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La BIL va-t-elle bientôt changer de mains ?
Selon le groupe financier américain Bloomberg, la famille souveraine du Qatar envisagerait de vendre les parts qu’elle détient dans la Banque Internationale à Luxembourg (BIL).
April 28, 2017
Selon le groupe financier américain Bloomberg, la famille souveraine du Qatar envisagerait de vendre les parts qu’elle détient dans la Banque Internationale à Luxembourg (BIL). -Par Jeanne Renauld
La famille princière qatarie chercherait des repreneurs pour la BIL, a annoncé l’agence Bloomberg dans un article paru sur son site ce 27 avril. Precision Capital, le groupe d’investissement luxembourgeois appartenant aux Al Thani, souhaiterait en effet se séparer des 90% de parts dont elle dispose dans la banque depuis 2012.
D’après Bloomberg, qui cite « des personnes familières avec le sujet », cette vente générerait 1,5 milliard de dollars. « Elle pourrait intéresser les grandes banques privées d’Europe qui cherchent à étendre leurs activités », ont-elles précisé. Selon ces mêmes sources proches du dossier, Precision Capital ne procède pas à une vente formelle. Le groupe aurait uniquement entamé des discussions préliminaires avec des acheteurs potentiels. Aucun accord final n’aurait été conclu pour l’instant.
Pas de commentaire
Ni le ministère des Finances, ni la BIL, ni Precision Capital n’ont souhaité confirmer l’information. « Ce jeudi soir, les représentants de la banque ont verrouillé toute communication au sujet d’une éventuelle mise en vente de l’établissement, écrivent nos confrères du Wort. Le directeur général Hugues Delcourt a indiqué ne pas vouloir commenter des “rumeurs, mais se concentrer sur une réalité qui est, avec l’équipe de direction, de diriger une banque“. »
Depuis quelques années, cette hypothèse est évoquée régulièrement par diverses sources, sans jamais être corroborée.
Des résultats soutenus par les Qataris
Au début de ce mois d’avril, la banque de la route d’Esch a présenté ses résultats financiers pour l’exercice 2016, « une bonne performance malgré un environnement difficile » selon le communiqué de presse officiel.
Luc Frieden, Président du Conseil d’administration du groupe BIL, se réjouissait de ces chiffres. « Grâce à un cap stratégique clair, au professionnalisme de nos employés, à la chance de nos clients et au soutien de nos actionnaires – Precision Capital et le Grand-Duché de Luxembourg – la BIL affiche une croissance régulière et se positionne favorablement pour les années à venir », avait-il alors confié.
Une institution à Luxembourg
Pour rappel, la BIL avait été rachetée en 2012 à Dexia SA dans le cadre du plan de sauvetage de la banque franco-belge. Les Qataris, propriétaires majoritaires avec 90% des parts, et l’Etat luxembourgeois, qui possède les 10% restants, ont acquis la banque pour un montant de 730 millions d’euros. La même année, la famille de l’émir avait aussi investi dans une autre banque privée luxembourgeoise, KBL European Private Bankers, pour 1,05 milliard d’euros.
Fondée en 1856, la plus vieille banque privée luxembourgeoise emploie aujourd’hui plus de 2.000 collaborateurs au Luxembourg, en Suisse, au Danemark et au Moyen-Orient.