en œuvre une gestion décentralisée des données. La mise en œuvre d’un tel concept soulève toutefois encore de nombreuses questions et n’a rien d’évident.

Virtualiser la donnée

D’un point de vue technique, tout d’abord, l’approche implique de pouvoir gérer et partager les données de manière plus agile. La virtualisation des données, en la matière, vient répondre à ces enjeux. DENODO, au départ de sa plateforme, permet de connecter plus facilement les données les unes avec les autres, quels que soient les environnements dont elles sont issues. Les données virtualisées peuvent être mise à disposition sans que cela ne nécessite de les extraire de leur environnement. L’approche permet de travailler au départ d’une donnée source qu’il n’est pas nécessaire de dupliquer et dont on peut plus facilement garantir la qualité. La démarche permet ainsi de casser les silos, de plus facilement connecter les données entre elles, de les rendre accessibles aux utilisateurs.

La gouvernance, un enjeu clé

L’autre grand enjeu, soulevé par les participants, réside dans la gouvernance à mettre en œuvre pour s’assurer que ce modèle décentralisé ne vire pas au chaos. « C’est un défi majeur, reconnaît Damien Gaioni. Les enjeux associés à la mise en œuvre de ces nouvelles approches ne sont pas tant techniques que culturels ou organisationnels. C’est un tout autre paradigme qu’il faut adopter à l’échelle de l’organisation. Pour permettre la mise à disposition des données, il faut, au préalable, établir un ensemble de rôles et de règles communes autour de la qualité ou de la sécurité des données, en matière d’accès et de possibilités de traitement. Cette gouvernance doit être mise en œuvre et partagée par l’ensemble des parties de l’entreprise impliquée ou de plus vastes écosystèmes si le partage et la valorisation des données s’envisagent à plus large échelle.»

Si la gestion des données est centralisée, la gouvernance, elle, constitue le socle commun à la mise à disposition, au traitement et à la valorisation des data products mis à disposition de chacun. En l’occurrence, la technologie, à l’instar de Denodo  Platform, permet d’établir cette gouvernance et de garantir le respect d’un ensemble de règles partagées.