TRANSFORMATION & ORGANISATION
21/11 : Oxygénez vos pratiques de leaders
A l'occasion du lancement de la nouvelle formation de Great Place to Work intitulée "Développer son Leadership", Christelle Mescolini, Docteure en Sciences de l'Information et de la Communication et Christelle Brignoli, Managing Director de Great Place to Work, nous livrent une interview croisée sur la place des neurosciences dans le leadership.
November 6, 2019
A l’occasion du lancement de la nouvelle formation de Great Place to Work intitulée “Développer son Leadership”, Christelle Mescolini, Docteure en Sciences de l’Information et de la Communication et Christelle Brignoli, Managing Director de Great Place to Work, nous livrent une interview croisée sur la place des neurosciences dans le leadership.
Vous avez développé une nouvelle formation permettant aux managers de développer leur leadership, en quoi les neurosciences peuvent y contribuer ?
Christelle Brignoli : Rassurez-vous, pas besoin d’avoir fait médecine pour devenir un meilleur manager. Mais comprendre les neurosciences peut produire de réels bénéfices : améliorer la communication, booster la créativité, développer l’engagement, etc.
Il faut comprendre que notre cerveau est organisé en trois parties formant un tout : le cerveau reptilien (qui gère les comportements de base nécessaires à notre survie comme boire ou manger), le cerveau limbique (le siège des émotions) et le cortex (l’endroit où l’on valide ses pensées).
Les neurosciences nous apprennent que notre cerveau est d’abord piloté par les émotions, bien plus que par la raison. On comprend donc que l’on ne peut pas faire l’abstraction, dans le management, de la dimension affective.
Les neurosciences permettent ainsi au manager de prendre du recul sur sa posture managériale, de prendre conscience de certains de ses comportements et de leurs conséquences sur ses collaborateurs.
Elles lui permettent aussi de comprendre leurs leviers de motivation au travail.
Quelles sont aujourd’hui les évolutions dans les missions des managers ?
Christelle Mescolini : Les attentes vis-à-vis des managers se sont déplacées. Avec le développement de l’intelligence artificielle, les managers sont déchargés de certaines activités cognitives, ils gagnent du temps sur les activités de reporting par exemple et peuvent ainsi se recentrer sur l’animation du collectif et le développement individuel. L’une des compétences attendues d’un manager aujourd’hui concerne bien sa capacité à créer un climat propice au « travail ensemble » dans lequel chacun va pouvoir trouver sa place, s’épanouir et être performant. La mission d’animation et de développement de l’intelligence collective est primordiale.
Une autre mission gagne elle aussi en importance, il s’agit de favoriser l’adhésion au projet collectif. Pour cela, le manager devient « traducteur », relais de la culture et de la stratégie, ainsi que « porteur de sens ». Les collaborateurs ont besoin de comprendre le sens des actions, le « pourquoi » et la direction à suivre « pour quoi », afin de s’engager et de se projeter comme maillon essentiel de l’organisation.
On dit que les employés quittent leur manager et non leur entreprise quand ils démissionnent, est-ce réellement le cas ?
Christelle Brignoli : Effectivement, dans le cadre des enquêtes que nous menons auprès des salariés, le management fait souvent débat. Il peut être considéré positivement ou très négativement : management directif, management abusif, manque de bienveillance, manque d’écoute, et pourtant ce sont des postes clés dans l’entreprise.
De nombreuses études ont démontré qu’une mauvaise entente avec un manager a une incidence certaine sur l’engagement des collaborateurs et encourage même certains à envisager un départ : les employés ne quittent pas une entreprise, ils fuient leurs managers…
Les salariés attendent de leurs responsables qu’ils suivent un code de bonne conduite dans leurs relations avec eux. Plusieurs qualités sont appréciées chez un manager : sa capacité à être juste, à ne démontrer aucun traitement de faveur dans ses relations avec ses employés ; sa capacité à pouvoir inspirer ses salariés et l’exemplarité.
Concrètement, que peuvent faire les leaders pour travailler et développer ces nouvelles compétences alliant neurosciences et leadership ?
Christelle Mescolini : Je vais répondre par deux mots : émotions et cerveau. Concernant les émotions, les leaders sont bien souvent peu préparés et peu outillés pour gérer les équipes sur le terrain de l’émotionnel. S’ensuivent des situations qui parfois s’enlisent et génèrent des souffrances au travail. La reconnexion à ses propres émotions pour mieux comprendre celle de l’autre est une étape indispensable du développement de l’intelligence émotionnelle d’un leader.
Au niveau du cerveau, les travaux sur la plasticité cérébrale nous montrent que rien n’est figé ! Il est donc possible d’agir et de devenir plus conscient des éléments que l’on souhaite voir évoluer.
Pour cela, il existe de nombreux leviers d’action, tels que la méditation, l’attitude positive, la nutrition, mais aussi des outils spécifiques qui permettent d’opérer une bascule vers son « cerveau adaptatif ». Ce sont ces outils que j’utilise lors des accompagnements individuels.
Citez un leader qui vous inspire et pourquoi.
Christelle Mescolini : Je vais puiser dans l’univers des séries TV en citant Sansa Stark dans Game of Thrones, pour sa fidélité à ses valeurs, sa capacité de résilience, la stabilité et la vision qu’elle apporte à son peuple. Autrement dit, elle incarne bien les attentes vis-à-vis des leaders actuels.
Christelle Brignoli : Pour ma part, ce serait Jack Welch, ancien président du groupe américain General Electric : “Avant d’être un leader, le succès c’est de grandir soi-même. Quand on est un leader, le succès c’est de faire grandir les autres.”
Nous vous proposons d’oxygéner vos pratiques de leader par la découverte et l’expérimentation de nouvelles approches. Venez puiser de l’inspiration, renforcer vos talents, oser mobiliser de nouveaux outils et modèles pour gagner en efficacité, stimuler le développement des équipes et la coopération. Contactez-nous pour vous inscrire à la formation “Développer son Leadership” du 21 novembre prochain.