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La gestion de patrimoine indépendante dans le sillage de MiFID II
Dans leur nouveau rapport conjoint intitulé « Independent Wealth Management in Luxembourg » (La gestion de patrimoine indépendante au Luxembourg), Deloitte Luxembourg et l’ALPP mettent l’accent sur les sociétés d’investissement luxembourgeoises. Le secteur connaît en effet une profonde évolution, et pas seulement sur le plan de la structure des prix. C’est son modèle économique tout entier qui est en mutation.
June 28, 2018
Deloitte Luxembourg s’est associée à l’Association luxembourgeoise des professionnels du patrimoine (ALPP) pour nous immerger dans le secteur des gestionnaires d’actifs externes (External Asset Manager ou EAM) au Luxembourg. L’étude met en lumière l’évolution qu’a connue ce secteur au cours des dernières années et illustre son apport au secteur financier, tout en livrant une perspective sur les tendances, les défis et les facteurs de succès futurs.
« Ce qui distingue principalement les banques privées des gestionnaires d’actifs externes, c’est l’offre plus personnalisée que ces derniers offrent à leurs clients, tant en termes de gestion des relations clients que de stratégies d’investissement. Dans un contexte où les banques privées privilégient de plus en plus souvent des modèles de portefeuille évolutifs et des stratégies de répartition d’actifs automatisées, le service sur mesure reste la grande marque de fabrique des gestionnaires d’actifs externes. Cela étant, il faut aussi garder à l’esprit que les groupes cibles sont différents. Les gestionnaires d’actifs externes ont plutôt tendance à opérer aux niveaux supérieurs de l’échelle de la richesse », explique Jean Fuchs, président de l’ALPP.
Au cours des dernières années, les évolutions réglementaires, l’introduction de la transparence fiscale et les défis permanents en matière de concurrence ont poussé les gestionnaires d’actifs externes à revoir leur modèle économique et à redéfinir leur stratégie. MiFID II a exercé un impact particulièrement significatif, avec pour conséquence que bon nombre d’acteurs ont entièrement redéfini leur modèle de revenus. La perte des rétrocessions liées aux transactions et aux commissions dans l’environnement post-MIFID II devrait avoir un impact significatif sur la progression des gestionnaires d’actifs externes. L’étude laisse entrevoir que, dans certains cas, la perte de revenus pourrait s’élever à entre 40 et 50 %.
Un rôle stratégique au sein du secteur financier luxembourgeois
Les gestionnaires d’actifs externes sont des entités de PSF dans la catégorie des entreprises d’investissement et supervisées par la CSSF. Ils jouent un rôle important dans le paysage financier du Luxembourg. Le rapport s’est efforcé de chiffrer la contribution aussi bien directe qu’indirecte de ces acteurs au secteur financier luxembourgeois. Ainsi, au Luxembourg, ils représentent 94 sociétés, possèdent près de 30 milliards d’euros d’actifs sous gestion et génèrent presque 600 millions d’euros de revenus. Ces sociétés emploient en outre plus de 2 100 professionnels au Luxembourg, ce qui équivaut à un tiers de l’emploi du secteur de la banque privée du pays.
En tant que groupe, les gestionnaires d’actifs externes couvrent une variété de modèles économiques et de stratégies de gestion de patrimoine. Ils englobent les gestionnaires de patrimoine indépendants traditionnels, les acteurs du secteur de la gestion de placements, les fund houses, les family offices ainsi que les gestionnaires de patrimoine basés sur plateforme. Le rapport examine les différences entre les gestionnaires d’actifs externes et les banques privées traditionnelles, l’évolution de chaque groupe au cours des dernières années, ainsi que les relations et les contributions entre les acteurs indépendants et leurs homologues constitués par les banques dépositaires.
Les gestionnaires d’actifs externes de l’avenir géreront des fonds et seront numériques
Alors que le secteur a connu une croissance plus rapide que l’ensemble du secteur de la banque privée et que les performances financières se sont maintenues ces dernières années, l’impact de MiFID II doit encore se refléter dans ces performances. Les années à venir se révéleront sans doute beaucoup plus difficiles.
« Face à ces défis, on voit aujourd’hui émerger un nouveau modèle économique parmi les gestionnaires d’actifs externes, tant au Luxembourg que, plus largement, en Europe. Nous pensons que les facteurs de réussite futurs pour les gestionnaires d’actifs externes résideront dans leur capacité à élaborer de nouvelles solutions d’investissement, telles que les fonds de placement, afin de sécuriser les flux de revenus et de réduire les dépenses, ainsi que dans leur capacité numérique pour optimiser les interactions avec leurs clients et leurs activités d’investissement. Il sera également primordial, dans les prochaines années, de cibler davantage l’efficacité », commente Benjamin Collette, Partner et Financial Services Industry Leader chez Deloitte Luxembourg.
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