C’est devant un auditoire plus que rempli que l’association FedISA a officiellement fait ses débuts ce jeudi 04 mai. Ils étaient plus de 160 à venir assister au lancement en présence des cinq fondateurs de l’association dont le but est avant tout de créer une communauté de l’archivage à Luxembourg. Nouvelle branche de FedISA International après la France, la Belgique, l’Italie ou l’Irlande, la Fédération de l’ILM, du Stockage et de l’Archivage à Luxembourg, a la volonté de s’inspirer des actions entreprises par ses ainées. Les créateurs de l’asbl se nomment : Cyril Pierre-Beausse (Président, Cabinet d’avocats Allen & Overy), Nicolas Buck (Victor Buck Services), Roland Bastin et Benoit Poletti (Deloitte SA), et Jean Racine (Luxembourg e-Archiving).

Outre la volonté de se faire connaître et de présenter ses projets, l’idée de l’association était aussi de faire le point sur l’archivage légal à Luxembourg et sur ses aspects normatifs. « Le contexte légal est en train de changer, le rôle de FedISA va être d’analyser l’impact des évolutions légales en matière d’archivage et de dématérialisation, de contribuer à l’amélioration et la diffusion des bonnes pratiques, mais aussi d’assurer une veille technologique du marché et de fédérer talents et énergies », précise Cyril Pierre-Beausse, Président de FedISA Luxembourg. Un autre objectif sera d’ancrer le Grand Duché dans un contexte européen via différentes collaborations, notamment avec les autres FedISA. «On veut s’intégrer dans un réseau et créer des convergences avec ce qui existe déjà pour donner une dimension plus internationale à nos travaux », continue-t-il.

Un contexte juridique mouvant

La loi sur l’archivage en vigueur actuellement dans le droit luxembourgeois date du 22 décembre 1986 et ne cadre plus entièrement avec les dernières évolutions technologiques. « Elle ne détaille pas de manière pratique comment archiver les documents numériques tant au niveau organisationnel que pratique », explique Roland Bastin, Vice-Président de l’Association. La naissance de l’asbl en mars de cette année, coïncide ainsi avec la réalisation d’un projet de loi sur l’archivage au Luxembourg auquel le Directeur de l’association participe activement. Le but de cette loi est avant tout de pallier au flou juridique qui entoure les questions liées à la dématérialisation et à l’archivage de documents. « Cette loi devra à la fois gérer les aspects techniques et règlementaires de l’archivage, ainsi que mettre en place un système de contrôles des prestations sans doute via des accréditations pour encadrer les pratiques du milieu», poursuit-il. « Le but est de parvenir à renverser la charge de la preuve et d’égaliser la valeur des documents électroniques authentifiés et originaux papiers. L’idée derrière ce projet est de faire du Luxembourg le coffre-fort numérique de l’Europe », ajoute Cyril Pierre-Beausse.

Une communauté active

FedISA Luxembourg a également l’ambition de fédérer en son sein tout un éventail de métiers autour d’enjeux liés à l’archivage : intégrateurs, sociétés de de logiciels, experts juridiques et techniques… « On ne veut surtout pas être réduit à un groupe de fournisseurs ni de consommateurs d’informations, on veut des membres actifs et produire de l’information utile à l’ensemble de la communauté», explique Jean Racine, Secrétaire Général Adjoint de l’Association. Suivant l’exemple des autres sections FedISA, des groupes de travail vont également être constitués dans le but de produire des livrables et des guides sur certaines thématiques pointues et rassembler les connaissances en la matière. L’association réfléchit pour le moment à établir certains partenariats avec d’autres associations comme la Fedil ou avec des institutions publiques comme l’Université de Luxembourg.