L’impression 3D, un marché dans lequel Luxembourg a déjà un pied

L’impression en 3D prend un bel essor grâce à ses nombreuses applications possibles : mécanique, art, industrie de pointe, culinaire, médical, architecture, etc. Pour avoir un temps d’avance, FabLab Luxembourg et 3DPrint.lu, développent cette activité ouverte à tous projets : imprimantes 3D, découpeuses laser et vinyle, fraiseuse numérique trois axes sont là pour matérialiser toutes les idées.

March 5, 2014

L’impression 3D prend un bel essor grâce à ses nombreuses applications possibles : mécanique, art, industrie de pointe, culinaire, médical, architecture, etc. Pour avoir un temps d’avance, FabLab Luxembourg et 3DPrint.lu, développent cette activité ouverte à tous projets au Luxembourg et Grande Région. Imprimantes 3D, découpeuses laser et vinyle, fraiseuse numérique trois axes, sont là pour matérialiser toutes les idées.

La 3D pour tous

Située au Technoport de Esch Belval, la FabLab profite aux architectes ou ingénieurs alentours qui viennent fabriquer une maquette, un prototype, une pièce détachée. C’est ainsi un espace de partage, de création et de recherche pour faire progresser cette technique pleine d’avenir. Que ce soit sur place ou en échangeant avec les autres FabLab qui essaiment à travers le monde, l’échange de connaissances et de techniques est la clé pour faire une place au Luxembourg dans ce marché florissant.

Crée en mai 2012, 3DPrint.lu, reçoit des demandes d’architectes et d’ingénieurs pour réaliser des maquettes urbanistiques, des pièces d’industrie (en prototypes ou en petites séries de pièces définitives). Mais aussi du secteur du Design (figurines, gadgets et bijoux), et pour réparer des pièces cassées. Il travaille déjà avec les régions voisines, province de Luxembourg, Belgique, la Lorraine, Rheinland-Pfalz et le Saarland (dans les langues respectives). Le conseil fait aussi partie de ses services pour ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure, en les accompagnant dans l’achat d’imprimante et de logiciels : tout pour faire ses premiers pas en impression 3D. C’est donc une véritable communauté d’entraide qui se crée autour de cette révolution.

« La matière la plus demandée est la poudre composite polychrome, détaille Henri Colbach, fondateur de3D Print.lu (en photo principale). Actuellement nous avons une machine ZPrinter 450 pour l’impression en poudre composite polychrome et une machine stéréolitographique pour imprimer la résine photopolymère. Nous sommes sur le point d’acheter encore une machine permettant d’imprimer l’acryle photopolymère. En 2014 nos deux scanners 3D seront également complétés par une 3e solution. »

Réalisations de projets 3D de A à Z

Ce procédé constitue une opportunité pour toute personne qui crée, produit ou vend des objets. FabLab et 3DPrint.lu mettent alors les outils de demain au service de la créativité. Les projets peuvent être réalisés rapidement, le fichier 3D peut être réalisé à partir de fichiers 2D, plans ou croquis, un scan 3D est aussi disponible pour modifier un objet existant, tout est là pour faciliter l’adoption de la 3D.

FabLabL’impression peut se faire en couleurs, avec différents types de matériaux : synthétique, plastique, métal, métaux précieux, céramique. « Au cours de ces dernières années, nous avons beaucoup entendu parler de ce qui a été défini comme la ‘3ème révolution industrielle’, mais son impact direct se déclenche sur la démocratisation de l’outil et conséquemment, sur la fabrication personnelle, explique Rodolfo Baïz, Fab Lab Manager. Au Fablab, les utilisateurs les plus courants, sont des startups, des ingénieurs, des architectes, des designers et les étudiants. Nous travaillons avec des imprimantes FDM (Fused Deposition Modeling) qui utilisent 2 types de plastiques : PLA et ABS. Ce sont des filaments qui se trouvent très facilement sur le marché. Aujourd’hui, Il y a plein de fabricants dans différents pays et nous n’achetons pas les matériaux chez un seul fournisseur. »

Un avenir sans limite

Dans 5 à 10 années les imprimantes 3D seront moins chères, moins encombrantes, mais aussi plus rapides, multi-matériaux, moins bruyantes et s’inviteront chez les particuliers. Création, customisation et DIY, l’impression 3D a un avenir sans limite. Dans le top 10 des recherches effectuées sur l’impression 3D via le site Yeggi (un moteur de recherche spécialisé dans l’impression 3D), le numéro un est l’Heroïc Fantasy, ce qui fait de l’impression 3D une tendance plutôt geek. En deuxième position, on retrouve les smartphones (impression de coques), les imprimantes 3D elles mêmes, les véhicules, la décoration, les animaux, les armes, les jeux, les caméras et enfin des parties du corps humain.

Pour le moment il est vrai qu’on attribue de mauvais atouts à l’impression 3D. Pouvoir créer ou copier tout objet cela veut dire aussi imprimer des armes chez soi, copier des oeuvres d’artistes (Rob et Nick Carter ont donné vie aux célèbres Tournesols de Van Gogh sous forme d’objet en bronze avec le soutien du musée Vincent Van Gogh d’Amsterdam) et aussi des objets plus gros comme des voiture (Ivan Sentch, un Néo-Zélandais, a reproduit une Aston Martin DB4 de 1961 pour 2500 dollars de moule, manque encore les pièces mécaniques pour pouvoir la conduire).

La 3D associée à une philosophie clairvoyante

Autour du globe l’engouement touche tous les secteurs d’activité :

  • Contourcrafting.org (Californie) veut construire des maisons en une journée avec une imprimante 3D géante.
  • Des prothèses sur mesures comme Handie présentée au Maker Faire de Tokyo pour 400 dollars pourraient aider les handicapés.
  • Fittle (pour « Fit The Puzzle) imprime des figurines 3D avec du braille pour apprendre les animaux (par exemple) aux enfants aveugles (le projet est placé sous le signe de l’OpenSource pour que chacun y contribue).
  • Motion Products Inc. et sa filiale spécialisée dans l’impression 3D de pièces automobiles de collection Fused Innovation (Etats-Unis) propose de scanner entièrement les pièces des voitures de collection. Une assurance en cas de casse de ces pièces rares ré-imprimable à l’infini mais aussi réparable grâce à la 3D.
  • 3D Systems et Motorola se sont associés pour façonner des smartphones modulables. Une idée de Dave Dakkens, un designer allemand qui avait déjà présenté son Phones Blocks.
  • Natural Machines (Espagne) commercialisera bientôt Foodini pour fabriquer toutes sortes de plats.

Des magasins dédiés à l’impression 3D (par iGo3D) ouvrent leurs portes en Europe. Après le plus grand magasin dédié ouvert à Londres, un shop a ouvert fin 2013 en Allemagne (Oldenburg) d’une superficie de 130 m2. Des imprimantes 3D, des matières premières, des filaments, des scanners et des produits imprimés en 3D sont en vente.

La guerre des matériaux

Pas d’impression sans matières premières et la taille du marché devrait donc bien grandir au fil des innovations de matières. IdTechEx, spécialiste des études de marché et de business intelligence sur les technologies émergentes, l’estime à 600 millions de dollars en 2016.Si certains constructeurs verrouillent leur marché en proposant des ressources exclusives brevetées, certaines machines acceptent heureusement du filament (ou d’autres matériaux) standards. Le thermoplastique (ABS, PLA) et le photopolymère restent les préférés du grand public, surtout pour une raison de coûts. Parmi les dernières arrivées :

  • le graphène possède des caractéristiques incroyables : 200 fois plus résistant que l’acier mais 6 fois plus léger,
  • BendLay est transparent, à la fois résistant et flexible, laisse bien passer la lumière (91%), se travaille aux alentours de 240°, résiste aux températures « normales » (jusqu’à 65-70°) et peut être en contact avec la nourriture. C’est Orbi-Tech, un fabricant allemand de filaments qui est à son origine,
  • l’Elasto Plastic, une matière flexible qui peut être triturée, pliée, manipulée beaucoup plus facilement que d’autres. Par contre, il n’est ni recyclable ni résistant à l’eau et non food-friendly.

Néanmoins, les machines du type Filastruder, Filamaker ou Filabot qui permettent de se fabriquer sa propre matière première se font une vraie place sur le marché. Des imprimantes 3D ET fax voient aussi le jour comme ZEUS…on a pas finit d’en parler.

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