Les capacités octroyées aux machines à générer de l’information, à interagir avec nous et même à interpréter des données sont bluffantes. On ne peut pas le nier. Toutefois, les premiers émois liés à l’utilisation de ChatGPT ou de Midjourney passés, on se rend compte que nous n’avons pas grand-chose à envier à ces intelligences… pour le moment du moins.

Certains se sentiront rassurés de rester maîtres à bord, tant cette technologie a suscité des craintes. Il y a pourtant de quoi s’étonner qu’un humain, fort de toute son intelligence, puisse se sentir menacé par des machines qu’il a lui- même conçues. Au demeurant, à bien des égards, nous nous sommes déjà laissé dépasser par la technologie bien avant l’avènement de l’intelligence artificielle. Il suffit de voir comment les algorithmes, au service de la génération de dopamine, nous conduisent à une consommation effrénée de contenus sur les réseaux sociaux.

Nous sommes de plus en plus connectés aux plateformes en ligne, de moins en moins à nos congénères.

La technologie est un formidable levier d’amélioration des performances. C’est un fait. Elle nous aide dans l’exécution de nos tâches au quotidien, nous permet de faire mieux, plus vite. L’intelligence artificielle ne sert pas à autre chose. Aussi, il est important de la considérer pour ce qu’elle est : un outil à notre service. L’enjeu, du reste, est que nous parvenions (et que nous apprenions) à bien nous en servir.

Au-delà, on peut toutefois se demander où passe tout ce temps gagné grâce à la technologie. Que devrions-nous en faire ? Comment, en tant que personne dotée d’une réelle intelligence, devons-nous évoluer au sein de nos organisations, et plus largement de la société ?

Tout cela fait d’ores et déjà l’objet de nombreuses discussions. Au final, on se rend compte que, malgré la présence toujours plus conséquente de la technologie à nos côtés, c’est d’humanité dont nous avons plus que jamais besoin. La valeur ajoutée que nous générons, avec ou sans l’intelligence artificielle, dépendprincipalement de nos capacités singulières à nous, les femmes et les hommes : l’esprit critique, la créativité artistique, l’originalité, l’empathie, l’humour, la compassion… C’est dans notre relation au monde et aux autres que l’on s’épanouit, que l’on grandit, que l’on évolue. Si l’intelligence artificielle est appelée à transformer nos organisations et nos modes de travail, nous avons plus que jamais besoin d’intelligence collective, pour donner du sens à nos actions autant qu’à nos existences, afin d’avancer ensemble vers demain.