Le cloud : ce n’est pas le coût avant tout

Lors d’un lunch organisé par ITnation le 29 mars 2012, […]

April 3, 2012

Lors d’un lunch organisé par ITnation le 29 mars 2012, Sfeir, une société de services informatiques, a présenté les avantages du cloud computing et les derniers développements en termes d’HTML 5. « Le cloud n’est pas qu’une histoire de réduction de coûts et d’amélioration du ROI », a expliqué Didier Girard, Directeur des opérations et innovation chez Sfeir, qui travaille sur la mise en application du cloud chez Sfeir depuis 2008. « Même si louer des machines n’est pas très onéreux, ce n’est pas le seul avantage. »

Selon lui, c’est aussi une question de réactivité : la livraison des serveurs peut prendre du temps ; les unités de temps sont précieuses en particulier lors de développements agiles. L’agilité se mesure en heures en parallèle de la provision des machines. Les clients paient le temps qu’ils ont utilisé les machines et rien de plus. Avec le développement agile de type Scrum, on avance par méthode itérative – d’où l’importance d’être réactif. Pour une société de services, provisionner une plateforme de développement c’est aussi une question de temps. Chez Sfeir lors d’un tel projet on a utilisé un fournisseur de Software-as-a-Service (SaaS) appelé Assembla ; pour l’usine de développement on a utilisé CloudBees, ce qui nous a permis de louer un environnement de testing et de déploiement avec l’accès fourni à une plateforme, Appengine – c’est le Platform-as-a-Service (PaaS). A l’automne 2010 ces utilisations étaient encore avant-gardistes mais maintenant c’est du mainstream.On peut le proposer à nos clients, qui a alors sa plateforme de développement clé en main. Pour nous c’est un énorme avantage parce qu’on peut accéder à de nouveaux marchés ; on vient d’ailleurs de remporter un marché pour la mise en place du CMS d’une grande chaîne de supermarchés.

IaaS, PaaS, SaaS

Le cloud computing, c’est une série de services de locations de ressources informatiques accessibles via Internet : l’IaaS (Infrastructure-as-a-Service), PaaS et SaaS. « Concernant l’IaaS, Amazon EC2 propose cela aux débutants pour provisionner des machines et se familiariser avec la solution », explique Didier Girard. « Concernant le PaaS, les fournisseurs proposent dans ce cas de louer des plateformes pour faire tourner les applications. Certains proposent même des machines avec provisionnement de la charge. L’offre la plus aboutie est Google avec Appengine. » Pour le SaaS, il s’agit de louer l’accès à un serveur d’application et accéder à l’application à distance au lieu de stocker l’information in-house – un service qui effraie encore les participants représentant le secteur bancaire. « Google Apps devient de plus en plus viral », explique Didier Girard. « Cela ne remplace pas Word ou Excel et certains utilisateurs ne quitteront jamais leur feuille affichée à l’écran. L’idée de Google Apps, c’est la collaboration, pouvoir accéder à plusieurs à la même version d’un document. Au lieu d’avoir une feuille que l’on fait circuler à travers l’entreprise, tout le monde travaille sur le même document. »

Le cloud computing, c’est aussi une aide à l’innovation, selon Sfeir. « Pas mal de notre chiffre d’affaires est investi dans le R&D. Les besoins de nos clients sont différents ; nous devons avoir une utilisation rapide des applications et pouvoir effectuer des démonstrations aux clients. » Didier Girard a présenté plusieurs projets rapidement développés dont « Ske7ch », une application de tagging en ligne qui permettrait de tagger n’importe quel élément connu présent sur internet, tel qu’une bouteille de coca. Un autre projet était de réaliser le comptage de données provenant d’un smart grid, un réseau électrique connecté à un système de mesure à la seconde sur internet qui permettrait d’ajuster la consommation grâce à des capteurs précis liés à la météo, etc. Dans ce cas-ci, l’accès à une infrastructure est primordial. « Ce n’est pas que de l’application de gestion. Il faut pouvoir encaisser des volumes d’écriture et des systèmes qui en temps réel font des compressions pour présenter les données en minutes au lieu de secondes tout en laissant la possibilité d’analyser les données à la second. Un PaaS n’aurait pas la même capacité. » Didier Girard a souligné l’importance d’un investissement intelligent dans les ressources informatiques nécessaires. Dans un tel project, « on ne veut pas que les économies faites en électricité soient ensuite investies dans le paiement de la technologie », explique-t-il. « On a la possibilité de construire des clusters de machines qui résistent à la panne, monter un système pour manipuler des données financières. On peut s’affranchir du back-up. »

Accéder à de nouveaux marchés

Un autre élément du cloud est de fournir une plus grande agressivité : en accédant plus vite aux ressources informatiques, on peut également plus vite développer des applications et rendre des services disponibles. « On choisit l’infrastructure capable de gérer le trafic et d’héberger les applications. » Didier Girard a lancé un système d’assistance à la conduite automobile qui a rapidement connu du succès. Il a pu voir les mérites de l’IaaS. « En juin 2011, deux millions de personnes avaient lancé l’application sans que cela ne change quoi que ce soit par rapport à la qualité de mes services », a-t-il expliqué. « On peut être assez agressif avec le cloud computing » c’est-à-dire arriver sur un nouveau marché et changer la donne avec un nouveau produit. « La taille d’une société a moins d’importance ; on joue plus avec le mérite d’un service. » Démocratiser l’accès aux services est aussi plus simple puisque la mise en services est moins onéreuse. « On voit le même mouvement avec Open Data, cette idée venue des services publics de mettre les bases de données en ligne disponibles au public. » Enfin, le cloud computing peut aussi apporter plus de sérénité et de simplification en raison d’une provision plus simple des serveurs et, au final, d’une amélioration des services aux clients. « Le cloud ne remplace par les infrastructures existantes. Mais il permet d’aller là où on s’interdisait d’aller auparavant. Il faut voir cela comme une nouvelle philosophie. » Sfeir est donc convaincue du pouvoir du cloud au sein des entreprises : « en 2010-2011, le cloud computing représentait 10 pourcent de notre chiffre d’affaires, tandis que ce sera environ 20 pourcent pour 2011-2012 », a déclaré Didier Girard. En ce qui concerne le cloud privé cependant, l’avenir dira dans quelle mesure il peut être mis en place au sein des entreprises.

HTML 5 : le nouveau Ajax

Suite à la présentation sur le cloud computing, Didier Girard est revenu sur les derniers développements en matière de HTML 5, déjà visible dans Chrome et Firefox et que Microsoft prévoit pour Windows 8. A noter qu’un plug-in existe déjà pour l’utiliser dans IE6. « Au départ il s’agit d’un ensemble de nouveaux tags et de nouvelles API Javascript mais c’est aussi du CSS3 grâce aux nouveaux navigateurs qui arrivent. » Didier Girard a ensuite présenté quelques applications de la nouvelle génération de langage informatique : reconnaissance vocale ; adaptabilité au device (un avantage dans les entreprises où la tendance « Bring Your Own Device » est de plus en plus répandue) ; lecture audio et vidéo sans l’aide de players comme Flash ; visualisation d’objet en 3D ; etc. « Ces applications sont en CSS, ce qui ne requière pas beaucoup de puissance. Les animations sont déléguées à la carte graphique. »

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