L’apparition du Premier Ministre japonais déguisé en Mario Bros à la cérémonie de clôture des JO de Rio alimente les espoirs des gamers. Mais est-ce vraiment réaliste ? Par Sébastien Lambotte

Voir le premier ministre japonais apparaitre déguisé en super plombier lors de la cérémonie officielle des Jeux Olympiques a surpris. Bien sûr, le Japon, qui accueillera les prochaines olympiades, est réputé pour avoir fourni les plus grandes icônes des gamers. De Mario Bros et sa ribambelle d’amis à Sonic le hérisson, en passant par le non moins célèbre Pac-Man ou encore Pikachu, le Japon a marqué une génération.

Mais affubler son Premier Ministre d’une casquette rouge devant le monde entier, tout de même, il fallait oser. Si la reine d’Angleterre, elle même s’était prêtée à la mise en scène, parachutée lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Londres, elle l’avait fait avec James Bond, un héros au physique nettement plus sportif que le plombier bedonnant à la super-détente.

Les espoirs des gamers ravivés

Toujours est-il que le passage de relais entre Rio et Tokyo, sur la toile, réjouit les gamers les plus assidus, qui voient ravivés leurs espoirs de voir les e-Sports, un jour, reconnus comme une discipline olympique. Cette mise en avant d’un super-héros électronique lors d’une cérémonie orchestrée en l’honneur des meilleurs athlètes du monde peut-elle raisonnablement donner raison aux gamers les plus assidus ? On peut rêver.

Cela dit, force est de reconnaître que les e-Sports s’institutionnalisent, avec des fédérations, des tournois extrêmement bien dotés, des stars dans leur discipline. Les e-Sports, finalement, peuvent exiger réflexion, sagacité, stratégie, esprit d’équipe, réflexes… (et dans certains cas, accessoirement, il faut massacrer ses adversaires, bon, soit !) Si l’on considère que les échecs sont un sport reconnu par le CIO, même s’il n’est pas inscrit dans le programme des jeux, pourquoi certains e-Sports (bienveillants, pour le coup) devraient souffrir de la comparaison ? L’argument ne manquera pas d’être repris par leurs promoteurs.  Les éditeurs de jeux vidéo rêvent bien de JO. Le Monde nous apprenait, dans une publication qui faisait suite à la cérémonie de clôture, que l’association France e-Sport, fraîchement créée, avait inscrit le respect des valeurs de l’olympisme dans ses statuts. Et il faut bien reconnaître que les chaînes de télévision sportives laissent une place de plus en plus importante à ces manifestations.

Avec des pincettes

Que les geeks ne se bercent toutefois pas d’illusions. Le Comité International Olympique considère les candidatures de nouvelles disciplines à inscrire au programme avec beaucoup de prudence. L’ajout ou le retrait d’une discipline suscite toujours des réactions virulentes. Et la liste des candidats au programme des jeux est déjà longue. Il faudra sans doute attendre quelques années avant de voir les e-Sports à l’affiche des JO. Mais que cela ne vous empêche pas de jouer.