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Quand un champion du monde d’apnée plonge dans l’univers de la cybersécurité

Le 6 février dernier, les professionnels de la cybersécurité se sont donnés rendez-vous à l’European Convention Center Luxembourg à l’occasion du Dartalis Defense Day. Au-delà des préoccupations liées à la cybersécurité, les organisateurs aiment aussi inviter les participants à explorer d’autres horizons. C’est ainsi que Guillaume Néry, célèbre apnéiste français, a partagé son expérience et emporté les participants dans les profondeurs des océans.

March 6, 2025

Contrôle

Guillaume Néry a invité les participants du Dartalis Defense Day à plonger avec lui, révélant les clés qui lui permettent de tester et de dépasser ses limites. « Pour être performant, il faut prendre des risques et donc se préparer et acquérir une parfaite maîtrise de son corps et des éléments, a-t-il expliqué. À la surface, avant de plonger, il faut pouvoir prendre la meilleure aspiration, diminuer le besoin en oxygène, en apprenant à réduire son métabolisme, en veillant à ce que chaque mouvement soit optimisé tout au long de la plongée. Parvenir à contrôler sa respiration permet d’être mieux concentré, de prendre de meilleures décisions », explique-t-il.

Sobriété

La préparation, évidemment, est un élément crucial si l’on souhaite se dépasser. Avant chaque plongée, Guillaume Néry ralentit son rythme cardiaque, tous ses mouvements volontairement. « Ralentir permet d’améliorer les performances. C’est propre à la discipline. Dans l’environnement extrême que représentent les profondeurs marines, où la pression s’intensifie au fur et à mesure de la descente, il faut veiller à tout faire lentement, en contrôle. Chaque mouvement demande un effort considérable, va coûter en oxygène. Or, le danger est omniprésent », explique l’apnéiste, évoquant une exigence de sobriété. « Il faut comprendre que, dans cet environnement, nos ressources sont limitées et qu’il faut les préserver. »

Flexibilité

Guillaume Néry explique aussi que pour réaliser des performances, il faut un entrainement régulier, travailler sur le temps long, pour progressivement s’améliorer, s’adapter, apprendre. « Évoluer dans cet environnement implique aussi d’être flexible. Cette flexibilité concerne autant le corps, qui doit pouvoir s’adapter à un environnement changeant, que l’esprit. Il est crucial de rester concentré sur ce que je peux maîtriser, comme les mouvements, la vitesse, la position du corps. » Cette flexibilité propre à l’humain, explique Guillaume Néry, permet d’en repousser les limites, de se surpasser, d’accomplir l’impossible. 

Humilité

Seul, à 126 mètres de profondeur, vous êtes particulièrement vulnérable, explique le plongeur. « C’est à ce moment, juste avant de remonter, qu’il faut être humble. Autour de vous, il n’y a rien, que du bleu sombre. Cela permet de relativiser. À ce moment, on se rend compte qu’on n’est qu’un petit élément faisant partie de la nature », ajoute-t-il. Puis, il faut remonter. « C’est la partie la plus difficile. Si, pour la descente, on se laisse couler, entrainé par la pression, pour remonter il faut développer sa capacité à nager malgré la pression. La remontée implique de traverser de nombreuses difficultés, en restant concentré sur le moment présent. Au début de la remontée, la surface est encore loin, même s’il suffit de suivre le câble. Il faut éviter la panique et rester vigilant. »

Esprit d’équipe

A trente mètres de la surface, le plongeur retrouve les membres de son équipe, qui vont l’accompagner pour le reste de sa remontée et intervenir en cas de problème. « Il faut en outre ne jamais oublier qu’il s’agit d’une aventure humaine et que l’on ne parvient pas à accomplir seul de telles performances. Sans la confiance que l’on s’accorde l’un et l’autre au sein de l’équipe, rien de tout ceci ne serait possible. Ce que nous réalisons, c’est un travail d’équipe », assure Guillaume Néry.

Acceptance

Guillaume Néry, parvient à retenir sa respiration pendant 8 minutes. En 2015, à Chypre, il plonge à 126 mètres sous le niveau de la mer. Deux jours plus tard, il annonce vouloir descendre jusqu’à 129 mètres. En raison d’une erreur des juges et des organisateurs dans la mesure du câble le long duquel il plonge, il descend jusqu’à 139 mètres, mais fait une syncope au cours de sa remontée à quelques mètres de la surface et est victime d’un œdème pulmonaire.  Un accident grave, qui démontre que, même si on est bien préparé, on ne peut pas prévoir l’imprévisible. « Nous vivons dans un monde rempli d’incertitude. Il faut apprendre à vivre avec en sachant que l’imprévu peut surgir à tout moment », conclut l’apnéiste au terme de son intervention.

À chacun de se faire sa propre idée et de faire le parallèle avec la cybersécurité grâce au témoignage de Guillaume Nery.

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