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Mobile first, pour les banques aussi?
Jean Hilger, à la tête du département technologies de l’information au sein de la Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, évoque l’intégration des enjeux mobiles au niveau de l’institution bancaire.
June 28, 2016
Jean Hilger, à la tête du département technologies de l’information au sein de la Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, évoque l’intégration des enjeux mobiles au niveau de l’institution bancaire.
Par Sébastien Lambotte pour le hors-série ITnation-Luxemburger Wort 2016
Depuis plusieurs années, les géants de l’informatique ont opté pour une stratégie « mobile first » en misant en premier lieu sur le marché des mobiles et tablettes. Est-ce que ce phénomène a aussi atteint les banques luxembourgeoises ?
Jean Hilger : Le monde bancaire est en train de se déplacer dans les poches des clients. On constate que toutes les banques luxembourgeoises de détail offrent une solution de banque électronique sur téléphone mobile. Ceci dit, entre le fait d’offrir une solution et une approche « mobile first », il y a encore de la place pour progresser. Dans de nombreux cas il s’agit simplement d’une version réduite et remaniée du site existant pour PC.
Comment se positionne la Banque et Caisse d’Epargne dans cette approche?
La Spuerkeess a toujours été précurseur dans le domaine de l’e-banking au Luxembourg. Elle a été une des premières banques de détail de la place à lancer une version dédiée pour téléphone et tablette de son Internet Banking. Appelée S-net mobile, cette solution avait le mérite d’exister. Elle était cependant loin d’intégrer toutes les possibilités offertes par son grand frère S-net, sur accessible depuis un ordinateur.
En effet, elle n’incorporait pas la logique inhérente à une application mobile et s’inspirait trop du monde des PC. En 2014, nous avons décidé de réécrire complètement notre solution mobile. La priorité, pour le développement de cette nouvelle solution, était de proposer une expérience utilisateur optimale. Nous avons concentré nos efforts sur l’ergonomie, la rapidité, la facilité d’utilisation et la sécurité.
Facebook affirme que plus de deux tiers de ses utilisateurs ont principalement recours au téléphone portable pour se connecter. Qu’en est-il dans le monde bancaire ?
Depuis que la nouvelle version S-net mobile a vu le jour en 2014, nous avons constaté que la très grande majorité des clients utilisent aussi bien le téléphone mobile que l’ordinateur pour effectuer les opérations bancaires. Les deux sont donc complémentaires.
Néanmoins, depuis une année, la part du téléphone mobile a fortement augmenté pour désormais atteindre presque 50% du nombre total des connexions.
Quel est l’impact de ces évolutions sur l’agence bancaire traditionnelle?
L’agence bancaire continue à jouer son rôle. Le client choisit son canal privilégié, en fonction de ses besoins. Les canaux électroniques sont surtout utilisés pour les consultations de soldes, les opérations de paiements et les ordres de bourses. Les agences se spécialisent dans les opérations bancaires plus complexes, comme les prêts, les produits d’épargne ou de placement et en général toute activité de conseils. Aujourd’hui, on constate une tendance à l’intégration de l’agence dans les canaux électroniques. La Spuerkeess a lancé en 2014 son agence on- line, qui marie communication digitale et contact humain.
Les FinTechs sont les nouvelles stars du monde financier. Quel impact aura l’arrivée de nouveaux acteurs innovants pour les banques luxembourgeoises ?
Le Luxembourg est en train de se positionner comme terre d’accueil de start-ups innovantes dans le domaine de la finance. Je crois que la plupart des banques ont compris que les Fintechs peuvent avant tout être des partenaires innovants plutôt que des concurrents. D’ailleurs, la Spuerkeess a été la première banque à offrir le système Digicash de la société Digicash Payments, spécialisée dans les paiements sur mobile. D’autres solutions verront le jour dans ce contexte.