La Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) a connu une croissance continue en termes d’effectif depuis 1990. Son nombre d’employés est passé en moins de 15 ans de 124 à 501 personnes au 15 janvier 2014. Si on ne considère que la progression du staff sur ces douze derniers mois, l’autorité de surveillance a recruté 50 nouvelles personnes.

En outre, cette croissance d’effectifs ne s’arrêtera pas en si bon chemin, car pour faire face aux nouveaux enjeux sur le secteur bancaire, qu’ils soient nationaux ou européens ou américains, la régulation du secteur nécessite de plus en plus des forces en présence.

La CSSF, l’établissement public, est responsable de la surveillance de l’ensemble de la place financière du Luxembourg, à l’exception du secteur des assurances qui a pour autorité de contrôle le ComAssu, le Commissariat aux Assurances. La CSSF a pour rôles principaux la surveillance des acteurs et la surveillance des marchés d’instruments financiers, y compris de opérateurs de soutien aux PSF, les PSF de Support.

Grande équipe pour nouveaux défis

La croissance de la CSSF s’est accélérée depuis quelques années : plus 49 personnes de 2011 à 2012, plus 37 de 2012 à 2013, plus 50 sur cette dernière année… et le recrutement reste ouvert.

Levée du secret bancaire, coopération européenne et échange d’informations pour la lutte contre le blanchiment et les financements criminels, réglementation SEPA, FATCA, UCITS, Bâle, contrôle des bonnes pratiques IT,… sont autant de nouveaux défis à relever. Pour ce faire, il lui faut avoir plus de mains et aussi s’armer de bons outils IT.

Un panel de métiers à pourvoir

Des réviseurs aux analystes, des développeurs en passant par les Risk Manager et les gestionnaires IT, la CSSF englobe des métiers du domaine juridiques, économiques, financières, mais aussi beaucoup d’IT. Le service “Systèmes d’informations et surveillance des PSF de support” couvre tous les aspects technologiques de la CSSF, organisé en différents départements selon qu’il soit en charge de la surveillance des systèmes d’informations des professionnels financiers ou qu’il assure le bon fonctionnement des systèmes informatiques internes.

Ce service fournit également des conseils techniques sur des questions spécifiques et, dans le cadre de la surveillance des PSF de support, examine les informations financières périodiques. La mission de surveillance prudentielle implique un échange de fichiers intensif : jusqu’à 2000 fichiers de données voyagent ainsi entre la CSSF et les entités surveillées, via les reporting journaliers et mensuels.

Des reporting entourés d’IT

Suivant le type de reporting, ces fichiers empruntent des canaux autorisés de transmission que sont Sofie, opéré par Cetrel ou E-File opéré par la Bourse de Luxembourg. Quelques transmissions directes sur un serveur de connexion sont également autorisées pour des aspects spécifiques. Ce voyage comprend différentes phases :

• une cryptographie et signature des fichiers sur base de la PKI LuxTrust, protégeant ainsi les données de toute visibilité ou altération, même de la part des opérateurs de canaux, tout en engageant la responsabilité du remettant par l’apposition de sa signature électronique,
• une analyse de conformité des signatures, des formats et des conventions de noms des fichiers, ceci après franchissement des barrières de filtrage des réseaux (firewalls et IDS/IPS),
• un retour en cas d’erreurs ou une injection dans les bases de données de la CSSF.

«Depuis la création des autorités européennes EBA, ESMA et EIOPA, un nombre croissant d’informations sont à échanger avec celles-ci, dans le respect de délais précis, explique David Hagen, Premier conseiller de direction Systèmes d’Informations et Surveillance des PSF de support à la CSSF (en photo). Enfin, la CSSF doit également s’intégrer à la surveillance prudentielle européenne. Le système de supervision unique (SSM Single Supervisory Mechanism) sous l’égide de la banque centrale européenne apporte ainsi son lot d’enjeux ». A l’heure où le Luxembourg met tout en œuvre pour faire peau neuve sur son image de place financière pas toujours nette, la CSSF est l’outil qui protège la stabilité et l’intégrité du secteur financier luxembourgeois.