Nicolas Mackel, le CEO de de Luxembourg for Finance, a évoqué avec l’AFP, les impacts que pourraient avoir le Brexit pour la City et les retombées relatives à l’emploi pour le Luxembourg. Par Sébastien Lambotte
Alors que les négociations autour de la sortie de Royaume-Uni de l’Union européenne avancent, disons laborieusement, les institutions financières établies Outre-Manche prennent les devants. Interrogé à Londres par l’AFP, le CEO de Luxembourg for Finance, Nicolas Mackel, évoquait la position des acteurs de la City face aux différentes perspectives envisagées.
« Être opérationnel le premier jour du Brexit »
« Ce que ces institutions sont en train de faire, c’est mettre en place une entité qui leur permette d’être opérationnelles le premier jour du Brexit », explique Nicolas Mackel, Directeur général de Luxembourg for Finance, organisme de promotion de la place luxembourgeoise. Chacune doit s’assurer de maintenir, quelle que soit l’issue de la négociation, en mars 2019, un accès au marché unique européen. Et c’est dans ce contexte que différentes places financières européennes – Paris, Francfort, Amsterdam, Dublin, mais aussi Luxembourg – cherchent à séduire les différents acteurs de la City. « Tout le monde essaie de prendre sa décision pour la fin de l’année. Il s’agit de pouvoir engager, selon la décision prise, une procédure réglementaire qui prendra au moins 12 mois », précise t-il. Au regard des échéances, il y a donc urgence. Beaucoup d’annonces sont donc à attendre dans les semaines à venir.
Relocalisation d’activités
Si, selon Nicolas Mackel, il est difficile de parler de délocalisations massives et rapides de Londres vers le continent, compte tenu des incertitudes qui pèsent sur les négociations, les places financières vont accueillir des entités attachées aux acteurs de la City. Nicolas Mackel parle de « relocalisation très ciblées de certaines activités ». Avec, à la clé, des emplois.
« Dans le court terme, que je chiffre à deux ans, je pense que ça se situera plutôt autour de 3.000 postes au Luxembourg », précise M. Mackel, interrogé sur le nombre d’emplois récupérables du fait du Brexit. Le CEO de Luxembourg for Finance prenant la peine de qualifier cette estimation de « réaliste ».
Les gestionnaires d’actifs et les assureurs
Le Luxembourg, en particulier, semble être la place la plus appropriée pour accueillir des activités dans le domaine de la gestion d’actifs. « Tous les acteurs de la gestion d’actifs sont déjà au Luxembourg, notamment ceux qui développent des activités dans le domaine de la gestion de fonds patrimoniaux, précise Nicolas Mackel. Ce sont des activités qui viennent s’ajouter à une plateforme existante et qui ne nécessitent donc pas de grandes annonces. »
Luxembourg a réussi à attirer huit assureurs, dont l’américain AIG et le britannique RSA, et d’autres sont en attente.
Le pays espère également accueillir le siège de l’autorité bancaire européenne, l’EBA, jusqu’à présent à Londres, qui pourrait s’ajouter aux autres institutions déjà implantées au Luxembourg, comme la Cour de Justice de l’UE et la Banque européenne d’investissement (BEI).
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