Les résultats de l’enquête « les qualifications de demain dans le domaine des TIC » sont plein de perspectives pour la jeunesse luxembourgeoise. Les entreprises annoncent 605 nouveaux emplois d’ici deux ans dans différents domaines. Avec ces données, le gouvernement espère motiver l’orientation des jeunes vers l’ICT qui leur offre dores et déjà un avenir prometteur…qui ne séduit pas assez pour le moment.

L’enquête a été réalisée avec la Fedil, l’ABBL et la CLC en étroite collaboration avec la Chambre de commerce, l’Adem, le ministère de l’éducation nationale de l’enfance et de la jeunesse et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, dont c’était la première participation. En représentant 7% du PIB, l’IT est un domaine qui développe l’économie du pays. Au Luxembourg, il rassemble ainsi 15 500 personnes ce qui représente 4% de toute la population active.

Qualitative plus que quantitative

Lancée une première fois en 2001 c’est la 7^ème fois que cette étude est réalisée. Avec 183 entreprises participantes contre 187 en 2012, elle révèle que :

• 605 nouveaux emplois sont prévus d’ici deux ans contre 417 en 2012,
• 61 % seront des créations contre 72% en 2012,
• 39% seront des remplacements contre 28% en 2012.

Dans le top trois des fonctions recherchées on retrouve : le développement et maintenance de logiciels, le développement et administration de systèmes informatiques et le développement et maintenance de service informatiques. Les niveaux de formation demandés sont plus élevés cette année : 31,2% de Master et Doctorat, 40,8% de Bachelor et 18% de BTS.

« L’ICT est un secteur important au Luxembourg, ouvrait Nicolas Soisson, Directeur de la Fedil. Avec quelques 15 000 emplois, c’est un secteur cible du gouvernement pour le développement économique. C’est important que les entreprises disposent de main d’œuvre qualifiée, mais aussi que les jeunes soient bien orientés vers ces emplois. Cette enquête n’est qu’une réponse partielle. Nous espérons que les jeunes auront le message de ces opportunités, pour corriger ce déséquilibre entre l’offre et la demande. »

Faire connaître les formations

Si le groupe avoue qu’il y a encore du travail promotionnel à faire sur ces formations, Claude Meisch Ministre de l’éducation nationale de l’enfance, de la jeunesse, de l’Enseignement supérieur et de la recherche, déclarait que le système scolaire était peut être en cause. « Il faut mieux motiver les jeunes à participer à cette évolution. 600 étudiants sont inscrits dans l’ICT, ce n’est pas assez. Il y en a 800 en psychologie et 600 en arts. Il nous faut une publicité pour ces formations de qualité, et pour donner le goût aux élèves des sciences, de l’informatique et des maths. Cette première pierre doit être posée très tôt pour leurs donner envie de ne pas être seulement utilisateurs, mais peut être créateurs de ces objets qu’ils connaissent bien (en montrant un Smartphone). »

Les outils n’ont pas été détaillé pour faire cette « promotion » mais il faudra compter sur :

• la maison de l’orientation qui doit améliorer ses 5 services,
• la Foire des étudiants. Tournée spécialement vers l’IT en 2012,
• le portail Anelo.lu (informations, contacts utiles, offres de formation, interviews, aide aux entretiens)
• le dossier carrière CEDIES,
• une listes des fonctions publiées sur fedil.lu.

Avoir des formations de tous niveaux

« Cet exercice bi-annuel est très précieux pour connaître les besoins du travail Luxembourgeois et développer les bonnes compétences, complétait Nicolas Schmit, Ministre du travail et de l’emploi. Le chômage augmente mais on a aussi de plus en plus de postes qui ne sont pas occupés ou qui ne le sont pas par des locaux. L’ICT est importante et présente dans tous les secteurs : l’IT a vraiment de l’avenir sur la Place. »

Parmi les formations spéciales IT au Luxembourg on compte différents niveaux :

• le DAP informaticien qualifié,
• le Brevet de technicien supérieur en informatique BTSi,
• le Brevet de technicien supérieur “réseaux de télécommunication”. A noter que cette année cette formation n’était pas disponible faute de candidats,
• le Bachelor professionnel en informatique,
• le Bachelor professionnel en Ingénieurie,
• le Master en sciences de l’information et en sciences informatique.

Beaucoup d’étudiants choisissent encore de partir à l’étranger pour se former ou profitent des formations voisines. Le Luxembourg continue donc son travail avec les pays limitrophes. Par exemple, avec l’Université Nancy 2 et les Facultés Notre-Dame de la Paix de Namur en Belgique, pour un Master en informatique et innovation (formation continue).

Et les autres ?

L’IT est un secteur toujours en évolution, les spécialités d’aujourd’hui ne seront pas celles de demain. L’ADEM compte ainsi quelques sans emplois qui ont perdus des postes, à cause de ces perpétuelles évolutions. Pour cela, Nicolas Schmit parle de « rattrapage » et de « recyclage ». Des formations ciblées et continues pourraient donc être proposées, en partenariat avec la Chambre des Salariés (CSL) et le CRP Tudor. Sans oublier la Luxembourg School for Commerce et le Luxembourg Lifelong Learning Center.

Même si ces études ne sont pas directement vérifiées par la suite par leurs meneurs, elles se vérifient dans les statistiques. L’Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg (STATEC) montre bien la hausse des universitaires sans emplois. Etudes arrêtées en court ou mal choisies, il y a encore beaucoup de chemin à faire pour aligner l’offre et la demande dans l’IT.

Espérons que le panel des métiers du secteur séduira la jeunesse luxembourgeoise pour ne pas avoir à compter sur d’autres cerveaux. Rappelons qu’en devenant une place financière, Le Grand Duché avait aussi eu du mal à trouver des financiers, banquiers, analystes, et auditeurs. En devenant un grand projet du gouvernement, l’IT peut espérer connaître un développement semblable.