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Data Mesh : faire de la donnée un produit

À l’occasion d’un Excecutive Lunch CIONET, organisé en partenariat avec DENODO, une dizaine de leaders IT et spécialistes de la data au Luxembourg ont échangé autour du concept de Data Mesh.

October 6, 2022

À l’occasion d’un Executive Lunch CIONET, organisé en partenariat avec DENODO, une dizaine de leaders IT et spécialistes de la data au Luxembourg ont échangé autour du concept de Data Mesh. Ce concept émergent, prônant une gestion décentralisée au niveau des métiers de la donnée et considérant celle-ci comme un produit, ouvre de nouvelles perspectives.

C’est avant tout par curiosité qu’une dizaine de tech leaders luxembourgeois ont répondu à l’invitation de CIONET et DENODO à prendre part à un Executive Lunch autour du concept de Data Mesh. Ce concept, très nouveau, popularisé à la suite de la publication Zhamak Dehghani sur le thème, offre en effet matière à discussion. Alors que l’on annonce une ère nouvelle faisant de la donnée l’un des principaux leviers de création de valeur, la gestion même de la data constitue une gageure pour les organisations.

 

Décentraliser la gestion et la responsabilité de la donnée

Le concept de Data Mesh, au fil des échanges, relève davantage de l’organisation de la gestion des données que d’une approche technologique. Quand, pendant longtemps, on a prôné une centralisation des données (dans des data warehouses ou des data lakes) pour espérer en extraire de la valeur, le Data Mesh privilégie une décentralisation de la gestion, confiant la responsabilité de chaque information à l’équipe métier la plus à même de la maintenir à jour. Le métier est le propriétaire de la donnée et est responsable de sa qualité, assurant sa véracité, son authenticité, son renouvellement. Allant plus loin encore, le concept fait de la donnée un produit à part entière, que le métier peut partager, enrichir (avec un ensemble de métadonnées par exemple), valoriser.

 

Mieux la partager

Pour rendre compte des avantages de l’approche, Loïc Guillemin (PWC Luxembourg) et Emily Sergent (DENODO) ont évoqué un projet qu’ils ont mené ensemble pour une institution internationale. Dans ce cas précis, il fallait trouver une solution pour permettre à diverses institutions, réparties dans plusieurs États, de partager des données pour faciliter certaines opérations en permettant à chacune de garder un réel niveau de contrôle et de maîtrise sur ce qui est partagé. En l’occurrence, comme l’a expliqué Loïc Guillemin, l’idée de centraliser la donnée n’était pas acceptable. La réponse apportée, dans la lignée de ce que prône Data Mesh, a été de mettre en place une plateforme à travers laquelle chaque institution peut accéder à des données détenues par une autre. Chacune accède donc à une donnée utile, dont la responsabilité reste chez celui qui la produit, pour en extraire de la valeur utile.

 

Gestion décentralisée, gouvernance transversale

Si tout le monde dispose de données, pouvoir la partager pour permettre à d’autres de la valoriser implique toutefois de mettre en œuvre une gouvernance transversale et d’adopter une plateforme technologique permettant l’échange. Au sein d’une même organisation comme entre plusieurs partenaires, on peut souvent constater une grande hétérogénéité des formats, des divergences d’approches dans le maintien de la qualité. Aussi, si Data Mesh décentralise la responsabilité et la gestion, il implique une gouvernance centralisée, garantissant la confiance de l’ensemble des acteurs qui seront amenés à travailler avec la donnée mise à leur disposition.

Pour les participants à cet échange, si l’IT doit faciliter la valorisation de la donnée, il apparaît évident que celle-ci doit rester entre les mains des métiers, qui la connaissent, la maîtrisent et sont les plus à même d’envisager les possibilités de les enrichir. La technologie, au regard des besoins de l’organisation, doit donc avant tout offrir des outils et des solutions permettant aux métiers de mieux partager des données et d’en extraire, à l’instar de la plateforme de virtualisation de la donnée de DENODO.

 

La donnée comme produit

Data Mesh, et c’est un élément clé de l’approche, introduit le principe de « data product ». La donnée, dès lors, doit être considérée comme un produit. Si elle n’a pas beaucoup de valeur lorsqu’elle est brute, elle constitue toutefois le carburant d’une économie de la donnée. Le métier a directement la possibilité d’imaginer comment l’enrichir, en la croisant avec d’autres données, pour en tirer une information à plus haute valeur ajoutée. Le concept de Data Mesh permet aussi à des tiers de solliciter la donnée auprès d’un métier afin de répondre à une problématique ou tout simplement pour innover. Considérée comme un produit, il est essentiel que la donnée soit de bonne qualité et de bonne fraîcheur, pour garantir in fine un résultat à la hauteur des attentes. C’est à chaque métier, qui a la responsabilité des données, d’en garantir la qualité et, donc, la valeur.

 

Création de valeur nouvelle ?

Considérer la donnée comme un produit avec une certaine valeur, que chaque métier peut marketer, est une piste pour répondre à une question posée lors de l’échange : si la gestion de la donnée est décentralisée, comment répartir le budget associé à ces enjeux ? D’une part, l’IT reste un support à la valorisation des données. D’autre part, en étant capables de valoriser la donnée, les métiers qui en ont la possibilité pourraient à l’avenir en tirer des revenus, soutenant une démarche vertueuse en matière de valorisation de la donnée.

Si Data Mesh a soulevé un grand intérêt dans le chef des participants à ce lunch, c’est encore un concept, davantage business et organisationnel que technologique, à éprouver. Il ne fait aucun doute cependant que nous l’évoquerons encore à l’avenir.

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