La BioBank IBBL, fer de lance de la biotech à Luxembourg

Dr Jean-Claude Schmit, Président de l’IBBL C’est une étape-clé qui […]

February 24, 2010


Dr Jean-Claude Schmit,
Président de l’IBBL

C’est une étape-clé qui vient d’être franchie par le secteur de la biotechnologie à Luxembourg. Avec la constitution de la Bio Bank IBBL, voilà un premier témoignage des ambitions nationales en recherche scientifique et excellence en biotechnologie.

L’Integrated Bio Bank Luxembourg (IBBL), fondation grand-ducale sans but lucratif, a été constituée par les CRP Santé, Gabriel Lippmann et Henri Tudor et l’Université de Luxembourg dans le but de favoriser le développement d’un nouveau secteur d’excellence nationale. À l’heure où le pays cherche des alternatives à l’omniprésence de l’industrie financière dans l’économie nationale, la recherche biomédicale s’inscrit pleinement dans le plan de la diversification et de la recherche de nouvelles niches industrielles.

Installée à proximité du Centre Hospitalier Luxembourgeois (CHL), l’IBBL est une banque de collecte, de conservation et de distribution d’échantillons (de sang ou de tissus) humains à des fins exclusives de recherches scientifiques. L’IBBL a mis en place, avec son partenaire américain TGen, une référence dans le secteur, une plateforme d’excellence en matière de collection d’échantillons humains. Un premier pilote est actuellement conduit par le Docteur Guy Berchem, en matière de recherche sur la lutte contre le cancer du poumon.

Bio informatique et éthique

Cette Bio Bank est unique en son genre à l’échelle européenne. Elle promet pour les chercheurs, une qualité des échantillons inégalée par des procédures de pointe en collecte et conservation des échantillons, mais aussi par un système informatique qui vise la meilleure traçabilité des échantillons, le partage de connaissances, l’anonymisation et la protection des donneurs. Elle garantit une protection des données des patients et un programme éthique ferme.

« Une Bio Bank pour Luxembourg seul n’a pas de sens, dit le Dr Jean-Claude Schmit, Président de l’IBBL. Nous voulons une BioBank ouverte, à orientation européenne, qui favorise la recherche scientifique sur base d’échantillons de qualité. » L’IBBL, dotée d’un capital de 4 M€ et subventionnée à hauteur de 60 M€ sur cinq ans par le Ministère de la Recherche Scientifique, veut attirer des partenaires académiques, de recherche ou industriels qui créera un nouveau secteur d’activité de renom à Luxembourg, aux côtés des industries de la banque, des fonds, du eCommerce, des médias, etc.

Cryo IT

Au cœur de la BioBank, aux côtés des conteneurs de conservation cryogénique ou frigorifique, un système IT, basé Java, est mis en place par le CR Santec (une dizaine de personnes) et le partenaire américain TGen (une vingtaine de personnes). Ces bio informaticiens mettent en place un système de tracabilité de la collection et de la conservation des échantillons qui garantira aux chercheurs un matériel de recherche d’une qualité inégalée, avec des codes à barres 2D gravés directement dans le fond du tube. Jusqu’à présent, les biobanques classiques ne s’attachent qu’à la seule conservation et mise à disposition des éléments et moins à l’auditabilité de ces tissus ou fluides. À l’IBBL, où une mission de mise en valeur de la collection est aussi en place, on peut aussi fournir le seul séquençage (l’information, les données) de l’échantillon et pas l’échantillon lui-même, selon le projet associé.

« Nous devons jongler avec les données cliniques, l’historique médical, la séquence génétique et les informations de bio informatiques sur les spécimens que nous recevons, dit Patrick Pirrotte, Project Manager IMC du CRPHT. Nous extrayons de ces données des réponses qui permettront aux chercheurs d’entamer des projets d’identification de bio marqueurs. Nous nous devons de garantir la plus haute sécurité des données et la plus grande anonymisation des donneurs. En ce sens, nous allons constituer une Trusted Third Party, totalement indépendante, qui seule sera détentrice d’un lien entre un patient et un échantillon. » En ce sens, l’IBBL est unique donnant ainsi aux chercheurs un contexte à un échantillon, en l’enrichissant de données démographiques, médicales, médicamenteuses, de résultats d’imagerie ou de laboratoire, etc. Par ailleurs, l’IBBL avec le CRPHT tente une harmonisation des terminologies cliniques pour plus de cohérence au sein de la communauté scientifique.

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