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En confiance pour mieux engager le changement
Il appartient aux dirigeants luxembourgeois de s’engager dans la transformation de leur activité, grâce aux technologies et aux compétences adéquates, pour assurer leur compétitivité future.
April 5, 2017
Les CEO luxembourgeois affichent un niveau de confiance plus élevé que leurs homologues dans le reste du monde. Dans un contexte favorable, il appartient aux dirigeants luxembourgeois de s’engager dans la transformation de leur activité, grâce aux technologies et aux compétences adéquates, pour assurer leur compétitivité future. – Par Sébastien Lambotte
Les dirigeants luxembourgeois sont particulièrement confiants si l’on en croit les résultats de la 20e édition de la CEO Survey menée par PwC Luxembourg. L’étude publiée ce mardi révèle que 51% des chefs d’entreprise luxembourgeois affichent une grande confiance dans leurs perspectives de croissance au cours des 12 prochains mois. A travers le monde, si l’on compare ces résultats à l’étude globale menée par la firme, seuls 38% des CEO affichent un tel niveau de confiance. D’autre part, 53% des dirigeants luxembourgeois croient en une amélioration de la croissance économique du pays, alors que, au niveau global, ils ne sont que 29% à envisager une telle perspective.
« Différents facteurs permettent aujourd’hui d’expliquer ces résultats, explique José-Benjamin Longrée, Market Leader chez PwC Luxembourg. Il y a d’abord les prévisions de croissance établies par l’exécutif européen pour le Luxembourg, autour de 4% pour cette année et la suivante. On peut aussi évoquer la confirmation du triple AAA au niveau national, ou encore une baisse de chômage autour de 4%, soit 706 personnes, durant l’année dernière. »
La cyber-menace, réel sujet d’inquiétude
Tous les voyants semblent donc au vert pour le Grand-Duché. De quoi envisager l’avenir sereinement. Ces résultats engageants ne doivent toutefois pas cacher les inquiétudes des dirigeants interrogés (au nombre de 49 CEO et 11 leaders de clusters du Luxembourg). Leurs préoccupations, aujourd’hui, concernent un excès de régulation (pour 95% des CEOS interrogés), l’incertitude politique (91%) et les cyber-menaces (76%). « S’ils sont optimistes, nos dirigeants restent prudents », poursuit José-Benjamin Longrée, qui précise que la cyber-menace est un sujet de préoccupation bien plus important pour les dirigeants luxembourgeois que pour leurs homologues ailleurs dans le monde. « Cela s’explique sans doute par le niveau de sophistication des services rendus depuis le Luxembourg et par la sensibilité du secteur financier, important chez nous. »
Envisager la rentabilité à long terme
Dans ce contexte de confiance, l’enjeu pour les entreprises est de se transformer pour assurer leur compétitivité future. En effet, les acteurs économiques luxembourgeois sont conscients de la nécessité de s’adapter, pour répondre aux nombreuses et nouvelles attentes de leurs collaborateurs et de leurs clients. « 89% des dirigeants interrogés dans l’étude luxembourgeoises indiquent à présent évaluer leur performance en prenant en considération d’autres indicateurs que la performance financière. Ils placent désormais la corporate responsability au cœur de leur modèle, en privilégiant notamment la profitabilité à long terme plutôt que la rentabilité à court terme. »
De perspectives à long terme, il en est aussi question quand vient le moment d’aborder la transformation digitale. Car, selon les dirigeants luxembourgeois, c’est le progrès technologique qui aura, de loin, le plus grand impact sur les attentes des parties prenantes. Face au défi de la digitalisation, les priorités s’établissent au niveau de la relation client, de l’optimisation des coûts et de la préservation de l’emploi.
Des compétences à trouver
« Beaucoup de CEO au Luxembourg craignent de voir des emplois sacrifiés par la mise en œuvre technologique. Or, le digital va aussi créer des emplois. La disparition sèche d’emplois, dans ce contexte de transformation, ne concernera que de 5 à 10% de la force de travail au terme d’une lente transition, commente Laurent Probst, Economic Development & Innovation Leader chez PwC Luxembourg. Par contre, pour assurer la compétitivité des acteurs, il faudra de nouveaux emplois et s’assurer de disposer de la bonne base de compétences. »
En la matière, les défis sont conséquents. « Plus de 50% des dirigeants interrogés dans l’étude envisagent une augmentation de leurs effectifs dans les douze prochains mois. Mais ils sont confrontés à une difficulté grandissante de recruter les bons profils. Le besoin est particulièrement important dans les métiers du digital, avec plus de 800 postes disponibles actuellement », précise Laurent Probst.
Le bon moment pour préparer l’avenir
Dans la mesure où le Luxembourg ne parviendra pas éternellement à attirer des talents venus de l’extérieur, il faut faire monter en compétences les acteurs déjà présents. « Dans le climat de confiance actuel, il faut pouvoir anticiper les changements à venir, pour garantir la compétitivité. Pour cela, les entreprises entendent s’appuyer sur les bonnes technologies, procéder à des améliorations des processus opérationnels permettant une réduction des coûts, recruter et développer les bonnes compétences », conclut Laurent Probst. C’est donc le bon moment d’engager le changement.