DIGITAL SOLUTIONS

Le cloud est désormais largement admis au niveau bancaire

Quels usages les acteurs bancaires font-ils des solutions cloud ? Comment la perception des acteurs régulés à l’égard de cette technologie a-t-elle évolué ?

October 20, 2022

Quels usages les acteurs bancaires font-ils des solutions cloud ? Comment la perception des acteurs régulés à l’égard de cette technologie a-t-elle évolué ? En collaboration avec l’ABBL, KPMG a mené une étude relative à l’adoption des plateformes et solutions cloud par les acteurs du secteur. Il en ressort qu’à l’issue de la pandémie, cinq ans après la première publication de la circulaire cloud par la CSSF, la plupart des acteurs ont recours, sous une forme ou une autre, à une solution cloud computing.

Quel est le niveau d’adoption du cloud par les institutions bancaires luxembourgeoises ? Cette question était au cœur de l’étude menée par KPMG, conjointement avec l’ABBL, entre les mois de décembre 2021 et février 2022. Parmi les membres de l’association, 50 institutions présentes au Luxembourg ont répondu à un questionnaire d’une quarantaine de questions relatives à leur utilisation ou à leur perception de la technologie cloud. « La première leçon tirée des résultats de cette étude, c’est que la grande majorité des répondants ont recours à des solutions cloud, même si ce n’est parfois qu’un peu, explique Laurent de la Vaissière, Partner au sein de KPMG Luxembourg. Les institutions qui n’utilisent pas le cloud, ne serait-ce qu’une solution Software as a service, sont aujourd’hui des exceptions. »

 

Une adoption progressive

Si l’on affine l’analyse des résultats, on constate d’importantes disparités entre les acteurs quant au niveau d’adoption. Ils ne sont aujourd’hui qu’une poignée à s’inscrire dans une démarche « all cloud », en ayant déployé l’ensemble de leur environnement de production ou la plupart de leurs applications dans le nuage. A l’heure actuelle 74 % exécutent au plus 10 % de leurs workloads dans le cloud. 65% d’entre elles ont au plus 10% de leurs applications déployées dans des plateformes mutualisées. « Cependant, si l’on adopte une vision prospective, on peut s’attendre à ce que l’adoption du cloud décolle dans les mois et années à venir, commente Jean-Christophe Denis, Managing Director au sein de KPMG Luxembourg. En effet, au moins 10 % des portefeuilles de projets et de programmes planifiés de plus de 80 % des personnes interrogées concernent la mise en œuvre de services de cloud computing dans leurs institutions respectives. »

Quand, il y a quelques années, la méfiance était encore de mise à l’égard des solutions cloud, la technologie soulevant d’importantes questions en matière de gestion et de préservation des données, les acteurs semblent désormais avoir passé un cap. Ils se montrent beaucoup plus ouverts vis-à-vis des perspectives nouvelles qu’offre le cloud.

 

Facteurs d’adoption et freins

Pourquoi le cloud séduit-il davantage ? Qu’est-ce qui pousse les acteurs bancaires à s’y intéresser ? Parmi les facteurs d’adoption du cloud, c’est le renforcement de l’agilité et de l’évolutivité qu’il permet qui arrive en tête (cité par 77% des répondants comme très important) suivi de l’amélioration du time to market (par 60%) et l’accélération de l’innovation (par 53%). « Plus surprenant, plus de 70% considèrent aujourd’hui que le cloud est aussi un levier d’amélioration de la sécurité et de la compliance, poursuit Jean-Christophe Denis. On assiste, à ce niveau, à un véritable changement de paradigme, un nombre croissant d’acteurs considérant désormais que les solutions de sécurité disponibles au départ du cloud peuvent contribuer à l’amélioration de leur sécurité et au renforcement de leur résilience. »

Si l’on s’attarde sur les freins à l’adoption du cloud, par ailleurs, ceux évoqués ont trait à la confidentialité de la donnée, à des enjeux réglementaires et à la sécurité… « Si cela peut paraitre paradoxal, cela révèle surtout que la plupart des acteurs régulés sont encore à la recherche du mode d’emploi, des moyens de dépasser les freins pour tirer pleinement profit des possibilités offertes par le cloud, explique Laurent de la Vaissière. Désormais, les obstacles sont clairement identifiés mais ne sont plus considérés comme des murs infranchissables. »

La cloud, au service de l’amélioration de l’expérience utilisateur

L’étude de KPMG s’est intéressée aux usages fait de la technologie cloud dans le domaine bancaire au Luxembourg. Les résultats révèlent que 70 % des répondants ont adopté ou prévoient d’adopter des services en nuage pour les cas d’utilisation IaaS et/ou PaaS. Pour 85 % des répondants, ces cas d’usage implique des données confidentielles. « Le plus souvent, ces solutions IaaS ou PaaS doivent permettre à l’organisation de mieux interagir avec le client, en accédant à des outils d’analyse et de traitement des données ou des CRM puissants, explique Laurent de la Vaissière. En matière de SaaS, les solutions plébiscitées supportent la collaboration des équipes. On peut par exemple citer la suite M365 et ses nombreux outils comme Teams, Exchange, SharePoint, qui offrent des facilités pour gérer le contrôle des accès. »

Investir dans les compétences

Au-delà, précise Jean-Christophe Denis, il y a un réel intérêt pour des solutions de sécurité et de monitoring de l’activité accessibles depuis le cloud. Pour l’expert, cependant, tirer pleinement parti de l’adoption du cloud et garantir une gouvernance et une sécurité optimale de l’environnement système implique de relever d’importants défis. « A l’heure actuelle, la majorité des organisations financières s’appuient sur une informatique héritée, si bien que l’adoption du cloud relève d’un parcours long et fastidieux, explique-t-il. D’une part, il faut s’y préparer dès à présent, d’autre part, pour mener à bien cette migration, il est essentiel d’investir dans les compétences du personnel en place pour les faire évoluer. Les responsables des opérations et de l’informatique doivent comprendre l’impact du cloud computing, son écosystème et ses concepts. Enfin, il est primordial d’associer les équipes en charge de la sécurité à ce processus de migration. »

 

Consultez l’ensemble de l’étude sous le lien suivant : Luxembourg Cloud Computing Adoption Survey 2022 – KPMG Luxembourg (home.kpmg)

 

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