TRANSFORMATION & ORGANISATION

La transformation digitale transforme le CIO

Olivier Michot, Managing Director Operations de Devoteam Luxembourg, était l’invité de la rédaction d’ITnation.

March 19, 2015

olivier-michotOlivier Michot, Managing Director Operations de Devoteam Luxembourg, était l’invité de la rédaction d’ITnation.

Par Sébastien Lambotte

Monsieur Michot, vous qui accompagnez les entreprises dans la gestion ICT et leur projet de transformation digitale, pouvez-vous nous dire comment évoluent les besoins ? A quels défis doivent-elles répondre par une meilleure utilisation de la technologie ?

Une transformation s’opère actuellement au niveau de la Place. Pendant les années qui ont suivi la crise, de nombreux projets informatiques ont été arrêtés. Les investissements dans l’ICT, comme dans la formation du personnel IT, au-delà du minimum exigé par la réglementation, ont pour la plupart été stoppés. De nos jours, l’activité reprend et de nouveaux projets voient le jour.

Les acteurs de la finance sont actuellement à la recherche de compétences, entre autres dans le développement applicatif et la gestion d’infrastructures complexes. Les moteurs de ces changements émanent des utilisateurs et des clients finaux qui exigent de pouvoir disposer de nouvelles fonctionnalités. Les métiers veulent pouvoir bénéficier de solutions, d’outils ou de services internes dans l’air du temps, leur permettant de mieux communiquer, d’être plus mobiles, d’être connectés partout et tout le temps, et d’approcher des clients toujours plus ‘digitaux’.

Face à ces nouveaux enjeux, les CIOs doivent faire preuve de créativité, d’innovation et aligner leurs modèles de fonctionnement sans quoi ils risquent de perdre le contrôle de leur IT, ni plus, ni moins. En effet, les équipes de la nouvelle génération veulent pouvoir disposer des outils qui répondent à leurs besoins. Et si l’IT ne peut pas les leur offrir, elles n’hésiteront pas à aller les chercher ailleurs, à profiter d’applications gratuites ou peu onéreuses et peu sécurisées, disponibles sur le net, ci et là.

Notre mission est d’accompagner les CIOs dans leur transformation digitale et accélérer la définition de leur catalogue de services aux utilisateurs. Cela crée des opportunités et des perspectives nouvelles. Par ailleurs, les CIOs doivent également mitiger un risque en termes de compétences : mobiliser les bonnes ressources pour répondre aux nouveaux enjeux et « mettre à jour » les ressources internes qui ont loupées le train de la technologie.

Dans quelle mesure et pourquoi ces entreprises font-elles appel à des prestataires extérieurs comme vous ?

De manière générale, elles ont recours à nos services parce qu’elles ont besoin de notre expertise et de ressources expérimentées, dont elles ne disposent pas en interne, pour lancer ou assurer un projet d’innovation, pour gérer leurs infrastructures complexes ou pour absorber une charge de travail supplémentaire. Elles s’appuient également sur notre centre de formations pour s’aligner sur les nouveautés technologiques. Si dans le passé, les sociétés de services ont souvent été considérées comme une variable d’ajustement, Devoteam a la capacité de mobiliser des compétences motivées et certifiées mais également de supporter la transformation des départements IT sur des sujets stratégiques tels que l’ITSM et l’outsourcing.

Par contre, nous constatons que les départements IT ont (re)commencé à insourcer, ce qui va à l’encontre de la tendance vers l’outsourcing et de ce que nous constatons dans d’autres pays limitrophes où le ratio ressources internes/externes est très différent. En France et en Belgique, les pratiques ont évolué autrement : les ressources en interne tendent à devenir des gestionnaires de projets, d’équipes ou de services. Elles vont chercher à l’externe les ressources et compétences utiles pour les projets qu’elles mènent et profitent dès lors d’un gain en agilité et de productivité. Au Luxembourg, on gère encore beaucoup en interne. Les entreprises ne semblent pas encore prêtes pour un autre mode de fonctionnement. Cela nous renforce dans notre volonté d’accompagnement des CIOs au quotidien dans leur nécessaire recherche de nouveaux paradigmes, d’industrialisation, d’innovation technique et d’agilité dans les modes de delivery.

Pour accompagner cette transformation et une orientation en mode « services », Devoteam, dans le cadre de son agrément PSF, développe actuellement une nouvelle solution permettant aux départements ICT de définir leur catalogue de services, de les mettre en œuvre facilement en fonction des besoins et d’en supporter la gestion. Mais nous en reparlerons prochainement.

Quelles sont les compétences dont la place à besoin aujourd’hui et où les trouvez-vous ?

Face aux enjeux de transformation et à la consumérisation de l’ICT, nous avons besoin d’hommes et de femmes qualifiés, formés et engagés. Il y a un réel besoin en ressources dans tous les secteurs IT. Mais trouver les bonnes compétences, aujourd’hui, est un véritable défi et nous ne les trouvons pas au Luxembourg. Chacun conviendra qu’il y a une carence en formations aujourd’hui à l’échelle nationale. Dans notre équipe de 70 personnes, il n’y jamais eu aucun Luxembourgeois. On n’en croise simplement pas sur le marché du travail. Nous allons donc chercher nos futures collaborateurs en France ou en Belgique et parfois plus loin en Europe ou même au-delà.

Nous sommes également confrontés à un autre défi : garder nos compétences. D’un côté, nos clients insourcent et plusieurs de nos collaborateurs se font débaucher à l’issue de leur mission. De l’autre, même si je crois aux vertus de la compétition, l’industrie des sociétés de services est hautement morcelée et compétitive, ce qui met une pression importante sur l’ensemble des acteurs.

Nos collaborateurs décident de partir ou de rester en considérant plusieurs facteurs, comme l’a démontré une étude que nous avons menée auprès de nos employés. Parmi les facteurs principaux, il y a l’intérêt des missions confiées à l’employé, le package salarial et la renommée, la réputation de l’employeur. Le modèle du ‘tout au salaire’ n’est pas tenable sur le long terme.

Pour répondre à ces enjeux, Devoteam a adopté une stratégie et une culture d’entreprise autour de trois axes : faire grandir notre personnel, s’engager auprès de nos clients et délivrer les bons savoir-faire. Aujourd’hui, plus que des profils expérimentés et spécialisés, nous recherchons des hommes et des femmes prêts à s’engager dans leurs missions, à évoluer dans leurs compétences, à vivre nos valeurs de respect, de franchisse et de passion.

Nous avons enclenché la réflexion au sein de nos équipes et nous souhaitons mener le débat également chez nos clients en leur proposant des alternatives à la consultance classique avec une prise de responsabilité plus forte de notre part en termes de service management.

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