TRANSFORMATION & ORGANISATION

C’était mieux avant… La musique adoucit les mœurs

On pensait que la musique avait pour vertu de rassembler plus que de diviser. Et pourtant, une initiative venue de Finlande tend à nous montrer qu’elle constitue aussi une arme redoutablement efficace pour... faire fuir. La police d’Espoo, une petite ville située sur les rives de la mer Baltique, a en effet décidé de diffuser de la musique classique en bord de mer, pour dissuader les jeunes de s’installer sur la plage durant les longues soirées de juin. Il semble en effet que les airs les plus célèbres, que l’on doit aux plus grands compositeurs (Strauss, Vivaldi, Schubert...) constituent un solide repoussoir vis-à-vis d’une jeunesse dévergondée.

July 16, 2024

« La musique classique, pour une raison ou une autre, n’attire pas les jeunes. Ceux-ci restent à l’écart des endroits où ces airs sont diffusés », a commenté un agent de la police administrative interrogé par un média local. La méthode a fait ses preuves, puisqu’elle est mise en œuvre depuis six ans, débarrassant effectivement les plages des jeunes. Si la mesure peut paraître étonnante, et qu’il n’est pas certain que les grands compositeurs apprécieraient la manière dont leur musique est instrumentalisée (jeu de mots…), mieux vaut un petit air que des hommes en uniforme pour contenir les débordements de certains fêtards sur les plages.

Le fait est que la musique reste l’un des plus importants marqueurs générationnels, qu’elle peut donner des frissons d’émotion comme provoquer une certaine forme d’urticaire. En témoigne le remue-ménage suscité il y a quelques semaines par l’annonce de la participation d’Aya Nakamura à la cérémonie des Jeux Olympiques de Paris.

Certains, visiblement, ne goûtent pas à la musique et au succès populaire international de la star, aujourd’hui incontestable. Si les jeunes ne sont pas très portés par les grands airs, eux semblent particulièrement apprécier le flow de la chanteuse franco-malienne. Aya Nakamura est suivie par 20 millions de personnes sur Youtube. Ses morceaux cumulent plus de 6 milliards d’écoute sur les plateformes. Rien que sur Spotify, elle est suivie par 8,6 millions d’abonnés par mois dans le monde, contre 3,6 millions pour Edith Piaf.

Évidemment, la France ne se résume pas à Aya Nakamura. Elle est toutefois, aujourd’hui, représentative de la culture hexagonale, n’en déplaise à certains grincheux (désireux sans doute et avant tout d’alimenter les polémiques et de susciter la division). Quoi qu’ils en pensent, la culture d’un pays, d’une région, d’une entreprise… ne se décrète pas. Elle est l’émanation des personnes qui

la composent dans leur grande diversité.

La musique, quel que soit le genre, doit pour sa part inviter au partage, à l’échange. On peut ne pas aimer. Ou tout au contraire adorer. Les goûts et les couleurs… tout ça. Mais pourquoi ne pas, au moins, un instant tendre l’oreille à ce qu’écoutent nos enfants. Au fondement de « leur musique », il y a certainement un peu des harmonies de Bach, Vivaldi,

Mozart… et c’est aussi intéressant de le leur apprendre.

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