Le géant de l’informatique EMC a publié les résultats de la nouvelle étude annuelle sur la quantité d’informations numériques que le monde crée et copie en un an. Il s’agit de la quatrième édition de cette étude produite par le célèbre bureau d’enquête IDC.

Voici quelques faits et chiffres extraits du rapport d’enquête : en dépit de la récession mondiale de l’année dernière, l’univers numérique, la quantité d’informations numériques créées et copiées en un an dans le monde, a enregistré une croissance de 62% en 2009 par rapport à 2008. En 2009, l’univers numérique atteignait 0,8 zettaoctets (800 milliards de gigaoctets) et, selon IDC, il devrait s’élever à 35,2 zettaoctets, soit 44 fois plus, à l’horizon 2020. Dans dix ans, le volume des fichiers composant l’univers numérique (documents, photos, vidéos, musiques, etc.) augmentera donc d’un facteur de 67 par rapport à l’année dernière. Dans le même temps, le nombre d’informaticiens responsables du stockage, de la sécurisation et de la gestion de toutes ces informations n’augmentera que d’un facteur de 1,4. Cette situation s’apparente donc à un véritable casse-tête.

Entreprises, organisations et particuliers hébergeront de plus en plus leurs informations dans des centres de données : selon IDC, en 2020, 12 des 35,2 zettaoctets seront dans les nuages ou y passeront. En 2020, un peu plus d’un tiers de la quantité d’informations numériques produites pendant l’année sera donc stocké, protégé, géré ou traité par un centre de données. L’informatique dans les nuages ou cloud computing, la concentration de l’informatique dans des centres de données internes et externes, accessibles par le biais de l’Internet ou d’un autre réseau, et l’informatique fournie en tant que service doivent reprendre les tâches de maintenance des informaticiens de sorte que ces derniers puissent maîtriser cette explosion d’informations et se concentrer sur l’innovation. Selon IDC, l’innovation possible grâce à l’externalisation vers des nuages privés ou publics peut générer 1 000 milliards de dollars de recettes supplémentaires pour les entreprises dans le monde pour la fin 2014.

L’étude d’IDC porte aussi sur la sécurisation de l’information. Le rapport indique que la quantité d’informations qui exigent plus qu’une sécurisation de base augmentera de 30 à 50% en 2020. Selon les chercheurs, la proportion d’informations non sécurisées augmentera d’un facteur de 90 d’ici à 2020. Bien que les entreprises se portent garantes de seulement 20% de l’information numérique créée et copiée annuellement, elles sont responsables de 80% de l’univers numérique. Cette responsabilité augmentera encore en raison de l’utilisation croissante des médias sociaux comme Facebook et Twitter au sein et par des entreprises.Un autre point potentiellement intéressant est le fait que 90% de l’information numérique relative à vous et moi n’est pas créé par nous-mêmes, mais bien à propos de nous-mêmes. Il s’agit, entre autres, de l’enregistrement de nos emprunts, des photos de caméras de surveillance, l’historique de notre utilisation du Web, etc. Les chercheurs constatent également la perte d’informations numériques : aujourd’hui, notre création d’informations numériques est 35% supérieure à notre capacité de stockage. Dans les prochaines années, nous créerons un peu plus de 60% d’informations en plus que la quantité qui peut être conservée. Cette croissance d’informations impossible à endiguer s’explique, entre autres, par la numérisation de la télévision et d’autres médias. Par ailleurs, le coût de gestion d’un octet d’information numérique est à la baisse, ce qui induit une création d’encore plus d’informations.

Pour finir une comparaison qui donne une idée de la taille de l’univers numérique : la quantité d’informations numériques qui seront créées et copiées cette année (1,2 zettaoctets ou 1 200 milliards de gigaoctets) est comparable à l’information qui serait créée si la population mondiale communiquait sur Twitter pendant un siècle. L’étude sur l’univers numérique est unique en son genre, car elle mesure la quantité d’informations numériques produites en un an et prévoit son évolution au cours des années à venir. Cette année, IDC a estimé pour la première fois la quantité d’informations qui seront dans les nuages et quel impact cela peut avoir sur les revenues des entreprises dans le monde entier.