TRANSFORMATION & ORGANISATION
Secteur Education : « Garder le lien entre étudiants et enseignants »
Au Luxembourg comme ailleurs, la pandémie a bousculé la manière d’enseigner, de former et d’apprendre. Retour sur une année d’accélération digitale avec Stéphane Pallage, recteur de l’Université du Luxembourg.
May 4, 2021
« Il a fallu faire preuve d’innovation et de créativité, autant pour les cours théoriques que les travaux pratiques »
Quels ont été les grands défis à relever depuis le mois de mars 2020 ?
Plusieurs années avant l’arrivée du coronavirus, l’Université a entamé une approche du Digital Learning, en offrant aux étudiants et enseignants des outils digitaux de pointe pour assister le travail individuel et en groupe. La pandémie a accéléré certaines applications et en a multiplié l’effet. Du jour au lendemain, l’enseignement a viré au 100 % distanciel.
Ceci a été un défi à plusieurs niveaux. L’Université a depuis ses débuts insisté sur un mode d’enseignement personnel. Nos classes sont pour la grande majorité à taille humaine, permettant un contact direct et continu avec les enseignants. Il a fallu faire preuve d’innovation et de créativité, autant pour les cours théoriques que les travaux pratiques, et utiliser de la manière la plus interactive et dynamique possible les outils digitaux disponibles.
Quelles ont été les outils mis en place pour assurer la continuité des études ?
Le service informatique a offert des formations rapides aux employés, et une enquête a été menée auprès des étudiants pour mesurer leur situation informatique. Le Student IT Helpdesk est disponible en continu pour les étudiants. Surtout au début du confinement et lors des débuts de semestres, ce service a été très sollicité. Un soutien en matériel informatique et des espaces de travail sécurisés ont été mis en place dès le premier confinement pour aider les étudiants qui manquent d’équipement ou la connexion nécessaire pour suivre les cours en ligne.
Comment l’Université s’est-elle adaptée au fil des mois ?
Dès le début mars, des équipes dédiées ont été créées, et, à la mi-mars, la plateforme remote.uni.lu a été mise à la disposition de l’ensemble de la communauté universitaire. L’Université s’est dotée de nouveaux instruments plus exhaustifs et mieux adaptés aux travaux d’équipes et de collaboration. Ceci a rendu le flux de travail plus régulier. Actuellement, nos efforts sont portés sur l’expérience de la salle de classe digitale, en travaillant avec des enseignants et chercheurs pour améliorer l’expérience de l’enseignement digital. Pour couvrir les besoins, une large mise à niveau des salles de classe a été réalisée avec caméra de suivi, double écran, microphone au plafond. Actuellement, 59 classes sur 83 sont équipées pour l’enseignement hybride. Ces salles sont de plus disponibles pour des travaux de groupe, des défenses de thèses, des ateliers ou événements de taille réduite.
Comment les étudiants et les professeurs ont-ils vécu ces moments ? Comment les soutenir au mieux ?
Les étudiants comme l’ensemble du personnel ont démontré une grande résilience et une grande capacité d’adaptation. Le Bureau de l’inclusion de l’Université s’est rapidement développé pour offrir un soutien pour divers soucis qu’ont pu rencontrer les étudiants et les employés. Le site internet umatter.uni.lu offre lui aussi un soutien et des conseils aux étudiants et au personnel, et l’équipe de l’Université veille à garder les étudiants connectés entre eux et au Luxembourg via des activités sociales, créatives et sportives.
Des nouveaux services ont-ils été mis en place pour les soutenir ?
Parmi les nouveaux services, le Buddy system est un programme qui met en relation des étudiants de 2e ou 3e Bachelor avec des étudiants de 1re année pour les aider à trouver leurs repères. L’Université a su gérer cette crise majeure de façon remarquable. Je suis très fier de notre communauté.