Steve Heggen – Fujitsu Portfolio Manager Application Services

L’Internet des Objets (IoT) doit être appréhendé par les acteurs comme un vecteur de croissance et d’innovation à exploiter. Dans une démarche de transformation et d’automatisation des entreprises, ils contribuent à améliorer l’efficience de nombreux processus. Evocation avec Steve Heggen, Application Services, Portfolio Manager.

Depuis plusieurs mois, le concept d’objets connecté fait beaucoup parler de lui. Au-delà du buzzword, quelles opportunités offre-t-il ?

Il est vrai que l’Internet des Objets (IoT) a été un concept très « à la mode ». Désormais, plus que d’en parler, les acteurs parviennent à mieux appréhender les opportunités qu’il recèle. Fujitsu, très tôt, s’est intéressé aux possibilités offertes par l’IoT. Aujourd’hui, nous aidons un nombre croissant d’entreprises à améliorer leurs performances grâce à un usage adapté de la technologie et des devices connectés. L’IoT se présente aujourd’hui comme un vecteur de croissance et d’innovations essentiel, permettant d’accélérer le processus de digitalisation des entreprises.

Pouvez-vous nous rappeler quelle réalité technologique cela recouvre ?

L’IoT est un concept basé sur l’interconnexion d’objets rendus sensibles à leur environnement grâce à des capteurs intégrés, du logiciel embarqué et une connectivité réseau. Ces objets, dotés d’une capacité de communiquer, ont pour rôle de collecter et d’échanger des données puisées dans le monde physique afin de mieux interagir avec ce dernier.

Pourquoi le concept émerge-t-il précisément aujourd’hui ?

Le succès de l’internet des objets est aujourd’hui garanti par deux facteurs principaux, l’un technologique et l’autre économique.

D’une part, la prise de maturité des réseaux de télécommunication, fonctionnant aujourd’hui à haut-débit avec une couverture omniprésente rend possible la connexion d’objets en tous lieux via des composants électroniques toujours plus abordables. D’autre part, la demande du marché, tous secteurs confondus, dont les besoins en termes d’analyse et d’aide à la décision ne font qu’accroître, agit comme un moteur boostant les investissements dans l’intégration des objets connectés.

De quelle manière les objets connectés contribuent-ils à l’amélioration de l’efficience des organisations?

Il y a deux siècles, Benjamin Disraeli disait : « Celui qui rencontre le plus de succès dans la vie est celui qui est le mieux informé ». Être bien informé semble en effet avoir toujours été la première condition pour couronner de succès toute démarche. Cependant, dans le contexte d’un objectif d’accroissement d’efficience, être uniquement en possession des bonnes informations n’est pas suffisant. En effet, capter, apprendre et agir sont en réalité les trois étapes incontournables d’une démarche d’amélioration en continu. L’« Internet des objets » et ses concepts associés, intégrés au cœur des processus de l’organisation vont permettre de supporter ces trois étapes de manière optimale.

L’efficience des organisations ne sera pas améliorée uniquement par la récolte de données, mais bien par les actions menées sur base de l’interprétation de ces informations dans un contexte particulier. Toute organisation va améliorer son efficience non-seulement en faisant les choses bien, mais aussi et surtout, en faisant les bonnes choses.

Comment les objets connectés peuvent-ils concrètement s’intégrer aux processus de l’entreprise?

Cette question aborde un très vaste sujet.

Voici quelques exemples concrets d’optimisation liée à l’usage de l’IOT. Le « Van hyperconnecté » de Fujitsu, équipé notamment d’une connexion internet mobile, d’une antenne RFID préformante (Globe Ranger de Fujitsu) et d’une localisation GPS, va permettre une gestion centralisée de flotte optimale. Chaque entrée et sortie de colis (équipé de tag RFID) est enregistrée, datée et  géo-localisée. Les parcours empruntés par les livreurs sont également analysés et optimisés.

Via le prisme de l’IOT, la connaissance du réseau de véhicule et de leur contenu est complète. L’utilisation de cette connaissance permet une optimisation des processus liés à la logistique. Il est facile de transposer cet exemple à tout type de secteur incluant l’usage de véhicules et de matériel.

Fujitsu UK, d’autre part, a par exemple également équipé le matériel de la police d’un secteur de ce type de capteurs. L’objectif étant ici de s’assurer qu’un policier part en intervention exactement avec le bon matériel, qu’il n’ait rien oublié ou qu’il n’ait rien en double. Le scan étant effectué à la sortie de la salle d’équipement.

Un autre exemple pourrait être celui des ambulances ou des camions de pompiers, dont tout équipement oublié pourrait avoir des conséquences critiques. En une seconde, une antenne Globe Ranger peut déterminer si tout est dedans, et envoyer un rapport à la bonne personne. Dans ce cas, ce sont les processus de gestion de risque qui sont optimisés.

Quels sont les principaux défis relatifs au déploiement d’une organisation plus connectée ?

C’est en l’intégrant au cœur des processus de l’entreprise que l’IoT libère tout son potentiel.

La valeur d’une plateforme IoT ne se résume pas à relayer l’information brute transmise par de simples capteurs de température, de présence, de luminosité…L’intérêt réside en l’interprétation des données transmises et la combinaison de différents facteurs entre eux pour déclencher des processus particuliers. Ces processus peuvent être réactifs (un ensemble de données déclenche plusieurs évènements physiques ou logiques) voir anticipatifs (en présidant le meilleur timing pour une maintenance par exemple).

Si les fournisseurs de solutions tendent à rendre ces plateformes de plus en plus connectables à de nombreux objets et extrêmement configurables aux processus d’entreprise, la complexité réside souvent dans la réalisation des modèles d’interprétation et du traitement de volume considérable de données générées.