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L’IA, l’entreprise et l’humain : beaucoup d’attentes, des défis plus nombreux encore

Quels impacts l’IA peut-elle avoir sur la gestion des talents et l’amélioration des processus ? Comment bien appréhender ces enjeux ? Ces questions seront au cœur d’un Executive Lunch proposé par ITnation, en partenariat avec NSI/CTG et IBM, le 5 décembre prochain.

November 28, 2024

Dire que l’IA générative suscite d’importantes attentes est un euphémisme. La technologie, depuis deux ans, est au cœur de nombreux échanges, souvent considérée comme ayant le potentiel de refaçonner en profondeur le monde du travail. Mais quels impacts l’IA peut-elle avoir sur la gestion des talents et l’amélioration des processus ? Cette thématique sera abordée lors d’un Executive Lunch, organisé par ITnation en collaboration avec NSI/CTG et IBM, le 5 décembre prochain au Place d’Armes à Luxembourg. En amont de cet événement, nous avons eu l’occasion d’aborder ces enjeux avec Yannis Nakos (NSI) et Alaeddine Abouda (CTG).

Des promesses à confirmer

Avant de rejoindre NSI, Yannis Nakos a passé 12 ans chez IBM, en tant que Sales Executive BeLux et EMEA les 5 dernières années sur les solutions d’automatisation numérique des métiers et leur augmentation par l’IA. « Dans cette fonction, j’ai pu assister aux évolutions technologiques, aux attentes qu’elles pouvaient engendrer et à leur impact effectif, explique-t-il. Il y a dix ans, on parlait déjà d’IA, avec le Machine Learning, et on imaginait déjà que cela allait tout changer. On a pu voir que cela pouvait être très utile, dans certains cas, mais que cela ne réfléchissait pas à la place des gens. » De quoi relativiser les discours actuels et les attentes suscitées par la GenIA ? « Les promesses de la technologie demandent encore à être confirmées à l’échelle, précise l’expert. Il apparaît cependant évident qu’elle est en mesure de remplacer l’humain pour toute une série de fonctions, mais pas totalement, et qu’elle constitue un levier fort d’amélioration de la compétitivité. »

Ne pas manquer le train

Pour les entreprises, il s’agit de ne pas manquer le train de l’IA. Les autorités luxembourgeoises semblent avoir pris la mesure de l’enjeu, comme en témoignent les mesures visant à inciter les entreprises à adopter la technologie.
Les récents rapports de l’Union Européenne et du gouvernement Luxembourgois dressent une opportunité importante d’adoption de l’IA au Luxembourg. « Cependant, nous n’en sommes encore qu’au début. Considérant les défis à relever et le cadre réglementaire en place, les entreprises luxembourgeoises y vont encore à tâtons », poursuit Yannis Nakos. Si, dans l’industrie, où la recherche de gains de productivité est une priorité, les transformations semblent s’opérer plus rapidement, dans les services financiers, où l’humain occupe une place centrale, les acteurs semblent plus frileux.

L’IA, vecteur d’engagement de l’humain

« Cela ne veut pas dire que la technologie ne va pas s’imposer, poursuit l’expert. Face aux nombreux défis auxquels font face les dirigeants, comme la pénurie de talents et la nécessité d’améliorer le bien-être et la motivation des collaborateurs, l’IA générative pourrait être une alliée précieuse. » Parce qu’elle contribue à soulager les équipes, la technologie constitue un facteur d’attractivité et d’engagement à ne pas négliger.

Si l’IA peut venir en aide à l’humain, l’aider au quotidien, l’intégration de la technologie au sein de l’entreprise implique d’être bien encadrée, pour que tous puissent en profiter. « On peut se demander quelles sont les lacunes en compétence que l’IA peut combler. Et surtout quel rôle devra jouer l’humain dans des processus de plus en plus automatisés ? Où est-il appelé à intervenir, notamment pour soutenir la prise de décision critique ?, poursuit Yannis Nakos. Enfin, comment emmener tout le monde, les « pours » et les « contres » dans cette transformation. Quand on se pose ces questions, on se rend compte que les changements à venir comportent une dimension humaine importante et que ce n’est pas si simple d’y aller. »

Se poser les bonnes questions

À côté de cela, l’intégration de l’IA soulève de nombreuses autres questions, techniques, réglementaires, juridiques ou encore au niveau de la protection des données. « Dans la mise en œuvre d’un projet d’automatisation s’appuyant sur l’IA, il est important de se poser les bonnes questions afin de pouvoir déployer une solution adaptée aux contraintes et besoins de l’activité, commente Alaeddine Abouda, Expert Test Automation and Robotic Process Automation au sein de CTG Luxembourg. En fonction, on peut envisager la solution la plus adaptée pour entraîner des modèles en garantissant de ne pas exposer des données confidentielles vers l’extérieur. »

 En la matière, on peut par exemple recourir à des approches basées sur l’open source ou encore des modèles d’IA de confiance, comme IBM Granite, avec une protection juridique forte autour de la préservation de la confidentialité des données.

Définir la bonne approche

En outre, l’IA ou l’IA générative ne résoudra pas tout. « Le recours à l’IA n’est pas toujours pertinent. Dans beaucoup de cas, on constatera que cela coûte cher et que cela n’en vaut pas la peine, explique Alaeddine Abouda. Avant de se lancer, il est donc important de peser le pour et le contre, d’évaluer les risques, au niveau légal, vis-à-vis des collaborateurs, de veiller à bien former les employés, de s’assurer de la qualité de la donnée. »

« Cependant l’IA peut aussi aider à identifier les bons cas d’usage. Des disciplines assistées par l’IA comme le « Process Mining » permettent d’identifer rapidement les processus et leurs étapes candidates à l’IA, et celles à garder dans les mains des sachants. »  complète Yannis Nakos.
Entre la définition de bons cas d’usage et les mesures à prendre pour garantir la réussite des projets, les défis liés à l’intégration de l’IA et ses impacts sont nombreux.
Ils seront au cœur des échanges de cet Executive Lunch du 5 décembre.

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