Contenus en ligne : un Panda et beaucoup d’amis

« Content is king », le slogan n’est pas nouveau. Il affirme […]

June 6, 2011

« Content is king », le slogan n’est pas nouveau. Il affirme la primauté du contenu d’un  site web (notamment rédactionnel) sur le design ou la technologie déployée. Mais lorsqu’il est apparu dans les années 1990, il n’était encore qu’une vague incantation. Aujourd’hui, il devient réalité.

Le Benchmark Group l’a bien compris en organisant le 5 avril dernier une conférence sur « La révolution des contenus en ligne ». Une brochette de professionnels et d’experts se sont succédés à la tribune pour témoigner de leur expérience en matière de contenus digitaux. De grands éditeurs étaient également venus exposer leurs modèles et leurs stratégies de présence sur le web : TF1, Le Monde, Les Échos, France 24, Citizenside…

Un nouveau venu

Deux  « invités surprise» ont pourtant volé la vedette aux grosses pointures de l’édition : le Panda de Google et le « like » de Facebook. De fait, la mise à jour de Google a eu un impact non négligeable sur l’indexation des sites web et donc sur les exigences liées au contenu rédactionnel. Quant à Facebook, sa progression fulgurante en a fait un élément incontournable de toute stratégie en ligne.

Panda est le nom du dernier update de l’algorithme de Google. Le sympathique animal a déjà créé le buzz dans la communauté des référenceurs. De quoi s’agit-il ? La mise à jour Panda vise en fait à pénaliser les sites de faible qualité qui étaient pourtant bien classés dans les pages de recherche, grâce à une quantité de contenu très importante. Ces sites appelés « fermes à contenu » étaient souvent critiqués par les utilisateurs des moteurs de recherche.

La société Aposition a présenté les principes de l’algorithme Panda, qui fonctionne déjà aux États-Unis et très bientôt sur les recherches francophones. Selon Google, Panda a touché 12% des requêtes et 84% des sites critiqués par les utilisateurs. Le nouvel algorithme vise à favoriser :

  • les sites de référence
  • les sites de marque
  • les contenus originaux
  • les contenus de confiance.

Il vise par contre à pénaliser :

  • les contenus sans valeur ajoutée
  • les contenus générés automatiquement
  • les contenus repris ou communs sur Internet
  • la mauvaise expérience utilisateur.

En attendant l’implémentation de Panda en Europe, il vaut mieux soigner son contenu et veiller à sa qualité, sa pertinence et son originalité. Le fait d’être cité dans des sites de références et dans les réseaux sociaux sera également un facteur de succès qui permettra d’échapper au griffes du Panda.

Une communauté incontournable

Le Web social était le 2ème invité d’honneur de la journée. Comment transformer sa présence éditoriale sur Facebook en modèle gagnant / gagnant ? Stéphane Beillaud  (TF1) a dévoilé sa recette couronnée de succès : 4,4 millions de fans sur les 30 fan-pages dédiées aux programmes phares. Avec un impact très significatif sur l’audience de TF1.fr. Julien Codorniou (Responsable des partenariats France/Benelux chez Facebook) a donné son point de vue et quelques conseils de première main. « Très peu d’acteurs ont compris comment exploiter tout le potentiel de Facebook. La moitié des boutons ‘like’ sont mal présentés ou paramétrés. Les sites de commerce électronique devraient offrir une expérience beaucoup plus personnalisée à leurs utilisateurs, pour que chacun puisse voir ce que ses amis ont ‘liké’ avant lui », a-t-il expliqué.

Facebook a donc encore beaucoup à offrir à ceux qui prendront le temps de s’y intéresser de près. Et il faut bien reconnaître que ce n’est pas toujours simple pour les développeurs, tant les API facebookiennes évoluent rapidement. Facebook doit sans doute progresser dans la relation avec ses partenaires. D’un autre côté, le Search Engine Marketing deviendra un métier en soi, qui pourrait susciter l’émergence de SSII spécialisées. Et Julien Codorniou doit certainement avoir quelques bonnes idées pour les candidats entrepreneurs puisqu’il s’occupait précédemment de programmes dédiés au Start-up chez Microsoft…

Pour Emmanuel Fraysse (lewebsocial.com), la recherche d’information devient de plus en plus un « mix entre le Search et le Social » et les internautes font davantage confiance à leurs pairs qu’à des experts (même si à force de socialiser, de commenter ou de blogger, les pairs finissent par devenir experts…). « La force du « like », c’est le « link » enrichi par la contextualisation avancée », a conclu E. Fraysse. Le web social devient un amplificateur de renommée… ou de bad buzz. Mais dans tous les cas, refuser la conversation n’est pas une option, a expliqué E. Fraysse, exemples à l’appui.

Au final, la conférence du Benchmark Group a parfaitement témoigné de l’effervescence actuelle autour des contenus en ligne. D’un côté, les modèles économiques éditoriaux restent très diversifiés, mais évoluent vers l’implication croissante de l’utilisateur. De l’autre, SEO (Search Engine Optimisation) et SMO (Social Media Optimisation) sont de plus en plus complémentaires. L’apparition du « +1 » de Google va clairement dans ce sens. L’impact des interfaces mobiles ne doit pas non plus être négligé. Un nouveau paradigme est en train de naître et nous réserve encore des surprises. Like it or not.

Par Jean Larock (en photo)

Jean Larock est consultant chez We Are The Words. Voir ses formations : http://www.ecrirepourleweb.com/formations/vitaminez-votre-communication-en-ligne

Watch video

In the same category