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Les entreprises IT en quête de talents au Moovijob Tour Delux 2015
Le 5ème Moovijob Tour Delux avait lieu vendredi 13, un jour chanceux pour un événement qui a battu un record de fréquentation avec plus de 8 000 personnes. Avec plus de 40 sociétés IT présentes cette année sur les 120, la Place marque résolument son besoin d’experts.
March 18, 2015
Le 5ème Moovijob Tour Delux avait lieu vendredi 13, un jour chanceux pour un événement qui a battu un record de fréquentation avec plus de 8 000 personnes. Avec plus de 40 sociétés IT présentes cette année sur les 120, la Place marque résolument son besoin d’experts.
Moovijob Tour Delux a réussi à devenir une rencontre reconnue pour le marché de l’emploi. Pour l’occasion, le Ministre du travail Nicolas Schmit et la Directrice de l’ADEM, Isabelle Schlesser sont venus faire la conférence d’ouverture aux côtés de sociétés du Luxembourg.
18 000, c’est le nombre de demandeurs d’emploi au Luxembourg alors qu’on enregistre 120 000 recrutements par an. Beaucoup aimeraient voir ces demandeurs devenir des IT mais aucun circuit de formation courte ne semble convenir. Les entreprises développent elles-mêmes leurs centres de formations pour s’assurer un vivier et intégrer les jeunes diplômés.
Problème de formation et d’expérience
Côté privé comme public, le constat reste alarmiste : les offres IT se multiplient et se diversifient mais les profils manquent. Plusieurs problèmes étaient alors soulevés par les intervenants et nos partenaires :
– Il y a encore trop de jeunes sans formation ou sans les bonnes formations
Face à cela, l’ADEM poursuit ses efforts et Isabelle Schlesser a d’ailleurs remis en avant le programme ‘Garantie pour la jeunesse’ adapté aux moins de 25 ans pour les aider à ne pas rester inscrit trop longtemps. Un programme de 4 mois intensif ‘accélérateur d’emploi’.
« Nous avons 70% de succès avec ce programme où les jeunes retrouvent une formation de qualité ou un emploi. Mais nous perdons 25% des jeunes en cours de route parce que c’est un programme intensif, » dit-elle.
– Certains profils intéressants ne maîtrisent pas l’anglais ce qui est une langue indispensable en IT
L’Institut National des langues est en effet toujours débordé et l’attente est trop longue pour les demandeurs d’emploi. Les cours privés eux restent trop chères pour certains.
« C’était plus positif que l’an dernier, plus de profils intéressants. Nous recherchons 4 IT : deux Project Manager, un System Engineer (VMware, Microsoft) et un Support IT, mais il faut qu’ils parlent anglais impérativement, » explique System Solutions.
– Les seniors sont des ressources importantes d’expérience métier mais leurs compétences ne sont parfois plus à jour par rapport aux nouvelles technologies.
Pour des IT restés dans le domaine bancaire pendant des années ou dans des structures où la formation n’est pas continue, l’expérience est bien là mais difficilement applicable sur de nouvelles technologies. On trouve alors beaucoup de seniors qui ne sont pas assez agiles pour les nouveaux défis IT : Mobilité, Agilité et Digitalisation.
« Il faut travailler sur le matching mais nous avons déjà des résultats et plusieurs initiatives à succès comme Moovijob. Il y a encore beaucoup de travail mais rien ne remplace la rencontre. Tout bouge beaucoup, il faut toujours se réinventer, » dit le Ministre.
C’est parce que les entreprises ont des difficultés à rencontrer les bons profils qu’OXiane profitait de l’événement pour présenter sa nouvelle offre Train, Test & Hire (TTH). Un moyen de pouvoir tester et former des candidats sur les lacunes exactes de leurs CV.
Senior ou Junior ?
En IT, les recruteurs demandent autant de juniors que de seniors mais aussi meliors. « Nous avons rencontré 2 profils très intéressants. Nous formerons les juniors mais aussi les autres profils car ceux que nous avons vu ont une expérience limitée en SAP, » disent VChain et Bmatix.
Pour acquérir ses premières expériences, les sociétés de services (SSII) étaient la porte d’entrée idéale à l’instar de l’intérim. Le Ministre a d’ailleurs rappelé que le projet d’un contrat ‘CDI Intérimaire’ était toujours à l’étude et que le code du travail devait être amélioré.
Par contre, pour des postes de consultants on demande entre 2 et 3 ans au minimum. « Nous avons trouvé certains très bons profils et nous recrutons beaucoup cette année : des Administrateurs systèmes Microsoft, des Experts ServiceNow, SharePoint, VMWare, DBA SQL Server, etc, avec plus de 3 années d’expérience. Sur nos trois salons Moovijob, c’était le meilleur, » dit Juliane Fernandes, Responsable recrutement Devoteam.
Garder les talents
Quelque soit les profils recherchés, tous s’inquiétaient aussi de la pérennité. Dans un marché aussi concurrentiel, comment garder ses talents dans l’entreprise après avoir eu autant de mal pour les trouver alors qu’on ne peut pas sans cesse surenchérir sur les salaires ? Pour les recruteurs présents, ce qui est important c’est de travailler sur l’environnement de travail, les mobilités pour avoir des évolutions de carrière en interne, favoriser l’équilibre vie professionnelle et personnelle, etc. Une problématique d’attractivité globale sur laquelle le gouvernement reste attentif.
Si on demande à Lancelot, cabinet de recrutement les profils très recherchés, Eric Busch son directeur répond, « des développeurs pour les clients de la finance mais aussi pour tous les nouveaux projets digitaux et web. Aujourd’hui, il est aussi important de pouvoir afficher plusieurs langages : dotnet, java, angular, et tout ce qui touche au front-end ».
Coaching pour tous
Avoir des compétences manquantes n’est pas une fatalité mais il faut aussi recréer une motivation pour ceux qui restent sans activité pendant longtemps. Aussi l’association Dress For Success a déjà accompagné 70 femmes depuis janvier 2014. 60% d’entre-elles ont retrouvé du travail grâce aux volontaires.
Les entreprises aussi misent de plus en plus sur des soft-skills pour coacher leurs salariés et les accompagner dans leur carrière. Coaching, mentoring, formation, aucun investissement n’est trop important pour avoir le profil qu’il faut.
Yannick Frank, Directeur Commercial Luxembourg de Moovijob : « Ce salon avait pour but de concilier recrutement et mise en avant de la marque employeur pour les 120 sociétés présentes. » En plus du secteur financier, le message pendant les conférences était surtout que le Luxembourg a aussi besoin d’IT comme business analyst et dans le spatial (2% du PIB). Les start-ups aussi sont à la recherche de CTO et Silicon Luxembourg reçoit toujours des offres pour ces opportunités.