Jonathan Prince, Co-Founder – Finologee & Vincent Köller, Partner / Head of Technology – KPMG

PSD2 est le chantier réglementaire qui occupera les acteurs bancaires dans les mois qui viennent. « La nouvelle directive paiement pousse les banques dans l’ère de l’open banking. Elle oblige notamment chacun d’eux à mettre en place des interfaces de programmation – des API – qui permettront à des acteurs tiers d’accéder aux données de compte des clients qui les y ont autorisés, explique Vincent Köller, Partner – Head of Technology. Ces acteurs tiers, selon l’agrément d’AISP ou de PISP qu’ils auront obtenu, pourront agréger les données de compte ou encore initier des paiements au départ de celui-ci. »

 

Il est urgent de prendre la mesure des enjeux

Au-delà de la mise en conformité, qui implique des transformations de l’environnement système, l’entrée en vigueur de la directive aura des répercussions beaucoup plus profondes. Elle oblige les banques à repenser leur business model ainsi que leur positionnement au cœur d’un marché beaucoup plus ouvert. « On constate cependant que beaucoup de banques n’ont pas encore pris la mesure des enjeux. Si les grandes banques retail sont bien engagées dans ce chantier, c’est souvent loin d’être le cas au niveau des plus petits acteurs. Longtemps, les institutions dans la banque privée ont pensé à tort ne pas être concernées par la directive. Aujourd’hui, certains commencent seulement à réfléchir à leur projet de mise en conformité », assure Vincent Köller.

 

Echéances, contraintes et pénalités

Or, selon la feuille de route fixée par le législateur européen, les échéances liées à cette mise en conformité approchent très rapidement. « S’ils veulent éviter de se voir imposer des contraintes plus lourdes ou des pénalités, les acteurs de la banque doivent pouvoir entrer en phase de production avec des acteurs tiers à partir du mois de septembre prochain et même juin s’ils décident d’opter pour une exemption « fall-back » , explique Jonathan Prince, co-fondateur de Finologee, société FinTech luxembourgeoise qui opère une plate-forme digitalequi simplifie la connectivité entre, d’un côté, les institutions financières  et, de l’autre côté, les FinTechs, les spécialistes du numérique et d’autres tiers. Cette plate-forme et ses interfaces API facilitent entre autres la mise en conformité des banques eu égard aux exigences liées à PSD2. En mars, ils devront avoir mis en œuvre leur environnement de pré-production. » Il est probable que les acteurs à la traîne auront toutes les difficultés du monde à respecter ces échéances.

KPMG et Finologee allient leurs compétences

Afin d’accompagner au mieux ses acteurs, KPMG et Finologee ont choisi d’allier leurs expertises. « KPMG, en apportant son analyse de la réglementation et à travers son service de conseil, va pouvoir accompagner la banque dans la gestion du changement et la mise en œuvre du chantier. Les experts aideront les banques à se mettre en conformité mais aussi à envisager les implications au-delà des aspects réglementaires et IT, au niveau de la stratégie business par exemple », explique Vincent Köller. « D’autre part, la solution « Fintech Acceleration Platform » de Finologee, à travers les services qu’elle a développés dans le contexte de PSD2, va faciliter la mise en œuvre du changement, assure Jonathan Prince. En passant par elle plutôt que d’envisager ses propres développements, chaque acteur bancaire peut gagner beaucoup de temps. »

Rampe de lancement

La plateforme Finologee constitue une rampe de lancement particulièrement efficace pour les banques désireuses de bien se positionner dans l’écosystème open-banking qui se dessine. « On parle aujourd’hui d’API-sation des services. Les banques de demain seront celles qui parviendront à mieux valoriser leurs services, au moyen d’API, auprès d’autres acteurs. Ce seront aussi celles qui auront la capacité d’intégrer avec une grande flexibilité les services proposés par des tiers, des fintechs ou encore d’autres banques, pour répondre directement aux nouvelles attentes de leurs clients, assure Jonathan Prince. Notre plateforme, qui s’apparente à un catalogue de fonctions digitales, vise à faciliter la rencontre et l’agrégation des divers services. »

Bien assembler les pièces

A l’avenir, l’activité bancaire pourrait prendre l’allure d’un jeu LEGO. Les acteurs du secteur évolueront en assemblant les divers blocs de services proposés par une grande diversité d’acteurs. « A l’avenir, les banques pourront trouver les composants utiles au développement de leur activité un peu partout, qu’il s’agisse de services leur permettant de répondre à des enjeux réglementaires(KYC, reporting, authentification, archivage) ou de satisfaire les nouvelles attentes des clients, explique Vincent Koller. L’activité de la banque pourra plus facilement évoluer au départ d’une plateforme comme celle de Finologee, leur permettant de facilement intégrer divers services. »

Une belle opportunité de repenser son environnement système

Avec son agrément de PSF de support, Finologee veut être un facilitateur. A travers la plateforme, les banques peuvent provisionner des services en disposant de toutes les garanties utiles. Actuellement, Finologee accompagne 23 banques européennes pour leur mise en conformité PSD2. D’autre part, les FinTechs qui ne disposent pas du statut PSF, pourront plus facilement proposer des services au départ de la plateforme. « L’idée est de s’inscrire dans une démarche de licence « PSF as a service ». Indépendante et non-exclusive, notre plateforme facilite la rencontre entre les acteurs et l’intégration des solutions », poursuit Jonathan Prince. « Ces nouvelles plateformes représentent une réelle opportunité pour les banques de repenser leur environnement système, voire même certains composants de leur core banking system, avec la volonté de réduire les coûts et de créer de la valeur au service du métier. Le PSF de KPMG propose d’ailleurs déjà quelques briques fonctionnelles comme du reporting, de l’archivage, du client onboarding associé à de la documentation client » illustre Vincent Koller.