Cisco s’engage pour le projet «Fiber to the Home»

Depuis déjà deux ans, Cisco se bat pour faire avancer […]

September 21, 2011

Depuis déjà deux ans, Cisco se bat pour faire avancer le projet «Fiber to the Home» mené par le Gouvernement luxembourgeois et visant à équiper tous les ménages d’une connexion à Internet à haut débit et ce, d’ici 2013. Pour la troisième année consécutive le géant de la connectivité sortira une étude en septembre 2011 sur l’état d’avancement de l’initiative qui permettra notamment de disposer de plus de largeur de bande pour de nouveaux services comme la visiotéléphonie et la télévision haute définition.

Romain Siebenaler, Cisco

L’édition 2010 de l’étude révélait déjà que si 30% des lignes prévues sont installées, aucune offre commerciale n’est disponible à ce jour. De nombreuses étapes doivent donc encore être remplies d’ici les deux prochaines années, même si Luxembourg a déployé des efforts considérables pour réduire la fracture numérique. Le pays ne peut, cela dit, se reposer sur ses lauriers. S’il s’est hissé à la deuxième position du classement de l’indice de développement TIC de l’Union internationale des télécommunications en 2008, de nouveaux concurrents se préparent à entrer dans la course. «D’ici 2014, on estime que tout ce qui est VOD, IP TV et vidéo sur Internet va représenter 91% du trafic d’Internet, l’infrastructure va devoir le supporter. Cette consommation nécessitera des débits de 100Mbit/s de downoad et de 50Mbit/s d’upload, avec une latence de 60 Ms. Cisco prévoit aussi que le trafic IP global va atteindre un taux annuel de 966 exabytes par an soit 8 fois plus qu’en 2008 et l’équivalent de 28 millions de DVD par heure», explique Romain Siebenaler, Country Manager de Cisco Luxembourg.

Des débuts prometteurs, mais pas suffisants

Le projet FTTH est lié à la décision du Gouvernement luxembourgeois d’investir près de 200 millions dans le domaine de la fibre. Un réseau à haut débits devrait couvrir l’ensemble du territoire d’ici 2011 (100Mbit/s en download, 50Mbit/s d’upload avec une couverture de 80% du pays en 2013 ainsi que 1Gbit/s de download et de 500 Mbit/s en upload pour 25 % du pays). «Le projet correspond aussi à une volonté européenne. Luxembourg a pris le parti d’aller au delà des exigences de l’Union. Ce sont les P&T qui ont tiré les fibres existantes. La base du projet était de rendre disponible quatre fibres différentes dans chaque foyer : une ligne des P&T et trois autres émanant d‘opérateurs alternatifs. Chaque maison étant, en outre, connectée à un «POP» soit à un point de présence», ajoute-t-il. Si 30% des lignes ont déjà été installées, aucune offre commerciale concrète n’est aujourd’hui disponible sur le marché. «Nous avons désormais pris du retard sur le programme FTTH, mais si nous mettons les bouchées doubles, ce décalage est rattrapable. Il faut avant tout que les différents opérateurs télécoms se mettent d’accord sur les tarifs à mettre en place sous la supervision de l’IRL. Ce qui coûte le plus cher dans ce type de projet, c’est l’installation et l’ouverture de la fibre», poursuit Romain Siebenaler.

Plusieurs types d’acteurs pour un Internet à très haut débit

D’après l’étude de Cisco sortie en 2010, Luxembourg serait un des leaders européens en matière de couverture (broadband penetration), la question est de savoir s’il gardera sa position l’année prochaine… La Suède, la Finlande, la Corée et les Pays Bas apparaissent comme des challengers potentiels. «Le projet Fiber to the Home pourrait améliorer la position du pays, c’est un projet ambitieux et crucial pour le Luxembourg. Il a été prouvé que les possibilités en matière de connectivité affectent directement le PIB d’un pays. Il concerne tant les ménages que les petites entreprises et les zonings industriels éloignés. Les fibres sont une technologie sûre, il n’y aura pas d’alternative d’ici les 40 prochaines années à mon sens. Il faut maintenant que le Gouvernement mette cette infrastructure à disposition de ses citoyens à l’instar du modèle HotCity», continue-t-il. Dans un deuxième temps, il serait important de créer un registre national des travaux entrepris dans ce domaine. Il n’existe toujours pas de carte retraçant les différents projets en cours et l’étendue territoriale des fibres. «Ce projet mobilise plusieurs types d’acteurs, dont le plus important n’est autre que les pouvoirs publics. Ensuite, les fournisseurs de services, les “constructeurs d’équipements’’ comme Cisco, les fournisseurs de contenus et les consommateurs doivent coordonner leurs initiatives. Cela devient urgent pour rester dans les délais prévus», termine Romain Siebenaler. L’étude de Cisco réalisée en partenariat avec les Universités d’Oxford et d’Oviedo qui sortira à la rentrée prochaine devrait attirer l’attention sur les lacunes du projet et l’importance de le mener à bien…

Par Florence Thibaut

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