TRANSFORMATION & ORGANISATION
Agile Partner veut agir pour un numérique plus responsable
Souvent présenté comme la solution à tous les enjeux auxquels est confrontée notre société, le numérique a toutefois des implications en matière sociale et d’environnement notamment. Agile Partner souhaite éveiller les consciences à ces problématiques et apporter sa pierre à l’édifice d’un numérique plus responsable.
December 8, 2021
Savez-vous que, selon une étude publiée en septembre 2021 sur la plateforme Patterns, le numérique génère 2,1 % à 3,9 % des émissions mondiales de CO2, un chiffre comparable, voire supérieur, à celui de l’aviation civile (2,5 % des émissions mondiales) ? Derrière nos laptops et autres smartphones, nous avons souvent l’impression que tout ce que nous faisons en ligne – regarder des vidéos en streaming, envoyer des mails, consulter les réseaux sociaux… – se déroule comme par magie, dans une virtualité complète. Et pourtant, de la fabrication de nos terminaux à l’alimentation des milliers de data centres qui quadrillent la planète, l’industrie du numérique repose sur une importante machinerie, sur l’exploitation de ressources et même parfois d’êtres humains. « Il est assez logique que le consommateur lambda ne perçoive pas ces éléments, car il s’agit de technologies avancées, dont la fabrication implique des processus complexes, relève Sylvain Chery, cofondateur et directeur d’Agile Partner, société spécialisée dans le développement de logiciels et le management agile. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas sensibiliser les gens à ces enjeux. »
De nombreux leviers d’action
Car, au sein de l’industrie du numérique, de nombreuses pratiques s’avèrent problématiques et pourraient être améliorées. « Je pense par exemple au système mis en place par les opérateurs de téléphonie mobile, qui pousse les utilisateurs à renouveler fréquemment leur smartphone, pour un coût dérisoire. Cette pratique a un coût environnemental important », explique Sylvain Chery. Si l’individu a un rôle à jouer pour limiter cet impact, les entreprises peuvent, elles aussi, actionner de nombreux leviers pour contribuer à un numérique plus responsable. « Toute entreprise peut faire des choix conscients par rapport au matériel informatique qu’elle acquiert. Aujourd’hui, des labels existent pour attester que le matériel vendu a été fabriqué dans des conditions plus respectueuses de l’environnement. On parle également de plus en plus souvent de l’indice de réparabilité d’un matériel informatique, qui indique dans quelle mesure on peut réparer et prolonger la durée de vie d’un ordinateur, par exemple », détaille le directeur d’Agile Partner. Au-delà de l’achat, il est également important de faire les bons choix lorsqu’un matériel n’est plus assez performant. Dans une optique responsable, Agile Partner propose ainsi toujours à ses salariés de récupérer ce matériel.
« Mais nous avons aussi une responsabilité en tant que fournisseurs de services informatiques, poursuit Sylvain Chery. Nous pouvons en effet concevoir des solutions plus sobres et plus responsables qui, par exemple, sont compatibles avec plusieurs générations de terminaux. De manière générale, la culture agile, que nous promouvons depuis des années, vise à éviter le gaspillage en développant uniquement les fonctionnalités les plus utiles et en optimisant l’utilisation des ressources (temps, budget, compétences…). Nous sommes donc en bonne position pour accompagner les entreprises dans la mise en œuvre d’une véritable stratégie de Numérique Responsable. » Stratégie qui devra inclure en outre les aspects d’accessibilité des solutions, d’inclusion, d’éthique, de confidentialité et de protection des données personnelles.
Joindre écologie et économie
Si le sujet émerge seulement aujourd’hui au Luxembourg (après la France et l’Allemagne), les consciences commencent tout doucement à s’éveiller autour de ces problématiques. L’initiative Grénge Web[1], lancée par l’asbl Emweltberodung Lëtzebuerg, est ainsi l’une des premières à mettre le doigt sur la nécessité de réfléchir et d’agir pour « une approche durable de l’internet et de l’univers numérique ». Elle s’articule autour de 3 axes : l’optimisation des sites internet pour les rendre plus « vert », le partage de bonnes pratiques digitales et la constitution d’un réseau d’experts.. Mais le secteur privé est-il prêt à suivre le mouvement ? « Je pense qu’il est difficile d’attirer l’attention du privé si l’on se focalise uniquement sur l’aspect environnemental. Par contre, si on explique qu’une démarche écologique peut avoir aussi des bénéfices économiques, les oreilles seront peut-être plus attentives, suggère Sylvain Chery. Cet argument tient totalement debout, surtout à l’heure où les développements dans le cloud se multiplient : moins on utilise de ressources dans le cloud (temps de calcul, stockage…), moins on paye, et cela a aussi un impact sur l’environnement… »
Agile Partner souhaite être à la pointe de ce combat en faveur d’un numérique plus responsable en matière environnementale, mais aussi sociétale. La société détient ainsi le label RSE de l’INDR depuis 2016, a été élue Best Workplace en 2018 et 2019, et Positive Workplace 2 étoiles en 2021. Elle a également mesuré son bilan carbone global pour parvenir à le réduire d’année en année. Une démarche qui, selon Sylvain Chery, sera de plus en plus valorisée par les donneurs d’ordres, attentifs aux efforts fournis par leurs prestataires en la matière. Et vous, qu’attendez-vous pour agir ?
[1] https://grengeweb.lu/fr/