Le paiement, figure parmi les services qui permettent difficilement aux banques de réaliser du profit sur la partie processing. La réglementation en la matière, de plus, les contraints à de nouveaux investissements. Dans un avenir proche, les acteurs bancaires seront obligés de proposer à leurs clients le paiement instantané, et ce pour les mêmes coûts que le SCT. À l’heure actuelle, certaines banques offrent déjà la possibilité de recourir à un tel service, contre rémunération pour chaque transaction en temps réel effectuée. À moyen terme, cependant, il y a fort à parier qu’un tel service devienne gratuit.

Les clients, d’ailleurs, s’attendent généralement à ce que les paiements instantanés gratuits fassent partie de l’offre de base de leur banque.

Externaliser et mutualiser

« Or, pour les banques, les opérations associées à un tel service induisent des coûts, liés à la technologie mise en œuvre et au suivi des transactions, explique Tom Lambrecht, Country Manager, Sopra Banking Benelux. Alors que les banques ont déjà des difficultés à préserver leur niveau de profitabilité, elles doivent trouver les moyens d’assurer de tels services en limitant des coûts. »

L’un des leviers à leur disposition pour y parvenir réside dans l’externalisation de leur IT, principalement sur des domaines qui ne leur permettent pas de se distinguer sur le marché, en l’occurrence le paiement. « Si l’externalisation de la gestion de l’IT liée à de telles opérations permet de réduire les coûts, la mutualisation permet des économies plus importantes encore, poursuit Tom Lambrecht. L’idée est que plusieurs banques s’appuient sur une même solution, mutualisée à l’échelle d’un marché par exemple. Toutes profitent de cette manière d’une même plateforme, répondant à leurs besoins en matière d’initiation et d’exécution des paiements de leurs clients. La mise en place de la solution permet de partager les coûts d’infrastructure, de service et de plate-forme liés au fonctionnement des paiements instantanés, tout en permettant d’innover et de se différentier sur l’initiation de paiement. »

20 à 40% d’économies

Sopra Banking peut témoigner des gains engrangés grâce à un tel modèle. L’éditeur est partie prenante d’approches mutualisées en Belgique, en France et en Allemagne. En Belgique, une solution commune répond aux besoins de cinq banques de taille moyenne. En France, Transactis est une plateforme servant les besoins en paiement de Société Générale et de la Banque Postale. En Allemagne, 7 caisses d’épargne régionales utilisent la même solution. « La démarche permet de réaliser des économies de l’ordre de 20 à 40% en comparaison à un modèle sur site », commente Tom Lambrecht. Accompagnant le développement de ces solutions, l’éditeur tente de développer de nouvelles synergies entre banques autour de ces enjeux communs. « Nous développons des modèles sur base d’hypothèses, permettant d’offrir des perspectives intéressantes aux banques d’un même marché, poursuit le country manager. Nous prenons une partie des risques à notre compte, pour mettre en place la plateforme et la maintenir. Dans cette démarche, en faisant preuve de transparence au niveau de la politique tarifaire, plus le nombre de banques utilisant une même plateforme est important, plus les coûts sont réduits. »

Au Luxembourg, comme dans d’autres pays, d’autres infrastructures communes ont déjà été mises en œuvre pour répondre aux besoins de la place financière. On pense à CETREL, devenu SIX, pour la gestion des terminaux de paiement et des distributeurs automatiques. Pour la gestion de l’initiation de paiements et de leur exécution, il n’existe pas encore de solutions mutualisées. Sopra Banking, dans ce contexte, souhaite inviter les acteurs à envisager des projets dans cette voie, pour leur permettre de réduire leurs coûts et de préserver une capacité d’investissement leur permettant de faire la différence sur le marché.