Royal-Hamilius, l’heure des dangers IT en centre-ville

Tous les voisins de la place Hamilius se préparent à l’assaut des pelleteuses qui vont transformer le visage du cœur de la ville de Luxembourg. Les risques télécoms et d’infrastructures sur le boulevard roya...

January 25, 2012

Tous les voisins de la place Hamilius se préparent à l’assaut des pelleteuses qui vont transformer le visage du cœur de la ville de Luxembourg. Les risques télécoms et d’infrastructures sur le boulevard royal sont élevés, mais maîtrisés…

Hamilius en chantier

Avec le décrochage de la Nana de Niki de Saint-Phalle (la statue Tempérance de 1992) et le déménagement de la Banque de Luxembourg sur le boulevard royal dans son tout nouveau bâtiment, se dessine la dernière étape de la phase préliminaire du chantier de rénovation urbaine autour de la place Hamilius. Bref, c’est pour bientôt… Le projet est magnifique mais les dangers nombreux.

Le quartier est désormais vide de ses locataires, depuis que les commerçants, l’assureur La Luxembourgeoise et le Bierger Center de la ville ont trouvé de nouveaux lieux de résidence. C’est un chantier important au cœur de la ville qui va bientôt débuter.

Désormais, on s’attend à voir passer les pelles mécaniques de trente tonnes sur le Pont Adolphe et passer à l’attaque sur le centre-ville. Dès lors, les voisins du quartier se préparent à ce projet qui durera cinq ans et qui devrait accueillir en 2017 une FNAC, des commerces, des bureaux et des logements

BGL et P&T sont prêtes…

Les voisins du chantier seront touchés à plusieurs titres (mobilité, accessibilité,…) mais aussi en IT. Ce sont probablement les P&T et la BGL qui sont le plus directement exposées, en raison de leurs activités ICT sur place, mais tout le boulevard et les alentours sont concernés. En effet, malgré toutes les précautions prises dans le cadre de ces projets de modernisation d’une ville, les monstres d’aciers du génie civil ne sont pas les meilleurs amis des fibres optiques, des chemins de cuivre, des réseaux d’eau, d’électricité ou de gaz…

Du côté de la BGL BNP Paribas, on a identifié dès 2010, « les risques potentiels liés au chantier urbain que ce soit en termes de vibration, de ruptures d’alimentation des différents systèmes (eau, électricité, réseau), de sécurité ou d’accès tout simplement. L’étude détaillée a permis d’identifier également les contre-mesures parfois simples à prendre pour contenir les risques identifiés », explique la banque.

Idem chez les P&T : « Nous sommes en contact depuis des mois avec les bureaux d’étude mandatés pour le projet, affirme Gaston Bohnenberger, Chef de Département infrastructures télécoms fixes de P&T. Nous avons ainsi pris connaissance des premiers lieux impactés et des risques encourus. Nous avons devant nos yeux le plan du projet et analysé nos emplacements de gaines et de câbles en conséquence. »

La première phase : déplacer les câbles et les fibres

Le chantier qui s’annonce va prendre plusieurs tournures en matière de télécom et de connectivité. « Nous devons en effet déplacer 23 câbles de cuivre de haute capacité et 44 fibres optiques avant septembre 2011 ainsi que nos tuyaux et chemins de câbles pour permettre la construction d’une rampe d’accès au chantier, précise Gaston Bohnenberger. Dans la plupart des cas, nos réseaux se trouvent dans des canalisations en béton, ce qui nous garanti une protection supplémentaire. » Une personne dédiée au suivi du chantier coordonnera les actions. Pour les P&T, le siège d’Hamilius héberge encore des centraux téléphoniques, reliés par des chemins différents à l’infrastructure de l’opérateur public, qu’il faudra aussi mettre en sécurité.

Dès à présent, tout le quartier se met en quête de la meilleure appréhension des risques liés à ce chantier monumental. Pour la BGL, son « principal atout réside dans la configuration « actif-actif » des DataCenters de la banque. Ainsi en cas d’incident majeur en ville, le second DataCenter est là pour assurer le relais automatiquement. Autrement dit, il existe une solution de « Disaster Recovery » qui fera par ailleurs l’objet d’un test spécifique complémentaire en 2012. »

Projet Hamilius, Codic

Tester, tester, tester… et prévoir

Pour les experts de la sécurité, les tests de Disaster Recovery restent de bons indicateurs. Mais au final, peu n’osent réellement couper l’alimentation d’une salle machines ! « Outre cette garantie, la banque dispose d’une autonomie assez large pour l’ensemble de ses systèmes critiques (cooling et électricité par exemple) et d’une redondance pour ses accès (réseau) », précise encore la BGL BNP Paribas.

Finalement, BGL BNP Paribas a également prévu de prendre des mesures supplémentaires spécifiques. Elle a déjà conclu des contrats « pour garantir les différentes alimentations en mazout pour les systèmes ‘No Break’ (camions de ravitaillement) et en eau pour le système de refroidissement (stockage d’eau dans des citernes modulaires) ». La banque a également repensé également les différents systèmes d’alertes vibratoires étagées afin d’identifier les dépassements éventuels des seuils de tolérance vibratoires fixés (pré-alarme, alarme,…).

D’autre part, la BGL est en contact étroit « avec les autorités pour garantir les accès au bâtiment et l’interruption des travaux en cas de dépassement des seuils, notamment pendant les phases de terrassement et d’excavation. Elle est aussi en relation avec un bureau d’experts pour déterminer les mesures supplémentaires et conservatoires éventuelles à prendre afin d’éviter le dépassement de ces seuils et/ou d’amortir les chocs (par ex, par l’installation de pads antivibratoires). »

Étape par étape

Après le déplacement des câbles de cuivre et des fibres optiques par les P&T d’ici septembre, le chantier pourra se mettre en place. Une rampe d’accès sera creusée pour mars 2013 alors que le parking Aldringen actuel restera disponible. Après démolition, un parking sera creusé dans la roche, sous le Royal Hamilius. Un ensemble de techniques seront utilisées pour l’excavation : une méthode mécanique par les pelleteuses, un procédé par forages et également par l’injection d’un liquide chimique délitant le rocher.

En ce qui concerne le coût des travaux de déplacement des fibres et câbles, ils seront à charge du promoteur. Les P&T ne pourront pas profiter plus avant de la situation puisque le réseau en ville, notamment au regard FTTH, avait déjà été rénové. La division télécom des P&T travaillera aussi sur les trois routes télécoms en centre-ville : l’axe nord Hamilius – Avenue Reuter ; l’axe sud Aldringen – Rue Notre-Dame et enfin l’axe ouest Hamilius – Monterey)

Il est bon dès lors de recommander aux entreprises localisées en centre-ville de prendre les mesures utiles pour assurer une redondance télécom la plus pertinente possible (sachant que divers opérateurs utilisent parfois les mêmes chemins de connectivité), quitte à envisager le sans-fil qui est aujourd’hui aussi fiable que la technologie filaire. Enfin, testez à grande échelle vos DRP… Ce chantier va faire du bruit…

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