[question]Dans ce contexte, quel est le rôle du CIO ?[/question] [answer]Depuis déjà quelques années, nous évoquons le rôle changeant du CIO au sein de son entreprise. Mais ce qui est devenu essentiel, c’est que le rôle du CIO soit défini au départ de la stratégie business de sa société. Cela semble être une évidence, mais dans les faits cela peut parfois ne pas être appliqué comme tel. Pour moi, le CIO doit donc avant tout avoir une fibre business. Il doit être flexible et créatif pour naviguer, parfois, derrière les sourires de façade dans les conseils et les Boards…

En effet, je constate et j’entends aussi de la bouche mes confrères, que derrière les amabilités d’usage, le CIO est On the Spot. Les comités exécutifs le considèrent encore trop comme un centre de coûts importants et nébuleux. Je pense que dans de nombreux cas de figure, le rôle du CIO peut être très inconfortable.

Dès lors, plutôt que de tenter en vain la justification continue, qui ne sera finalement pas ou peu comprise, le CIO doit être inventif, flexible et ouvert à de nouvelles pistes pour le meilleur intérêt de sa société. C’est ce que j’essaie de faire. Car plus que jamais en 2012, le rôle du CIO est arrivé à un paroxysme. Si on continue à mettre une pression sur le CIO, à un certain moment, il ne pourra plus gagner. Prendre les devants, m’apparaît comme la meilleure solution. Anticiper, toujours Anticiper!

J’appelle à sortir de la morosité ambiante dans les entreprises, non pas par une attitude naïve ou détachée, mais par une plus grande responsabilisation des acteurs et par un retour à la prise de risque adéquate. Tomber dans une politique de Risk Adverse totale, ne nous aidera pas à sortir de cette morosité.[/answer] [question]Est-ce l’attitude que vous avez eue lors de la mise au point de votre solution de gestion du collatéral par exemple ?[/question] [answer]Exactement : si nous n’avions pas tenté l’innovation, accepté les risques mesurés et calculés il y a quelques années, nous n’aurions pas pu emporter un succès aussi significatif lorsque la crise a redistribué les cartes de cette problématique. Cela nous a permis d’être prêts au bon moment. Nous voulons conserver cette approche : tenter d’anticiper des besoins ![/answer] [question]Est-ce que le CEO a compris que l’un de ses meilleurs alliés dans l’entreprise était le CIO ?[/question] [answer]Chez Clearstream, je dois avouer que j’ai une chance incroyable. Je ne louerai jamais assez la qualité de la relation que nous avons entre CEO et CIO. Entre Jeffrey Tessler et moi-même, nous travaillons main dans la main. Je pense que c’est la raison qui nous permet d’établir notre nouvelle stratégie avec confiance et de servir au mieux les besoins de notre Business.[/answer] [question]Quels sont les obstacles qui seront essentiels à surmonter ?[/question] [answer]Globalement dans nos sociétés européennes, nous allons nous retrouver face à un défi important au niveau de la pyramide des âges. C’est un sujet qui me tracasse beaucoup : comment créer un flux de talents qui nous permettra de rajeunir nos compétences.

Une autre de mes inquiétudes est la tentation très marquée désormais au protectionnisme et au repli sur soi dans les différentes contrées, particulièrement sur les questions de la position de la finance nationale. Ces politiques visent à des effets courts termes et m’apparaissent in fine plutôt créateurs d’obstacles au développement d’infrastructures de marché…

Enfin et peut-être par ce que ce monde a été trop loin dans un sens, il est peut-être en train d’aller trop loin dans le sens opposé. En effet, nous sommes dans un monde hyper régulé désormais… Mais si les intentions sont louables et bonnes, il ne faut pas non plus verser dans l’extrême qui pourrait limiter le développement des acteurs réguliers, au détriment d’opérateurs ou juridictions qui n’ont aucune intention de jouer le jeu.[/answer] [question]Quel est le rôle d’une entreprise comme Clearstream et de son département IT au cœur de l’activité économique du Luxembourg ?[/question]

[answer]Nous voulons être des ambassadeurs pour le Grand-Duché de Luxembourg. Ce ne sont pas de vains mots ; nous l’avons déjà démontré. Nous apportons notre modeste contribution à l’attractivité du pays, en utilisant Clearstream comme une vitrine et acteur de référence dans son domaine d’activité propre. Par ailleurs, j’ai le privilège de représenter le Luxembourg au sein de diverses associations et de groupements d’intérêts.

Ainsi, j’ai le plaisir d’avoir été proposé pour représenter le pays au sein du comité d’administration de Swift. Swift est une société coopérative, dans laquelle les membres du conseil d’administration participent à toutes les décisions majeures qui influencent le futur de Swift.Un membre du conseil d’administration de Swift est désigné par et représente toujours soit une région soit la communauté Swift d’ un pays dans le Board. C’est ainsi que les membres Swift luxembourgeois m’ont recommandé en vue d’occuper le poste d’administrateur pour un mandat de trois ans. Je m’attacherai à représenter les intérêts du Luxembourg en me synchronisant avec la Chairperson de Swift pour Luxembourg, à savoir Lysiane Back, qui préside aussi le Conseil d’administration de l’ALMUS, l’Association luxembourgeoise des Utilisateurs de Swift.[/answer] [question]La marque Luxembourg se porte-elle bien ?[/question] [answer]J’ai remarqué lors des Supervisory Boards du groupe Deutsche Boerse, qui est composé de personnalités de nombreuses nationalités Européennes, Américaines ou Asiatiques, qu’aux explications de notre modèle au sein de Clearstream, il y avait, en leurs yeux, un grand étonnement et grand enthousiame … Ils apprécient l’innovation et la volonté que nous mettons localement dans la stratégie qui nous est confiée. Gage nous est donné de continuer sur cette lancée…[/answer]