TRANSFORMATION & ORGANISATION
Accélérer l’exécution de sa transformation
Trop peu d’acteurs se sont inscrits dans une démarche réelle de transformation digitale. Alors que les développements technologiques s’accélèrent, aujourd’hui, le champ des possibilités offertes est immense.
August 9, 2016
Trop peu d’acteurs se sont inscrits dans une démarche réelle de transformation digitale. Alors que les développements technologiques s’accélèrent, aujourd’hui, le champ des possibilités offertes est immense. Pour Philippe Janssens, country manager de HDS, il appartient au business de les mettre en œuvre… sans tarder.
Par Sébastien Lambotte pour l’édition ITnation Mag Juillet 2016
« La transformation digitale de l’économie et de la société a tendance à s’accélérer, commente Philippe Janssens, Country Manager HDS Belgium & Luxembourg. Il y a quatre ans de cela, qui aurait pu imaginer que Tesla connaîtrait un tel succès, qu’Airbnb révolutionnerait le secteur hôtelier, qu’Uber transformerait l’industrie du transport de personnes ? Aujourd’hui, c’est le secteur financier qui, en son cœur, est soumis à de grands bouleversements. Or, il faut constater que bon nombre d’acteurs tarde encore à s’engager dans un processus de transformation. » Selon une étude récente, moins de 10% des entreprises dans le monde s’inscrivent concrètement dans un processus de transformation digitale pour leur organisation. A côté d’elles, entre 65% et 70% des acteurs économiques, conscients de la nécessité vitale d’opérer de changer d’approche, affirment mener une réflexion dans ce sens. « La question, désormais, n’est plus de savoir s’il faut investir dans la transformation digitale, mais de déterminer quand et comment. Les challenges portent donc sur l’exécution de la transformation. Non plus sur la réflexion. Le défi est aujourd’hui, pour chaque acteur, d’accélérer l’exécution de sa transformation », assure le Country Manager.
Une stratégie de transformation relève autant de la responsabilité du business que de l’IT.
Un changement fondamental
Selon le dirigeant de HDS, un processus de transformation digitale doit intéresser tous les piliers du fonctionnement de l’entreprise. Son exécution devra toucher :
- les rapports qu’elle entretient avec son marché, avec une réflexion sur la manière d’entretenir des relations avec la clientèle et les partenaires, intégrant l’utilisation d’une grande diversité de canaux.
- l’organisation de l’entreprise et du travail en son sein, en considérant les tendances et concepts relatifs à la « digital workplace » ou à la « mobile workplace ». Cet aspect est aujourd’hui important si l’on veut convaincre les millennials, cette nouvelle génération de travailleurs.
- les processus de fabrication des produits, notamment dans l’industrie manufacturière.
- les processus permettant de délivrer des services ou d’assurer le support au développement de l’entreprise. Il s’agit, ici, de repenser le back-office. « Il est donc important que chaque acteur puisse se doter d’une stratégie de transformation. Celle-ci relève autant de la responsabilité du business que de l’IT. Dans ce contexte, la technologie doit être considérée comme un business enabler, un moyen d’accomplir plus efficacement la vision établie par la direction et d’accompagner la stratégie envisagée », assure Philippe Janssens.
Comment projeter son organisation dans l’avenir, au regard de l’évolution technologique, des possibilités qu’elle offre et des bouleversements qu’elle peut engendrer? « Répondre à cette question est naturellement complexe. Et d’autant plus contexte pour les entreprises qui disposent d’une “longue histoire” et d’un “legacy” bien établi qui par ailleurs continue de produire ses effets. Le défi est de se doter d’une vision à la fois ambitieuse et réaliste, inscrite dans une économie digitale, mais qui tient compte de l’existant », poursuit le country manager de HDS.
Source d’inspiration
Le groupe Hitachi, en tant que groupe industriel à l’échelle globale, met en œuvre des solutions technologiques qui viennent soutenir la transformation de la société. « Notre groupe, au sein duquel la dimension IT représente 12 à 13% de l’activité, s’est donné pour mission de développer des solutions qui contribuent à un monde plus durable, plus sûr, plus confortable pour les humains, quel que soit le secteur que l’on sert », commente Philippe Janssens. C’est ce qu’Hitachi appelle l’innovation sociale. Les possibilités technologiques existent. Elles permettent d’accomplir énormément de chose si elles sont judicieusement placées au service d’une stratégie bien pensée. « Dans le monde médical, par exemple, la mise en œuvre des moyens technologiques existants au service d’un projet de transformation digitale doit permettre d’accélérer le diagnostic des patients, d’en assurer un meilleur suivi, explique Philippe Janssens. Aujourd’hui, des projets dans ce sens ont vu le jour et nous en avons accompagnés. Ce n’est en outre qu’un exemple. Des dizaines de projets que nous avons suivis dans des secteurs variés constituent sans doute la plus belle source d’inspiration que nous pouvons offrir à nos clients. » De tels projets peuvent être mis en œuvre dès aujourd’hui au Luxembourg également. « Les dirigeants , économiques et politiques, peuvent décider d’accélérer cette démarche », assure le managing director.
Sortir de l’opérationnel
Au niveau du marché luxembourgeois, un des principaux défis réside dans une meilleure exploitation de la donnée tout au long de son cycle de vie, pour créer de la valeur business pertinente. « Nous mettons en œuvre des solutions hardware et software de collecte, de préservation et de traitement de la donnée, qui vont permettre à l’entreprise d’optimiser ses ventes, d’améliorer sa productivité interne, de réduire ses coûts de production, avec pour finalité de soutenir son développement durablement. »
Celui qui ne s’inscrit pas concrètement dans un processus de transformation risque de se faire distancer rapidement.
Le rôle du CIO, dans ce contexte, reste important. Il lui revient de mettre en œuvre les possibilités offertes par la technologie au service de la stratégie de transformation définie par le business. « Le problème est que les équipes IT sont encore trop versées dans l’opérationnel, le day-to-day. Moins de 10% de leur temps est dédié à l’innovation. Quand on voit l’accélération du développement technologique, l’évolution rapide des moyens en la matière, la situation est pour le moins paradoxale », commente Philippe Janssens, qui appelle les acteurs à s’inscrire dans une dynamique plus agile de transformation. « Les moyens technologiques existent. Désormais il faut y aller. La bonne nouvelle, c’est que le fait d’opérer une transformation profonde est beaucoup plus simple, accessible et rapide qu’il y a quelques années. A contrario, pour celui qui ne s’inscrit pas concrètement dans ce processus, le danger est de se faire distancer beaucoup plus rapidement », confirme Philippe Janssens.