Accélérer l’entreprise avec un datacenter orienté SDN

Le SDN (Software Defined Networking, ou réseau défini par logiciel) est le nouveau mot à la mode dans le secteur des réseaux et des datacenters. Mais en quoi consiste cette technologie, quels en sont les avantages pour les entreprises et votre responsable de datacenter doit-il s’y intéresser ? Claude Lepoivre, Sales Engineer Avaya Belgique et Luxembourg explique ce que les DSI doivent savoir concernant l’impact de cette technologie sur le datacenter, avant que le responsable de celui-ci ne vienne leur en parler.

November 6, 2014

Le SDN (Software Defined Networking, ou réseau défini par logiciel) est le nouveau mot à la mode dans le secteur des réseaux et des datacenters. Mais en quoi consiste cette technologie, quels en sont les avantages pour les entreprises et votre responsable de datacenter doit-il s’y intéresser ? Claude Lepoivre, Sales Engineer Avaya Belgique et Luxembourg explique ce que les DSI doivent savoir concernant l’impact de cette technologie sur le datacenter, avant que le responsable de celui-ci ne vienne leur en parler.

L’explosion des médias sociaux, conjuguée à l’omniprésence des technologies mobiles, se traduit par une consommation sans cesse croissante de bande passante, l’emploi de multiples applications et le stockage de volumes toujours plus élevés de données sur les périphériques et dans le cloud. Aujourd’hui, les collaborateurs de l’entreprise travaillent sur un grand nombre de sites et d’équipements, créant ainsi une culture de l’accès permanent qui – comme tous les DSI et autres responsables informatiques en sont conscients (souvent à leurs dépens) – place le datacenter au cœur de l’informatique de la plupart des entreprises. En conséquence, celles-ci doivent veiller à ce que leurs datacenters soient à la fois robustes et capables d’accueillir rapidement de nouveaux services. C’est ici qu’entre en jeu le SDN (Software Defined Networking).

Les bases

Le SDN a principalement pour objectifs de réduire la complexité, d’éliminer les solutions propriétaires, de favoriser le déploiement rapide des applications critiques ainsi que d’accélérer et de faciliter les ajouts, déplacements et modifications d’équipements. Le SDN opère au sein de l’infrastructure réseau pour dissocier la partie responsable du routage du trafic de celle qui assure son transport effectif. Cela signifie que les données transmises sont séparées du trafic de contrôle, rendant ainsi l’infrastructure plus dynamique. Il doit donc en résulter, pour les responsables des datacenters, une maîtrise nettement accrue et une gestion simplifiée des technologies. Le SDN doit répondre à la vitesse d’évolution des entreprises, tout en procurant les gains d’efficacité et en offrant le niveau de sécurité dont une entreprise moderne a besoin. Voilà pour la technique, mais qu’est-ce que cela implique concrètement du point de vue de l’entreprise ?

Automatisation

Les gains liés à l’automatisation, en termes de temps, de coût et de précision, sont de loin les principaux avantages que le SDN devrait apporter au datacenter. Les applications fonctionnant sur un serveur de datacenter sont soumises à des règles d’accès ou de contrôle. Typiquement, chaque routeur et commutateur sur un réseau est doté d’un logiciel préinstallé qui contrôle ses opérations. Par exemple, le PDG pourra avoir accès à tout, tandis que le personnel de l’accueil n’aura accès qu’à des documents ne contenant aucune information financière. Dans un datacenter classique, chaque élément de ces règles doit être configuré manuellement sur chaque routeur et commutateur.

L’automatisation par SDN devrait permettre aux responsables des datacenters de déployer une seule et même configuration sur tous les sites, les mises à jour étant effectuées via une console de gestion centralisée, d’où des gains de temps, des économies et une plus grande fiabilité. Cependant, le véritable bénéfice doit venir lors du déploiement de nouvelles applications. La configuration est appliquée au réseau, et pas seulement aux interfaces, de sorte que toute modification s’effectue au niveau réseau. Le SDN promet d’offrir au DSI la capacité de déployer des applications bien plus rapidement qu’avec les mécanismes traditionnels, tout en conservant une maîtrise totale.

Prêt pour le cloud

L’adoption du cloud, par des entreprises de toutes tailles, ne cesse de s’intensifier. Le SDN pourrait apporter des avantages considérables aux datacenters hébergeant des applications de cloud public en intégrant des fonctions intelligentes dans la couche de routage du datacenter pour faciliter le choix de la configuration optimale. Généralement, les datacenters hébergeant de applications dans un environnement de cloud public doivent activer manuellement les ressources nécessaires, ce qui aboutit souvent à des erreurs de configuration et à des retards. Le SDN doit éliminer cette étape, d’où une réduction du coût, un gain de temps et une meilleure précision des modifications sur le réseau.

La nécessité de rapidité

L’entreprise du 21ème siècle évolue à un rythme sans précédent. Pour en tenir compte, le datacenter doit également être plus agile et plus réactif dans la fourniture des services. Le SDN a potentiellement un rôle clé à jouer pour assurer cette rapidité, grâce à l’automatisation qu’il procure à partir d’une vue centralisée et non d’une liste d’interfaces : les modifications peuvent en effet être appliquées en quasi temps réel sur l’ensemble du réseau. Les services peuvent être activés automatiquement et, en cas de problèmes, la technologie SDN peut rerouter ces services de manière intelligente et instantanée, bien plus rapidement que ne pourrait le faire un technicien.

Alors que le réseau doit être aussi agile que l’entreprise qu’il supporte, une récente étude d’Avaya révèle qu’en raison du temps nécessaire à l’application des modifications sur leur réseau, les entreprises attendent près d’un mois (27 jours) avant de pouvoir apporter une amélioration significative à un système métier. Avec dix modifications par an en moyenne, les entreprises peuvent patienter jusqu’à neuf mois avant de bénéficier d’améliorations susceptibles de favoriser leur croissance, d’améliorer la productivité de leurs collaborateurs et leur chiffre d’affaires ou encore de faciliter l’analyse de l’activité. En définitive, la complexité du réseau réduit les marges ainsi que la capacité de l’informatique à procurer à l’entreprise un avantage concurrentiel. En atténuant cette complexité, le SDN peut considérablement raccourcir les délais d’attente sur le réseau, contribuant ainsi à accélérer les performances de l’entreprise.

Un nouveau mode de pensée

Cependant, le principal avantage du SDN pour les réseaux comme pour les datacenters sera peut-être un nouvel état d’esprit. Du fait que cette technologie sépare la fonction de contrôle du reste du datacenter, elle permet de gérer l’environnement de ce dernier à un niveau plus élevé et donc d’en obtenir une vision plus globale. Les responsables des datacenters devraient ainsi avoir la possibilité de repenser ceux-ci du tout au tout.

Par analogie, j’ai récemment fait installer une nouvelle cuisine. Au moment de préparer cette installation, j’ai supposé que l’évier se trouverait dans l’angle de la pièce, là ou débouchent les canalisations. Or, mon épouse souhaitait que l’évier trône au milieu de la cuisine, à égale distance du réfrigérateur et de la cuisinière. Alors que j’avais défini mon cahier des charges en fonction de paramètres et d’impératifs préexistants, mon épouse avait axé le sien sur l’utilisation souhaitée et la souplesse. De même, dans un environnement de type SDN, les responsables des datacenters ne doivent plus être restreints par « la tuyauterie » mais plutôt se concentrer sur les services dispensés par le datacenter. Avec le SDN, le logiciel devrait devenir simplement un ensemble d’outils et le responsable du datacenter peut se focaliser sur la résolution des problématiques métier, sans y plaquer une vision logicielle.

Le rôle du DSI

Aujourd’hui, le SDN en est encore à ses balbutiements – très peu d’entreprises exploitant pour l’instant des datacenters entièrement orientés SDN – toutefois la situation évolue rapidement. La plupart des datacenters mettent d’ores et déjà en œuvre certains éléments du SDN : c’est ainsi que la quasi-totalité des commutateurs modernes de classe entreprise emploient cette technologie, tandis que les solutions réseaux de nouvelle génération orientées « fabric » offrent dès à présent bon nombre des avantages du SDN. Selon IDC, le marché du SDN dépassera 3,7 milliards de dollars d’ici deux ans.

De nombreux responsables de datacenters souhaitent aller vers une plus grande orientation SDN mais ils ne savent pas très bien par où commencer et sont donc souvent réticents à évoquer une migration avec leur DSI. J’invite instamment les DSI et autres dirigeants informatiques désireux de bénéficier des gains d’agilité et des économies que laisse augurer le SDN, à aborder le sujet avec leurs équipes de datacenter. Ensemble, ils pourront mettre sur pied dès maintenant un argumentaire en faveur de cette technologie. Une planification aujourd’hui peut aider les DSI à cerner leurs objectifs métier et à tracer la voie à suivre pour y parvenir. Le réseau constituant un moyen essentiel pour réaliser la stratégie de votre entreprise, une approche évolutive est quasi certainement la meilleure solution. Aujourd’hui, c’est le moment de commencer à comparer les coûts actuels aux gains d’efficacité que vous procurerait un modèle défini par logiciel, afin de démontrer les avantages déterminants de l’approche SDN.

Six grandes questions que les DSI doivent poser au responsable de leur datacenter : 

  1. « Connaissez-vous la stratégie de l’entreprise ? » Pour pouvoir fournir les applications et l’infrastructure nécessaires à l’entreprise, le DSI doit pleinement comprendre la stratégie de cette dernière, faute de quoi il constituera plus vraisemblablement un frein qu’un moteur pour l’entreprise. Il faut ensuite s’assurer que le responsable du datacenter comprend lui aussi cette stratégie.
  2. « Combien de temps votre équipe consacre-t-elle actuellement aux mises à jour de la configuration réseau ? » Cette question va de pair avec les deux suivantes : « Combien de temps nécessite l’activation de nouveaux services ? » et « Quel pourcentage d’erreurs et d’incidents de service ont été dus à une mauvaise configuration l’an dernier ? » Il est probable qu’un coût considérable soit lié aux configurations manuelles de firewalls, mises à jour manuelles de routeurs, etc. : cela formera la base de votre argumentaire.
  3. « Quelle est votre performance actuelle (ratio coût/puissance) ? » « Dans quelle mesure ce ratio pourrait-il évoluer avec un déploiement accru du SDN ? » Le rapport entre puissance, performance et coût s’affirme comme un indicateur essentiel dans le secteur et doit donc faire partie de votre argumentaire.
  4. « Quels sont les principaux outils de gestion réseau que vous proposez d’utiliser ? » Les outils intégrés restent indispensables pour le diagnostic des causes des problèmes réseau mais sont malheureusement négligés !
  5. « Quel est le degré d’interopérabilité de votre projet SDN ? » Une solution dans laquelle le SDN s’intègre parfaitement dans le tissu du réseau physique, provenant d’un seul équipementier aux standards propriétaire, a peu de chances d’offrir les mêmes avantages et le même degré de souplesse, sur le long terme, qu’une solution interopérable. L’utilisation de produits à base de standards ouverts aboutit à une solution polyvalente, facile à déployer et fonctionnant avec toute infrastructure réseau physique.
  6. « Quel sera l’impact de votre déploiement SDN sur la conception du datacenter ? » Si votre équipe de datacenter peut vous convaincre qu’elle met en place la combinaison optimale en matière de serveurs, de stockage et de réseau, alors votre travail pour bâtir un argumentaire sera grandement facilité.

En photo : Claude Lepoivre, Sales Engineer Avaya Belgique et Luxembourg.

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