455,3 milliards de chiffre d’affaire et 13,3 % de croissance pour le eCommerce européen en 2015 ! Comparé à la croissance de 1% du commerce traditionnel endéans la même période. Les tendances sont très claires, mais face à ce chiffre, une réalité locale plus négative : seulement 7% des PME vendent en ligne, une des plus mauvaise note de l’Union européenne. Le « Global Ecommerce Summit 2016 » était l’occasion de revenir sur le chemin parcouru et restant à parcourir tout en partageant cette expérience avec les autres pays…

Dans le cadre de son adhésion à « Ecommerce Europe », l’eCOM.lu, une initiative née de la volonté d’e-commerçants établis au Luxembourg de se doter d’un cadre favorable au développement du commerce électronique, d’offrir un lieu de discussion et d’échange d’expériences entre professionnels et d’offrir un support technique et juridique à ses membres, a participé au « Global Ecommerce Summit 2016 » qui s’est déroulé du 29 mai au 1er juin 2016 à Barcelone. Premier constat : tous les pays peuvent encore faire des efforts, mais l’Europe aussi pour faciliter le commerce.

Un environnement hautement compétitif

Le digital a transformé le commerce en totalité depuis plusieurs années déjà mais les entreprises du Luxembourg sont toujours en retrait de ce nouveau marché. Si 78% des magasins au Luxembourg sont visibles sur internet, seulement 7% des PME vendent en ligne, une des plus mauvaise note de l’Union européenne. Un état qui avait poussé la Chambre du Commerce à organiser une Conférence “Atelier Digital Luxembourg” au mois de mars en collaboration avec Digital Lëtzebuerg et la House of Training.

La rencontre « Global Ecommerce Summit 2016 » a fait écho à ces problématiques évoquées plus tôt, le signe que le Luxembourg n’est pas le seul à éprouver des difficultés pour digitaliser ses entreprises. « We’re a small country … » se sont plaints multiples délégués représentant leur organisation nationale lors du conseil d’administration d’Ecommerce Europe à Barcelone.

Et le Luxembourg alors ? Quasi tout e-commerçant européen est lésé par une large fragmentation du marché intérieur qui limite fortement les stratégies de croissance et d’économies d’échelles dans un environnement hautement compétitif.

Au delà d’une problématique de marché

Un marché transformé, compétitif et fragmenté, mais en local au Luxembourg, 87% des entreprises sont des micro-entreprises et ce sont aussi elles qui ont le plus de difficultés à profiter des opportunités du digital. Manque de compétences, manque de moyens, problème de mentalité, autant de problématiques que la CLC et la House of Training entendent palier avec des formations gratuites par exemple.

« Dans cette nouvelle révolution, on ne peut pas suivre sans investir dans le digital. Le Luxembourg a des atouts au niveau de l’infrastructure et de l’écosystème et il a réussi par le passé à attirer de grands noms : Amazon, Rakuten, Ebay, etc. Cependant, nos PME sont à la traine et il faut les aider à avoir les eSkills nécessaires pour cette révolution. C’est pour cela que la House of Training propose des formations gratuites, » avait assuré Carlo Thelen, Directeur Général de la Chambre de Commerce au mois de mars.

Ecouter les retours des e-commerçants

La délégation d’eCOM.lu a participé à plusieurs groupes de travail lors de ce Sommet, notamment traitant de la logistique ou encore des services dits « disruptifs » en vue de défendre les intérêts des commerçants luxembourgeois. Initiative basée sur l’échange d’expérience, elle permet ainsi de faire avancer la discussion vers des solutions concrètes aux problèmes quotidiens rencontrés. Pierre Friob, président d’eCOM.lu, était par exemple invité à présenter la position luxembourgeoise lors d’un panel dédié à la problématique du Geo-blocking.

Un autre exemple, 75% des transactions sur Internet ne passent pas le dernier cap de l’achat. Ce qui souligne notamment l’importance de systèmes de paiement simples et performants afin de réduire le taux énorme de transactions qui ne se transforment pas en achats réels et donc en chiffre d’affaires.

4 pistes d’améliorations majeures

Conscient du retard accumulé Xavier Bettel avait souligné qu’il en reste énormément à faire, surtout au niveau de l’introduction des nouvelles technologies dans les entreprises et administrations, afin de pouvoir saisir les chances présentées par la révolution numérique.

Forte de toute cette expérience, l’eCOM.lu a encouragé Ecommerce Europe à prioriser les thématiques suivantes :

• Logistique: prix élevés, absence de système de tracking généralisé
• TVA: création d’un outil de déclaration TVA unique au sein de l’UE
• Moyens de paiements électroniques: interopérabilité entre solutions
• Proportionnalité des mesures de sécurité imposées

Optimisme et success stories

Des progrès qui restent à faire mais aussi des PME locales qui ont réussi : Luxcaddy.lu, Abitare.lu, Yourshop.lu, Weloveto.travel.lu, flibco.lu, electronic-shop.lu, toutes sont toujours prêtes à donner de bons conseils pour se lancer :

• Lancez-vous avec conviction ne faites pas d’économies de temps, d’argent ;
• L’eCommerce est un projet d’entreprise pas d’une seule personne, changez votre mentalité ;
• Ayez de la patience et ne comptez pas vos heures ;
• Soyez toujours réactifs aux demandes de vos clients : l’internaute n’attend pas ;
• Apprenez de vos cibles sur tous les canaux possibles pour mieux leur proposer vos produits ;
• Miser sur des personnes avec de vraies compétences IT « le digital, ce n’est pas seulement des ordinateurs qui tournent. »

Dans le même contexte, le conseil d’administration d’eCOM.lu se réjouit d’annoncer la mise à disposition gratuite du « European B2C E-commerce Report 2016* », à ses membres.

L’eCOM.lu, soutenue par la CLC, continuera à s’engager activement au niveau national et européen en vue de créer un environnement propice à tout e-commerçant établi au Luxembourg.

Quelques chiffres sur l’eCommerce au Luxembourg

• 93% de la population qui utilise internet;
• 70-75% des transactions eCommerce ne se font pas jusqu’au bout;
• 80% des luxembourgeois achètent en ligne (surtout des objets culturels, des voyages et des biens de consommation);
• Mais 13% de ces ventes sont faites en local le reste concerne les pays voisins comme l’Allemagne;
• 54% des achats des européens se font aux Etat-Unis;
• 2016 : 2,5 milliards d’individus connectés // 2020 : 5 milliards.