La Société Générale en mode « full agile » avec Agile Partner

En un an, la Société Générale Bank & Trust a opéré une transformation complète de son organisation informatique. Les méthodes agiles sous-tendent désormais la majorité de ses projets de développement logiciel. La banque, accompagnée dans ce changement par Agile Partner, envisage désormais ses projets selon une toute autre dynamique, profitant d’une plus grande réactivité et d’une liberté créatrice accrue.

November 15, 2015

En un an, la Société Générale Bank & Trust a opéré une transformation complète de son organisation informatique. Les méthodes agiles sous-tendent désormais la majorité de ses projets de développement logiciel. La banque, accompagnée dans ce changement par Agile Partner, envisage désormais ses projets selon une toute autre dynamique, profitant d’une plus grande réactivité et d’une liberté créatrice accrue.

Par Sébastien Lambotte pour l’édition ITnation Mag Octobre 2015

En un peu plus d’un an, beaucoup de choses ont bougé au sein de la Société Générale Bank & Trust, notamment dans la manière d’envisager les nouvelles technologies. Au sein de la filiale luxembourgeoise du groupe bancaire français, on a choisi d’adop- ter une nouvelle approche. L’arrivée d’Yves Dupuy à la fonction de CIO, en juin 2014, n’y est pas étrangère.

« Les enjeux auxquels nous devons faire face aujourd’hui impliquent, d’une part, de pouvoir disposer d’une meilleure réactivité, d’un time-to-market réduit en matière de développements informatiques, et d’autre part d’améliorer notre capacité d’innovation, précise l’intéressé. Nous avons donc choisi d’opérer un changement radical dans la manière de gérer nos projets en intégrant les méthodes agiles. »

Un défi unique par son ampleur

Sylvain-CherySi le fait d’envisager des projets selon des méthodes agiles est de plus en plus répandu, y compris au Luxembourg, la transformation de la SGBT est remarquable par son envergure.

« L’ensemble des activités IT est concerné et les différents métiers de la banque sont directement impliqués. Nous avons lancé cette transformation rapidement après mon arrivée, non seulement parce que la démarche est recommandée à l’échelle du groupe, ensuite et surtout parce que, de mon point de vue, c’est une nécessité à court et à moyen terme », poursuit Yves Dupuy.

Pour accompagner un tel changement, la SGBT a cherché un partenaire luxembourgeois. Son choix s’est arrêté sur Agile Partner. « Pour nous, le challenge que nous a soumis SGBT était à la fois enthousiasmant et conséquent. Si nous accompagnons des clients depuis plus de dix ans au Luxembourg, où nous avons été les premiers à promouvoir les méthodes agiles et les avantages qu’elles procurent, nous n’avons jamais connu de projets d’une telle ampleur », commente Sylvain Chery, qui souligne le volontarisme de la direction de la banque à inscrire l’ensemble de l’organisation dans cette démarche, et ce de manière intégrée et rapide. « Je pense qu’au Luxembourg, dans le secteur financier, il n’existe pas de projet équivalent à celui qui est mené ici. »

1500 collaborateurs concernés

Dès le départ, l’ambition a été affichée, à savoir que deux tiers des projets IT gérés par la banque seraient menés en mode agile en 6 mois. Pour y parvenir, il fallait donc faire évoluer la DSI, mais aussi ses partenaires. Plus qu’un défi technologique, c’est à un projet de transformation culturelle, avec des changements managériaux profonds, auquel il fallait s’atteler. « C’est un investissement important à l’échelle de la banque, qui concerne les équipes de la DSI, mais aussi les gens du métier. Toutes les entités, autrement dit plus de 1500 collaborateurs, ont été concernées de près ou de loin », poursuit Yves Dupuy.

Pour relever ce défi, il a d’abord fallu bien cadrer le projet, définir la méthode, opérer une evaluation assessment de chacun des projets en cours, pour envisager ceux qu’il était opportun de faire passer en mode agile. La SGBT a capitalisé sur des méthodes et un corpus de compétences développés par le groupe Société Générale. « En cela, la collaboration avec Agile Partner fut riche. D’habitude, on a tendance à faire appel à un cabinet pour mettre en œuvre leurs méthodes propriétaires. Là, en l’occurrence, notre partenaire a dû apprendre auprès de nous, s’engager à nos côtés pour s’inscrire dans un référentiel qu’il ne maîtrisait pas forcément et s’adapter à notre contexte », poursuit Yves Dupuy.

Pour Agile Partner comme pour la SGBT, le défi était de taille. « Pour qu’il puisse être relevé, il fallait parvenir à des résultats rapidement, tout en déployant une vision claire de vers où l’on souhaitait aller, ajoute Sylvain Chery. C’est un partenariat à long terme que nous construisons ici. Chacun apprend l’un de l’autre, afin de contribuer à l’émergence d’une organisation mieux intégrée, plus flexible et plus réactive. Une communauté agile interne, composée à la fois de ressources d’Agile Partner et d’ambassadeurs de la banque, a ainsi rapidement pu voir le jour. Autonome, elle facilite la dissémination du message. »

Le portefeuille de projets le plus important

En moins d’une année, les équipes ont réalisé un travail remarquable, en créant de véritables success stories, en formant des champions dans chaque équipe, réels évangélistes des apports des méthodes agiles, afin de disséminer cette nouvelle approche à travers l’ensemble de l’organisation.
« Nous avons poussé la logique à fond, sur un spectre de projets très large touchant tous nos métiers et fonctions supports, dans la mesure où nous sommes l’une des principales banques de la
place avec un portefeuille de projets très diversifié. Rien n’était évident, mais nous étions particulièrement confiants. Certes, cette transformation a changé un certain nombre d’habitudes, mais nous avons pu compter sur un engagement fort du top management. Sans cela, ce n’aurait pas été possible », poursuit le CIO.

Les enjeux, à l’échelle de l’organisation, sont clairs. Dans le contexte actuel, attendre trois à six mois un développement dans l’espoir qu’il crée, éventuellement, de la valeur, n’est plus acceptable. « Si le gain de coûts n’est pas un objectif à court terme, avec les méthodes agiles, on s’assure que chaque euro investi dans un projet IT vise des fonctionnalités qui créent effectivement de la valeur. Le rapprochement des métiers et de la DSI, avec un développement itératif et une approche de visual management, permet de travailler sur une réalité tangible et concrète et d’impliquer les utilisateurs finaux », poursuit Yves Dupuy.

Nouvelle énergie libérée

La SGBT profite déjà des bienfaits d’une approche collaborative créatrice de valeur. La méthode permet de sécuriser l’exécution de projets complexes, grâce à des itérations permanentes entre la DSI et les utilisateurs, en inscrivant les développements dans un processus de « continuous delivery ». La transformation, au-delà, a permis de libérer une nouvelle éner- gie au sein de l’organisation. « Chacun, dans ce contexte, est responsabilisé par rapport aux projets mis en œuvre. Tout le monde est solidaire et contribue à la réussite d’un projet, dans une approche constructive. La nouvelle organisation a ouvert une nouvelle zone de liberté. On constate un nouvel engagement des collaborateurs qui s’inscrivent dans une dynamique novatrice, porteuse de nou- velles idées », ajoute Yves Dupuy.

Favoriser le recrutement

Au-delà du Luxembourg, la Société Générale se transforme dans son ensemble. Alors que, pendant long- temps, les systèmes d’information de la SGBT étaient conçus dans une logique locale, à l’avenir ceux-ci doivent être plus intégrés à l’échelle du groupe. Dans ce nouvel environnement, la filiale luxembourgeoise entend se positionner pour mieux interconnecter les divers métiers et contribuer au déploiement d’un système d’information global cohérent.

« Nous devons pour cela poursuivre dans cette voie, en continuant à former nos équipes en les inscrivant dans un plan de certification. Nous allons pousser plus loin encore la logique que nous avons commencé à mettre en œuvre il y a un an, avec notamment la création, ici, d’une “software factory”, en industrialisant les tests, en nous inscrivant dans une logique DevOps, poursuit Yves Dupuy. D’autre part, nous devons recruter les meilleurs talents, renforcer notre équipe, et ce dans un environnement concurrentiel. » Si les acteurs aux ambitions digitales fortes, comme l’est la Société Générale au même titre que les géants du web, se battent pour les meilleurs talents, c’est avant tout en créant un cadre de travail enthousiasmant et dynamique qu’ils parviendront à recruter ceux qui leur permettront, demain, d’aller plus loin et plus vite…

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Retrouvez également un Grand Entretien d’Yves Dupuy dédié à la transformation de la SBGT dans le magazine de décembre !

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