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Comment l’Open Banking va révolutionner le paiement
Avec l’introduction de DSP2, en septembre 2019, s’ouvrait concrètement l’ère de l’Open Banking. Les évolutions principales, aujourd’hui, se concrétisent à travers les possibilités d’agrégation des divers comptes bancaires que peut détenir un client. Toutefois, si l’on regarde le monde du paiement, cette nouvelle ère offre de nombreuses perspectives attrayantes.
November 17, 2021
Avec sa nouvelle mouture de la directive encadrant les services de paiement, le législateur européen entendait inciter les acteurs financiers à dépasser le statu quo et les engager dans une démarche d’innovation au profit des utilisateurs. « L’idée, en permettant à un panel plus large d’entités régulées d’accéder aux informations de compte de paiement d’un utilisateur moyennant son accord et d’initier des paiements directement au départ de ceux-ci, était de stimuler la concurrence, d’inviter les acteurs en présence à aller de l’avant », explique Ramzi Dziri, Open Banking Product Manager au sein de LUXHUB.
Au-delà de DSP2, entrer dans l’ère de l’Open Banking
La mise en œuvre de la directive européenne a constitué un défi pour de nombreux acteurs. LUXHUB, avec sa plateforme, les a soutenus dans leur démarche de mise en conformité. « A présent, il y a une réelle opportunité pour les acteurs à regarder au-delà des exigences légales, relatives à l’accès aux données des comptes de paiement, pour s’engager concrètement dans l’ère de l’Open Banking, assure Ramzi Dziri. On voit désormais émerger de nouvelles idées, qu’il faut parvenir à concrétiser. »
Le Product Manager de LUXHUB a identifié les grandes tendances à suivre.
Se passer des intermédiaires
La première concerne la désintermédiation. En effet, la possibilité d’initier directement un paiement, sans frais, depuis le compte du client, doit par exemple permettre de ne plus avoir à recourir à un moyen de paiement alternatif pour effectuer certaines transactions. « La promotion du paiement de compte à compte doit notamment permettre de réduire les frais inhérents à l’utilisation de moyens de paiement tiers, comme ceux proposés par les opérateurs de cartes de crédit, qui impliquent des coûts de commission pour chaque transaction effectuée, commente Ramzi Dziri. L’acheteur comme le vendeur devrait s’y retrouver. »
Le paiement, désormais une commodité
Découlant de cette première tendance, la deuxième réside dans l’évolution de la perception que l’on a du paiement. . « A l’ère de l’Open Banking, la marchandisation du paiement s’accélère. En effet, celui-ci n’est aujourd’hui plus être considéré comme un service, offert par un intermédiaire, avec un coût associé, mais bien comme une commodité, directement associée à la détention d’un compte », poursuit Ramzi Dziri. La généralisation progressive du paiement instantané (Instant Payment, IP) devrait renforcer plus encore cette perception. « A partir du moment où la transaction peut s’effectuer en temps réel, de compte à compte, sans frais, l’expérience utilisateur peut être grandement améliorée, avec notamment un niveau de transparence accrue pour tous. »
Une approche plus inclusive
La démocratisation du paiement, la troisième tendance identifiée par Ramzi Dziri, participe à une inclusion plus grande de la population. « Jusqu’à présent, une partie de la population n’avait pas accès à des solutions de type ‘carte de crédit’ ou ‘porte-monnaie électronique’. Par contre, la quasi-totalité de la population européenne dispose d’un compte bancaire. En s’engageant plus en avant dans l’Open Banking, chacun aura la possibilité de permettre l’initiation de paiement directement depuis son compte. »
Dépasser les freins actuels
Si l’Open Banking offre des perspectives réjouissantes, il reste encore de nombreux freins à lever pour permettre de faire évoluer les moyens de paiement et les rendre plus accessibles. « L’un des premiers enjeux est d’améliorer la qualité des API (interfaces de programmations, permettant d’échanger la donnée de manière sécurisée et maîtrisée) exposées par l’ensemble des banques et autres acteurs du secteur financier, en cherchant à atteindre une homogénéité en la matière. C’est un préalable nécessaire pour agréger plus facilement les diverses API et pouvoir les exposer sur le marché, et ainsi les rendre accessibles aux commerçants, explique tout d’abord Ramzi Dziri. Puis, il faut aussi enrichir ces APIs, en proposant des fonctionnalités qui vont au-delà de ce qu’exige la réglementation actuellement, et qui pourraient notamment permettre aux acteurs bancaires de monétiser certaines informations. »
Les banques, vecteurs d’innovation
C’est aux banques, désormais, qu’il appartient d’avancer dans cette voie, en innovant, en développant de nouveaux services, voire en adoptant de nouveaux modèles. « Notre rôle, aujourd’hui, est de convaincre les acteurs bancaires d’aller de l’avant, de s’engager dans l’ère de l’Open Banking. Notre expertise et notre vision, au départ de la technologie, doivent les aider à transformer l’essai. Beaucoup ont déjà compris l’intérêt, avec DSP2, qu’il y avait à proposer des solutions d’agrégation des données de compte. Désormais c’est autour du paiement que chacun pourra faire la différence, en se tenant proche de l’utilisateur, pour lui offrir une meilleure expérience, » conclut Ramzi Dziri.