TRANSFORMATION & ORGANISATION
C’était mieux avant… Déboussolé
Et vous, comment s’est passé votre été ? Vos vacances ont-elles été agrémentées d’une odeur de roussi ? Ou avez-vous pu apprécier de belles ondées et des pluies diluviennes ? C’est que, lorsqu’il s’agit de choisir notre destination estivale, les effets désormais concrets du dérèglement climatique nous feraient perdre la boussole.
October 24, 2023
Il semblerait que le sud de la France, lorsqu’il s’agit des vacances, n’est plus ce qu’il était… Alors qu’il n’y a pas si longtemps, les vacanciers s’infligeaient souvent des heures de bouchons pour s’y amasser, assurés de profiter d’une météo clémente, ils sont de plus en plus nombreux à bouder la côte méditerranéenne.
Car, si le touriste apprécie le soleil, point trop n’en faut tout de même. La perspective de températures caniculaires aurait refreiné, nous dit-on, les touristes. Entre 10 et 30 % de fréquentation en moins dans les Pyrénées-Orientales et dans l’Hérault, jusqu’à 25 % de vacanciers en moins en Nouvelle-Aquitaine. Ils auraient été deux fois moins nombreux en Corse. Cette année, il ne fallait donc pas se battre pour sa parcelle de sable sur les plages du sud, au grand désarroi des opérateurs touristiques. Ceux-ci n’ont d’ailleurs pas tarder à trouver le bouc émissaire idéal (et facile) en s’en prenant aux médias… Vraisemblablement ligués contre eux, ces derniers auraient décidé de repeindre les cartes des bulletins météo en rouge feu.
Si le sud fait le grimace, le nord est-il plus en joie ? En Bretagne, « si les nuitées de juillet ont augmenté de 4 % par rapport à l’année précédente, seuls les deux tiers des professionnels se disaient satisfaits de leur bilan de mi-saison », selon une étude du comité régional du tourisme relayée par France 3 Bretagne. C’est qu’il ne faudrait pas se montrer trop réjoui. En l’occurrence, pendant la deuxième quinzaine de juillet, les visiteurs ont pu apprécié une météo toute bretonne, venteuse et humide… Ayant oublié leurs bottes et leur ciré (pourtant si caractéristique de la Bretagne), beaucoup ont préféré écourter leur séjour.
Chaud au sud, pluvieux au nord. A bien y réfléchir, cet été n’était pas si différent des précédents, si ce n’est que les épisodes météorologiques se sont révélés un tantinet plus intenses.
Si le sud n’est plus prisé, et que le nord ne fait pas le plein, c’est peut-être que les vacanciers, cet été, ont préféré ne pas bouger. Si l’on parle de dérèglement climatique, il faut aussi prendre conscience qu’il n’y a pas que le mercure qui s’est affolé ces derniers temps. Le coût de la vie aussi suit une tendance à la forte hausse depuis quelques mois. Si les habitudes de vacances changent, c’est peut-être plus par souci de ne pas trouer le porte-monnaie que par crainte d’une météo odieuse. Beaucoup ont préféré resté chez eux, ou à proximité. Car finalement, il y a aussi de jolies choses à voir par chez nous.
Cet été, finalement, aura peut-être permis de prendre conscience qu’il ne faut pas aller loin pour apprécier un moment de répit mérité. Le tourisme local, en outre, doit contribuer à soulager la planète. Une fois qu’on y a goûté, le sud, le nord, en sachant que la météo y sera de toute façon incertaine, cela n’a au final plus tant d’importance.