TRANSFORMATION & ORGANISATION
GREEN IT: S’engager dans l’ère d’une informatique “durable”
Aujourd'hui, la technologie a un impact majeur sur l'environnement, nous incitant à des habitudes plus responsables.
November 7, 2023
On sait aujourd’hui que l’usage de la technologie a un impact non négligeable sur l’environnement. Cette prise de conscience doit nous amener à questionner nos habitudes à l’égard de la technologie et à envisager une approche plus responsable, ou durable, de la technologie.
Le poids environnemental lié à nos usages numériques est loin d’être négligeable. Nous ne pouvons aujourd’hui plus l’ignorer. En France, une étude menée conjointement par l’Agence de la transition écologique « ADEME » et l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse, l’ « Arcep », sur l’évaluation de l’impact environnemental du numérique a tout récemment révélé des résultats éloquents. Nos activités numériques représentent aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et 2,5 % de l’empreinte carbone nationale, soit 17,2 millions de tonnes de CO2 rien que pour la France. C’est plus que le transport aérien, que l’on estime responsable de 3% des émissions mondiales de CO2.
Des impacts toujours plus conséquents
Comparaison n’est cependant pas raison. Il est délicat de mettre dans une même balance transport aérien et usages du numérique, tant ces derniers sont répandus, variés. Par ailleurs, on sait qu’une grande majorité des personnes ne voyagent tout simplement pas par les airs. En 2018, seulement 11 % de la population mondiale a pris l’avion. Cependant, la prise de conscience du poids du numérique sur l’environnement est un enjeu clé. Alors que nous devons tous nous mobiliser pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et réduire significativement les émissions de CO2 le plus rapidement possible, les émissions associées au numérique suivent une courbe ascendante.
Selon le dernier rapport de l’ADEME et de l’Arcep, l’empreinte carbone du numérique va tripler d’ici 2050. Rien qu’en France, le volume d’émissions de CO2 « devrait atteindre 25 millions de tonnes en 2030 et 49,4 millions de tonnes en 2050 si rien n’est fait pour faire baisser la courbe ». Et si la consommation numérique grandit en France, elle suit la même tendance partout à travers le monde.
Fabrication et usage
Qu’est-ce qui permet de justifier cette croissance ? Tout d’abord, lorsque l’on parle d’usage numérique, il est intéressant de s’attarder sur les principales sources d’émissions de CO2. On apprend ainsi que 78 % de l’impact environnemental du numérique sur les émissions de gaz à effet de serre est lié à l’étape de fabrication. Celle-ci nécessite une extraction importante de métaux rares et est principalement effectuée dans des pays au mix énergétique fortement carboné. 21 % des émissions concernent la phase d’usage. En observant la situation sous un autre angle, on constate que l’impact est principalement dû aux terminaux des utilisateurs – les téléviseurs, ordinateurs, smartphones, tablettes… Ils représentent entre 65 et 90 % de l’impact environnemental du numérique, selon l’indicateur environnemental considéré. Les centres de données ont pour leur part un impact environnemental évalué entre 4 et 22 %. Celui des réseaux se situe dans une fourchette entre 2 et 14 %.
Cette analyse de l’impact du numérique tenant compte de l’ensemble du cycle des appareils numériques, de la fabrication à leur recyclage en passant par les usages qui en sont faits, met déjà en évidence des mesures à prendre. L’une d’elles est de prolonger, autant que possible, la durée d’utilisation d’un appareil, d’éviter de le changer ou de le renouveler alors que cela ne s’impose pas et de veiller à son recyclage.